jeudi 28 mars 2024
AccueilActualitésSociétéSalaires : les négociations se poursuivent

Salaires : les négociations se poursuivent

Publié le

Après une série de manifestations et une grève pendant le Grand Prix, les négociations se poursuivent entre le gouvernement et les représentants syndicaux de la restauration, de l’hôtellerie et de la sûreté de la SBM. Objectif : augmenter les salaires, et améliorer les conditions de travail. À cela s’ajoute un appel au débrayage de l’union solidaire des agents hospitaliers de Monaco le 7 juin.

Si le Grand Prix de Monaco a le sens de la fête, il a aussi le sens des revendications. À l’approche de la course, puis pendant, les 28 et 29 mai 2022, plusieurs salariés de la Société des bains de mer (SBM) ont à la fois manifesté et débraillé. Leur revendication : négocier à la hausse leurs rémunérations et améliorer leurs conditions de travail. Tout a commencé le 28 avril 2022, avec des salariés du secteur de la sûreté de la SBM, qui ont manifesté devant l’opéra, mécontents de leur direction, avec qui les discussions n’avançaient pas, selon eux. Un mois plus tard, jour pour jour, le 28 mai 2022, la grève était lancée à l’occasion du Grand Prix 2022.

« Une nouvelle réunion est programmée le 17 juin avec Christophe Robino. Le temps presse, car la profession subit une véritable pénurie de personnel »

Olivier Cardot. Secrétaire général
de l’Union des syndicats de Monaco

La grève, et après ?

La nouvelle a fait du bruit, au point d’alerter la presse nationale française, qui semblait ne pas en revenir de voir naître un mouvement social à Monaco, en plein événement sportif connoté « strass et paillettes ». Entre 40 et 60 agents de sûreté ont en effet débrayé l’équivalent de 48 heures dès le samedi 28 mai 2022, sur le square Beaumarchais, devant l’hôtel Hermitage. Leurs revendications sont claires et n’ont pas changé depuis le 28 avril 2022 : augmenter la rémunération des petits salaires de 200 euros net, et améliorer leurs conditions de travail. « Nous réclamons 2 550 euros brut minimum, sans les primes, et un taux horaire de 13,31 euros minimum. Ce n’est pas grand-chose, étant donné que nous ne prenons pas en compte l’inflation et la crise Covid, précise Olivier Cardot, secrétaire général de l’Union des syndicats de Monaco (USM). Ce sont des éléments indispensables. Et si l’activité s’est maintenue pendant le Grand Prix, c’est uniquement grâce aux renforts d’intérimaires, qui ont été recrutés en anticipation. » Selon le secrétaire général de l’USM, la balle est maintenant dans les mains de la direction de la SBM, qui devra proposer plus, selon lui, que l’indexation à hauteur de 2,49 % au 1er avril 2022, renouvelée en juillet et octobre 2022. Selon les propositions, une réunion sera organisée avec le nouveau conseiller-ministre de la santé et des affaires sociales, Christophe Robino.

« Nous réclamons 2 550 euros brut minimum, sans les primes, et un taux horaire de 13,31 euros minimum. Ce n’est pas grand-chose, étant donné que nous ne prenons pas en compte l’inflation et la crise Covid »

Olivier Cardot. Secrétaire général de l’Union des syndicats de Monaco

Réunions pour l’hôtellerie et restauration

La grogne s’est aussi faite ressentir dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration de la SBM, mais pas seulement, pour qui les revendications sont les mêmes que pour les bas salaires du secteur de la sûreté. Une première action a été menée le 12 mai 2022 pour une partie du personnel de l’hôtel Fairmont, suivie d’une manifestation deux jours plus tard, le 14 mai, sur la place d’Armes cette fois. Une réunion a ainsi suivi le 23 mai entre les syndicats de l’hôtellerie et de la restauration de l’USM, le conseiller-ministre Christophe Robino et l’association des industries hôtelières (AIHM), le syndicat patronal de l’hôtellerie, pour mettre en place un calendrier de rencontres portant sur les négociations salariales. Une série d’assemblées générales s’est poursuivie le 25 mai 2022 dans l’ensemble des établissements de Monaco, sans qu’un mouvement de grève ne soit décidé pour ce secteur pendant le Grand Prix, contrairement au secteur de la sûreté, ce qui semble avoir apaisé les relations avec le gouvernement : « Une nouvelle réunion est programmée le 17 juin 2022 avec Christophe Robino. Le temps presse, car la profession subit une véritable pénurie de personnel », conclut Olivier Cardot. Affaire à suivre.

Vers un débrayage au CHPG les 7 et 14 juin

Le syndicat des agents hospitaliers appelle le personnel du centre hospitalier princesse Grace (CHPG) à observer un arrêt de travail d’une heure et demie le jeudi 9 juin 2022, de 14h à 15h30, et le mardi 14 juin 2022, aux mêmes heures. Ce syndicat appelle le personnel à manifester en soutien aux propositions déposées en sous-commission aux ressources humaines. À savoir : une revalorisation de l’indice salarial à 60 points, une revalorisation des grilles de salaires, avec un différentiel minimum par rapport aux grilles françaises de 10 % pour la catégorie C, de 11 % minimum pour la catégorie B, et de 12 % minimum pour la catégorie A, ainsi qu’une revalorisation des primes. Le préavis a été déposé à la direction de l’hôpital le 24 mai 2022.