jeudi 25 avril 2024
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« Redonner ses lettres de noblesse au cirque »

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L’association des amis du cirque de Monaco fête début 2015 ses 40 années d’existence. Plusieurs temps forts sont prévus pour célébrer cet anniversaire.

 

Dans sa chambre d’enfant, pas de posters de stars de la musique, mais déjà des artistes de cirque. Patrick Hourdequin, 68 ans, a cette passion profondément ancrée en lui. « Dès l’instant où il y a du rêve, de la nouveauté et de l’imagination, j’ai l’impression d’avoir à nouveau 6 ou 7 ans. » C’est vers cet âge-là que son grand-père maternel lui a fait découvrir les grandes familles du cirque, de Médrano à Bouglione.

 

Emotion

60 ans plus tard, Patrick Hourdequin est certainement l’un des meilleurs pisteurs de cirque du monde. Il a sillonné et sillonne encore la planète à la recherche du numéro d’exception, de la touche d’émotion qui fera vibrer petits et grands. « Je reconnais la qualité, la technicité et l’originalité d’un bon numéro. » Une chance énorme pour les 140 membres de l’association des amis du cirque de Monaco (Amac) qu’il préside depuis 30 ans.

 

Lettre

L’Amac fête ses 40 ans en ce début d’année. Soit exactement en même temps que le 39ème festival international de cirque de Monte-Carlo qui aura lieu du 15 au 25 janvier (1). Une association lancée par le prince Rainier III et dont le docteur Jean-Joseph Pastor fut le premier président pendant 10 ans, dès 1975. Il est désormais président d’honneur. Avec l’accord écrit du prince, Patrick Hourdequin a pris la relève. Une lettre qu’il conserve précieusement et que Rainier III avait signé avec le dessin d’un clown. En janvier 2015, soit 40 ans plus tard, Hourdequin souhaite fêter cette longévité : « Une façon de redonner ses lettres de noblesse au cirque. »

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Patrick Hourdequin © Photo Monaco Hebdo.

« Art »

Quel est l’intérêt d’une telle association ? « L’initiative est appréciée par les gens de cirque. Ils aiment le fait que des gens en dehors de leur milieu aillent vers cet art. Et pour les membres, cela leur permet d’aller au plus près des artistes et des animaux. C’est une façon plus tangible de voir les difficultés de leurs vies » explique Patrick Hourdequin. Chaque année, il amène les membres à la rencontre de cirques méconnus, familiaux et/ou prestigieux.

 

« Intrigant »

Et il faut souvent voyager : en Russie pour les plus lointains, sinon en Europe de l’Ouest ou en France, bien sûr. « J’espère que ça continuera de plus en plus fort. En espérant un jour pouvoir faire les cirques des pays scandinaves. » En 30 ans, environ 300 cirques ont été visités. « Les spectacles évoluent perpétuellement. C’est à la fois très agréable et intrigant » raconte Hourdequin. Des écoles russes captivantes, des clowns chiliens, des funambules péruviens, des acrobates nord-coréens aux dresseurs de fauves français, le président de l’Amac connaît les points forts de chaque nation.

 

« Entraide »

Son souvenir de numéro le plus merveilleux : un duo chinois. « La jeune femme achève le numéro en pointe sur un pied, sur la tête de son partenaire. En dehors de l’exploit technique, il y a une telle grâce… J’ai dû voir ce numéro 20 fois dans ma vie. Mais à chaque fois j’ai les larmes aux yeux. » Ce qui rapproche les membres de l’Amac, c’est l’amour du spectacle vivant : « Dans cette association, les classes sociales n’existent plus. Jamais je n’y ai ressenti de jalousie. Au contraire, on assiste à une belle entraide. » Le président de l’Amac aime à penser qu’à travers le cirque, nous sommes tous citoyen du monde.

 

Jumelage

Pour cet anniversaire, l’Amac a décidé d’établir un jumelage avec le club voisin du cirque français, fondé en 1949. Son président, Christian Hamel, a donné son accord. Objectif de ce jumelage : rapprocher les deux entités associatives et permettre la multiplication des sorties et des échanges entre les membres des deux clubs. D’autres événements sont programmés, essentiellement pendant le festival en janvier. Notamment une bourse aux échanges sous la pagode, près du chapiteau de Fontvieille, le samedi 17 janvier. De plus, un bel anniversaire symbolique dans le nouveau Yacht Club de Monaco (YCM) rassemblera les membres ce même jour. L’Amac avait en effet déjà son siège social dans l’ancien yacht club de Monaco.

 

(1) Le 39ème festival du cirque de Monte-Carlo aura lieu du 15 au 25 janvier au chapiteau de Fontvieille.

Tarifs : de 30 à 190 euros. Enfants jusqu’à 12 ans : 10 euros (gradins). Le programme complet et les tarifs sont à retrouver sur www.montecarlofestival.mc.

 

Eléphantesque

Conjointement avec le comité du festival du cirque, l’association monégasque des amis du cirque (Amac) organise une exposition sur le thème des éléphants. Trois artistes proposeront des œuvres liées à cet animal, que ce soit en photographie ou en peinture. Le photographe Dominique Secher viendra montrer son reportage noir et blanc réalisé sur le spectacle Géant au cirque d’hiver Bouglione. « Il parvient à créer une atmosphère veloutée par ses lumières caressantes » commente l’Amac. Deuxième artiste en piste, Elena Zaïka. Une artiste peintre qui a réalisé une série d’affiches de cirque pour le festival international de Monte-Carlo, le cirque Nikuli ou le cirque d’hiver Bouglione notamment. Lors de cette exposition, Elena Zaïka présentera une dizaine d’œuvres des éléphants Baby et Népal qu’elle a réalisées pour la princesse Stéphanie de Monaco. Enfin, Thierry Mordant, l’artiste qui vient d’élaborer l’affiche du 39ème festival du cirque de Monaco, sera le troisième invité. Un graphiste qui a déjà créé plusieurs timbres sur le thème du cirque. L’exposition se déroulera du 16 janvier au 1er février dans le lobby et le bar de l’hôtel Marriot de Cap-d’Ail. L’entrée est gratuite pour tous. A.-S.F.