samedi 27 avril 2024
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La fin de Théramex

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La société Teva Théramex Monaco fermera complètement ses portes début 2016. C’est ce qui vient d’être annoncé aux 59 employés de l’entreprise monégasque.

Par Julie Wagner et Romain Chardan.

Jamais deux sans trois comme le dit l’adage. Après les plans sociaux de BorgWarner et du Columbus, c’est au tour de Théramex de connaître un plan social. Cette société, qui fait partie du groupe israélien Teva, mettra la clé sous la porte début 2016. Créée en 1971, puis vendue au groupe Merck (1999-2010), elle a ensuite été rachetée par le groupe Teva. Aujourd’hui, le groupe a décidé de fermer ce site de production afin de centraliser « la gestion des activités de Théramex dans les structures globales établies du groupe », comme nous l’explique Sylvie Salek, directeur finances et opérations du site monégasque. Cette restructuration touche 59 employés du laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la santé de la femme. Ils sont d’ailleurs descendus dans la rue les 13 et 18 juin à midi, accompagnés de salariés de Monachem, une autre société appartenant au groupe Teva. Si ces derniers étaient présents, c’est qu’ils se sentaient eux aussi menacés. Une menace qui a été levée dans la foulée par Sylvie Salek, puisqu’elle leur a assuré que Monachem n’était pas concernée par ce projet de restructuration.

Centralisation
La société a précisé à ses employés que cette “centralisation des activités” « s’inscrit dans le cadre d’un programme de réorganisation déployé à l’échelle mondiale pour améliorer la compétitivité et la rentabilité du groupe. » Cependant, à l’image de Stéphane Billié, les délégués du personnel ne l’entendent pas de cette oreille. « Il est évident que la volonté du groupe est uniquement de déplacer des activités et que la suppression des emplois sur le site de Monaco n’a rien à voir avec la santé financière de Théramex. » En 2013, Teva Théramex aurait ainsi réalisé 86,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 50 millions seraient issus des produits exportés en France. Cependant, du côté de Teva Théramex, on explique qu’au-delà du contexte économique et de la concurrence, la mise en place de relais de croissance n’a pas eu la rentabilité escomptée, ce qui ne permettrait pas le maintien du site monégasque.

Indemnités favorables ?
« Nos revendications sont simples. Nous voulons que Teva prenne à la juste mesure les actions qu’il a entreprises aujourd’hui quant à la fermeture du site et qu’il accompagne au mieux les employés dans cette démarche malheureuse », explique Stéphane Billié. Du côté de la direction, Sylvie Salek affirme que le groupe prévoit « un dispositif d’accompagnement personnalisé et individualisé afin de permettre un retour à chacun pour l’emploi. Que ce soit en interne, par la diffusion d’offres d’emplois venant du groupe, avec des formations adaptées si nécessaires, ou en externe, avec la publication d’offres et d’accompagnement d’un cabinet de type antenne emploi animé par des experts et qui a fait ses preuves dans les précédents projets sociaux que nous avons déployés. » Les offres en interne concerneront cependant des personnes mobiles, puisque les postes à pourvoir peuvent se situer en Europe, aux Etats-Unis ou en Israël. En termes de compensations financières, le directeur finances et opérations assure que les « mesures, au niveau financier, vont bien au delà des obligations légales. » Une condition financière exigée par le gouvernement, qui souhaite voir s’inscrire « des mesures favorables aux salariés, au-delà des obligations prévues par la loi, tant pour les indemnités de licenciement que pour les mesures de soutien à leur réinsertion professionnelle. » La concertation d’un mois a débuté le 16 juin, et l’arrêt des activités s’échelonnera jusqu’au début de l’année 2016.