Patrick Dubief est à la fois chef d’une gare internationale et manager d’une équipe de 13 personnes. Inaugurée en 1999, la gare SNCF de Monaco-Monte-Carlo accueille 6 millions de voyageurs par an et jusqu’à 112 trains par jour. Explications.
« En termes de trafic et d’organisation, la gare de Monaco trouve des similarités avec la Plaine Saint-Denis pour se rendre au Stade de France. » Le constat est signé du nouveau chef de gare de la Principauté. En poste depuis novembre 2015, Patrick Dubief, quadragénaire originaire de Dijon, connaît bien son sujet. Entré à la SNCF en 1997, il débute sa carrière en Côte d’Or puis dans la capitale française, Paris, pour s’occuper du TGV Méditerranée. L’expérience l’amène ensuite vers le sud où il dirige pendant trois ans la gare de Cannes et ses 3,8 millions de voyageurs. « On avait un bon flux de voyageurs mais pas les mêmes priorités. A Cannes, il fallait gérer les SDF et la délinquance. A Monaco, il faut s’assurer du bon fonctionnement au quotidien en termes de sécurité. Plus on anticipe, mieux on arrive à gérer les événements » réagit Dubief.
International
110 caméras quadrillent cet espace souterrain en plein cœur de la Principauté où 30 000 personnes l’été et 20 000 l’hiver se croisent, des pendulaires qui travaillent à Monaco et des touristes. La gare reste ouverte toute l’année et tous les jours de 5 heures à 2 heures du matin. 108 à 112 trains entrent et sortent chaque jour de la gare en direction de Marseille ou de Vintimille (TER) entre 6 heures et 23 heures. Et même jusqu’à Paris (TGV), Moscou (Riviera Express) et enfin Milan (Thello) depuis un an. Ensuite, et jusqu’à 2 heures du matin, l’accès reste ouvert pour permettre uniquement la traversée. En quelques années, le trafic ferroviaire a carrément explosé. Pour rappel, à son ouverture en 1999, la gare de Monaco accueillait chaque année 2,2 millions de voyageurs. Soit 4 500 personnes par jour, dont 3 500 travailleurs frontaliers. Une soixantaine de trains transitaient alors par cette gare.
Perturbations
En 2016, 15 personnes œuvrent dans l’ombre. Trois personnes se relaient, notamment, sur une journée afin de visionner les caméras mais aussi indiquer les perturbations. « Il n’y a aucune automatisation. Si la situation est normale, on déclenche les annonces enregistrées. Sinon, les annonces prédominent sur les enregistrements » prévient le chef de gare. Patrick Dubief fait office de chef d’orchestre et a été consciencieusement choisi pour occuper ce poste parfois compliqué. Sélectionné par la SNCF, il a reçu l’aval du gouvernement princier et plus particulièrement celui du service du conseiller-ministre pour l’Equipement Marie-Pierre Gramaglia. Dubief, l’interlocuteur unique de la SNCF avec la Principauté, a une obsession : « Instaurer un échange de confiance en cas de situation perturbée. » Et avec un trafic aussi saturé, le moindre évènement peut être handicapant. « Il faut comprendre l’événement, mettre en place des mesures, donner la priorité à la gestion de l’incident et enfin procéder à la gestion de l’information aux voyageurs » observe le chef de gare.