Lever de rideau dimanche 9 octobre sur la nouvelle saison du théâtre Princesse Grace. Jusqu’au 16 mai, des stars comme Michel Sardou, Fabrice Luchini, Catherine Jacob ou encore Marc Lavoine se succèderont sur scène.
Envolées poétiques autour de Rimbaud, Baudelaire, Molière et Flaubert… En lançant sa saison avec le fantasque Fabrice Luchini, le théâtre Princesse Grace de Monaco frappe fort. Poésie ? est « un grand rendez-vous avec la littérature en compagnie du Molière d’honneur 2016 », note Françoise Gamerdinger, la directrice adjointe des affaires culturelles. Ici metteur en scène et interprète, l’acteur distille avec humour et verve son amour des vers. Autre grand monsieur à monter sur scène, Michel Sardou. Le chanteur populaire y croise l’actrice Marie-Anne Chazel dans un vaudeville d’Éric Assous, Représailles. Le soir du mariage de leur fille, l’épouse découvre les infidélités de son mari, qui va « va rattraper un mensonge par un autre mensonge… » Le Mensonge, c’est aussi l’apanage de Pierre Arditi. Dans cette pièce de Florian Zeller — un auteur découvert par la fondation Prince Pierre de Monaco —, il est également question d’adultère. « Une comédie sur la vérité, avec des jeux de mots et quiproquos », résume Françoise Gamerdinger. Le Mensonge est la seule œuvre de cette saison à bénéficier de deux représentations.
Monologues
Autre soirée, autre registre. Dans Le Poisson belge, Marc Lavoine interprète un homme bougon et solitaire. Son rendez-vous amoureux n’aura jamais lieu, mais une jeune fille effrontée et prétendument abandonnée vient à sa rencontre — interprétée par Géraldine Martineau, qui a raflé le Molière 2016 de la révélation féminine. Une ode à la famille et au droit à la différence. « La rencontre accidentelle de deux solitudes, très forte émotionnellement », assure la directrice adjointe des affaires culturelles. Les personnages féminins ont d’ailleurs une très belle place au théâtre Princesse Grace. Tout d’abord avec Josiane Balasko, dans La Femme rompue, pièce éponyme d’un recueil de trois nouvelles de Simone de Beauvoir, d’où est extrait Monologue, le récit qui donne corps à cette représentation. « Un texte dur, cru. Une belle performance. » Seule sur scène, l’actrice Catherine Jacob l’est aussi dans Madame, mis en scène par Rémi de Vos. Le savoureux monologue d’une femme de joie, « prêtresse de l’argot parisien, entre Céline et Audiard ». Dans Tout à refaire, on passe de l’argot au bistrot. Deux amis — Philippe Lellouche, auteur de la pièce, et Gérard Darmon — se retrouvent à la terrasse d’un café. La nostalgie prend le pas. « Une jeune serveuse va leur montrer que le présent n’est pas si mal », dévoile Françoise Gamerdinger. Un hymne à la vie.
Hors des murs
À défaut d’agrandir ses murs, deux pièces se délocalisent au Grimaldi Forum. Dans L’Envers du décor, mis en scène et interprété par Daniel Auteuil, un homme séparé de sa femme présente sa nouvelle compagne à ses amis. Au cours de ce dîner, Florian Zeller partage en aparté avec le public les « réflexions personnelles et inavouables de ces personnages », notamment sur la vie de couple. Autre pièce, Momo, de Sébastien Thiéry, quatre fois nommée aux Molières 2016. L’auteur y joue en compagnie de Muriel Robin et François Berléand, couple dont le fils qu’ils ne pensent avoir jamais eu vient leur annoncer son mariage… À nouveau dans le cadre intimiste du théâtre Princesse Grace, c’est Antoine Duléry qui signe la pénultième pièce de la saison. Sur les planches, tous les grands noms s’y retrouvent. Le comédien les singe, leur rend hommage. Dans Antoine Duléry fait son cinéma mais au théâtre, Alain Delon croise De Niro, Johnny s’épanche, Luchini, Serrault, Galabru ou Belmondo ont tous leur mot à dire au gré de ces rencontres aussi invraisemblables que jubilatoires. À l’image de cette saison théâtrale.
Ode à Dylan
Pointe de rock dans la programmation théâtrale de Princesse Grace. La troupe de la Comédie-Française investit la scène pour raconter l’un des grands épisodes de l’histoire de la musique : de la composition à l’enregistrement de Like a Rolling Stone, étendard rock de Bob Dylan paru en 1965 sur Highway 61 Revisited. Feu, la folk : en seulement deux jours de studio, le chantre du protest-song de la génération hippie a branché sa guitare et défié tous les standards commerciaux et artistiques de l’époque. Comme une pierre qui… narre l’épopée de ce qui est devenue l’une des plus grandes chansons du XXème siècle en se penchant sur le livre de Greil Marcus paru en 2005, Like a Rolling Stone, Bob Dylan à la croisée des chemins (Galaade éditions), 312 pages, 21,30 euros.
La prog’ jusqu’au 16 mai 2017
Dimanche 9 octobre à 15h :
Poésie ?
Samedi 15 octobre à 20h30 :
Les Visages et les Corps
Jeudi 20 octobre à 20h30 :
Représailles
Jeudi 3 novembre à 20h30 :
Le Poisson belge
Merci 9 et jeudi 10 novembre à 20h30 :
Le Mensonge
Mardi 15 novembre à 20h30 :
Moi, Pirandello
Samedi 26 novembre à 20h30 :
La Femme rompue
Dimanche 4 décembre à 17h :
Un nouveau départ
Mardi 13 décembre à 20h30 :
Cyrano de Bergerac
Jeudi 12 janvier à 20h30 :
Le Portrait de Dorian Gray
Mardi 17 janvier à 20h30 :
La Cantatrice chauve
Jeudi 2 février à 20h30 :
Maris et Femmes
Jeudi 9 février à 20h30 :
Madame
Jeudi 23 février à 20h30 :
Le Temps des suricates
Samedi 4 mars à 20h30 :
L’Envers du décor (au Grimaldi Forum)
Jeudi 9 mars à 20h30 :
Les Lyons
Jeudi 16 mars à 20h30 :
Comme une pierre qui…
Jeudi 23 mars à 20h30 :
La Fille sur la banquette arrière
Jeudi 30 mars à 20h30 :
Revenez demain
Jeudi 6 avril à 20h30 :
Tout à refaire
Vendredi 14 avril à 20h30 :
Momo (au Grimaldi Forum)
Mercredi 26 avril à 20h30 :
L’Autre
Jeudi 4 mai à 20h30 :
Antoine Duléry fait son cinéma mais au théâtre
Mardi 16 mai à 20h30 :
Qui a peur de Virginia Woolf ?