samedi 20 avril 2024
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CHPG : Deux journées de grève pour une partie des agents hospitaliers

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Une partie des salariés du centre hospitalier princesse Grace (CHPG) a manifesté deux mardis de suite pour réclamer une revalorisation salariale et améliorer leurs conditions de travail.

Après des débrayages dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration pendant le Grand Prix de Monaco, et après une semaine de grève chez les salariés de l’usine WKW Monaco [à ce sujet, lire notre article WKW Monaco : 63 emplois menacés, publié dans ce numéro — NDLR], la grogne sociale semble se poursuivre chez une partie des salariés de la principauté. Deux journées de débrayage ont en effet été lancées au Centre hospitalier princesse Grace (CHPG) les mardis 7 et 14 juin 2022, à l’initiative du syndicat des agents hospitaliers (SAH) de l’établissement. Ce mouvement aurait été suivi par 182 grévistes selon le CHPG, et bien plus selon ce syndicat : « Le mode de déclaration imposé par la direction oblige en effet l’agent à se déclarer à l’avance pour organiser le travail. Le décompte des personnels grévistes qui ne sont pas en poste n’est pas conforme au droit de grève, puisqu’un agent qui ne travaille pas peut se déclarer gréviste à tout moment, mais il ne sera pas comptabilisé par la direction. »

« Les attentes de revalorisations de tout le personnel, et particulièrement de la catégorie C, les plus bas salaires qui représentent 54 % des effectifs, ont été fortement exprimées »

Salaires et conditions de travail

« Face au constat partagé des difficultés de recrutement, dues à une baisse d’attractivité, toutes catégories confondues, qui a été mis en exergue par la crise sanitaire, nous avons fait des propositions concrètes, avec le double objectif de rattraper le niveau d’attractivité perdu qui a débuté depuis plusieurs années, et de s’assurer de son maintien pour les années à venir », explique la communication du syndicat des agents hospitaliers (SAH), à l’origine de ce mouvement de grève. « Nous avons expliqué le détail de ces propositions au personnel au cours de trois assemblées générales, et rappelé les points principaux lors de la première grève du 7 juin dernier. Le personnel a souhaité s’exprimer au travers d’une pétition, qui a réuni en un temps record plus de 1 100 signatures, en soutien à nos revendications. » Suite à ces deux journées de manifestation, des discussions ont été entamées, selon ce syndicat, en présence des représentants du département des affaires sociales et de la santé et du gouvernement, compte tenu de « l’importance des enjeux concernant la politique économique et de santé de Monaco ». Ces propositions sont destinées à revaloriser les salaires et à améliorer les conditions de travail, notamment dans l’idée de recruter plus facilement de nouvelles forces vives : « Nos propositions permettraient, si elles étaient acceptées, de résoudre de façon structurante et pérenne le problème d’attractivité pour le personnel. »

« Aujourd’hui, la crise sanitaire étant descendue à un bas niveau, les organisations de travail sont théoriquement revenues à la normale. Mais un absentéisme important du personnel fatigué, concomitant à des difficultés de recrutement importantes, n’a pas permis d’améliorer les conditions de travail dans les secteurs d’activité »

Absentéisme

Le budget rectificatif 2022, ainsi que le budget prévisionnel 2023 ont été transmis vendredi 10 juin 2022 aux représentants du personnel au comité technique d’établissement (CTE). Il devrait être discuté et soumis pour avis le 23 juin 2022, avant d’être voté pour être validé au conseil d’administration, à la même date. « Son étude permettra d’apprécier le niveau des efforts prévus au budget. Mais les modalités de redistribution de ce budget ne sont pas précisées, ce qui ne permet pas de savoir comment les grilles de salaire vont évoluer. Cependant, les attentes de revalorisations de tout le personnel, et particulièrement de la catégorie C, les plus bas salaires, qui représentent 54 % des effectifs, ont été fortement exprimées », ajoute ce syndicat. Pour l’hôpital, le défi consiste en effet, selon les grévistes, à motiver de nouveau les troupes, au lendemain des pires moments de la crise liée à la pandémie de Covid-19 : « Les conditions de travail difficiles existaient bien avant la crise. La crise sanitaire a bien sûr exacerbé les problèmes existants, et elle a eu comme conséquence la pénurie de personnel qui a, à son tour, aggravé les conditions de travail. Aujourd’hui, la crise sanitaire étant descendue à un bas niveau, les organisations de travail sont théoriquement revenues à la normale. Mais un absentéisme important du personnel fatigué, concomitant à des difficultés de recrutement importantes, n’a pas permis d’améliorer les conditions de travail dans les secteurs d’activité. Alors même que le personnel aurait besoin de conditions de travail favorables, pour récupérer des efforts qu’il a fournis pendant la crise ». Contactée au sujet de ces deux journées de grève, la direction du CHPG n’a pas donné suite à notre sollicitation avant le bouclage de ce numéro, mardi 14 juin 2022.