vendredi 26 avril 2024
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Faut-il se vacciner contre les papillomavirus??

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Vaccination
© Photo D.R.

A l’heure où la principauté diffère le lancement de sa campagne de vaccination prévue cette semaine, les débats se multiplient sur l’utilité du vaccin. Eclairages.

Pour éviter le cancer du col, mieux vaut se vacciner tôt?! Dès les prochaines semaines, les jeunes filles de la principauté auraient normalement dû pouvoir bénéficier d’une première grande campagne de vaccination contre les HPV, ces fameux papillomavirus à l’origine des cancers du col de l’utérus qui occasionnent encore plus de mille décès par an en France. Le lancement de la campagne vient pourtant d’être reporté, à la suite de la mise sous surveillance par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) des deux vaccins commercialisés censés prémunir les jeunes filles à l’âge de leurs premiers rapports sexuels. « Le gouvernement a décidé d’appliquer le principe de précaution et de différer le lancement de la compagne afin d’attendre les conclusions de l’Afssaps et des laboratoires concernés », a ainsi annoncé un communiqué officiel le 31 janvier.

Effets secondaires

Les polémiques ne sont pas nouvelles autour de ces vaccins. En 2008, une jeune fille en Autriche avait décédé peu après l’administration du Gardasil. La même année, une ONG américaine, Judicial Watch, avait pris à partie l’autorité de santé nationale, la toute puissante FDA, mettant en cause 28 décès et plus de 7?000 cas d’effets secondaires (allant jusqu’à des fausses couches et infections de la moelle épinière) pour la seule année 2008. D’autres cas suspects ont été soulevés en Espagne ou en Allemagne. A croire?? Malgré des enquêtes répétées, les autorités sanitaires n’ont jamais pu établir de liens avec la vaccination. Les défenseurs des vaccins font d’ailleurs valoir qu’en Grande-Bretagne, 85 % de la classe d’âge concernée est vaccinée… sans incident. Il y a quelques semaines à peine, le Haut conseil de santé français regrettait même le taux de vaccination… « insuffisant à ce jour ».

Car, derrière les polémiques, les deux vaccins représentent un réel espoir. Très courante, la contamination par HPV a en effet généralement lieu durant les premières années de la sexualité. Chez 80 % des jeunes filles, le système immunitaire se débarrasse seul de ces intrus susceptibles au bout de quinze à vingt cinq ans d’entraîner des lésions cancéreuses. Seulement 20 % des jeunes filles ne produisent pas d’anticorps suffisamment efficaces pour en venir à bout. Problème?: il est impossible de savoir à l’avance lesquelles échoueront à s’en débarrasser… Les deux vaccins préviennent dans 70 % des cas l’apparition des lésions cancéreuses.

S’ils s’inquiètent des alarmes soulevées, les spécialistes remettent en fait moins en cause l’utilité des vaccinations chez les populations cibles – à savoir les jeunes filles de 14 ans à 23 ans (si leur vie sexuelle date de moins d’un an) que la volonté répétée des laboratoires d’en étendre le champ de prescription. Ces derniers mois, les campagnes se multiplient en effet pour proposer la vaccination aux femmes plus âgées, ainsi qu’aux jeunes garçons (les vaccins limitant l’apparition de condylomes). Chiffres d’affaires juteux à la clé mais bénéfices/risques bien plus contestables à la lumière des dernières décisions des autorités de santé. En attendant, le gouvernement monégasque va, lui, accélérer la mise en place d’une campagne de dépistage du cancer du col pour les femmes âgées de 25 à 65 ans.

La Suisse va-t-elle rembourser l’homéopathie??
L’état helvète pourrait être dans les prochains mois l’un des premiers gouvernements en Europe à intégrer dans sa couverture maladie le remboursement des traitements homéopathiques. Approuvée par référendum, la prise en charge de cinq médecines alternatives, dont l’homéopathie et la médecine chinoise, doit désormais être validée par les autorités scientifiques nationales. Si elles jugent ces « traitements » pertinents, ils seront remboursés jusqu’en 2017. La Suisse compte le plus important nombre de patriciens de médecines alternatives par habitant au monde.
Et si les chiens dépistaient le cancer de la prostate??
L’armée française vient de dresser un berger malinois de six ans à repérer des marqueurs du cancer de la prostate dans des échantillons d’urine. Persuadés que ces marqueurs dégagent une odeur spécifique, les médecins de l’armée travaillent depuis plusieurs mois à dresser l’animal. Aspirant (le nom du toutou renifleur) n’a jusqu’alors commis aucune faute dans l’identification des échantillons. Les chercheurs comptent désormais isoler les molécules détectées par le groin d’Aspirant afin de mettre au point un nez artificiel.
L’OMS en croisade contre les publicités de produits gras
Reprenant les revendications récentes de plusieurs associations de consommateurs, l’Organisation mondiale de la santé vient de rendre public douze recommandations visant à contrôler la diffusion de messages publicitaires vantant des aliments pour enfants jugés trop gras ou trop sucrés. L’institution s’oppose à la promotion de ces marques dans les établissements scolaires et structures éducatives. Soucieuse de « faire en sorte que les enfants soient partout à l’abri », elle réclame la mise en place de politiques nationales définissant un système de contrôle des diffusions à la télé de ces publicités et l’établissement de sanctions applicables. Vœu pieu ou réelle avancée??