mercredi 24 avril 2024
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Un abus de confiance à 428?000 euros

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Palais de Justice
© Photo Monaco Hebdo.

Dix-huit mois de prison ferme ont été requis, mardi 28 février, contre un Néerlandais de 37 ans soupçonné d’avoir commis un abus de confiance et des faux en écriture en 2011.

428?000 euros. Il s’agit du montant total des dépôts effectués courant 2011 sur le compte personnel d’Edwin P., Néerlandais de 37 ans, par ses six victimes. L’individu a eu droit mardi dernier à un procès trilingue?: français, hollandais et anglais pour une des trois parties civiles. Fin 2010, Edwin P. arrive en principauté après la faillite de son activité de trading aux Pays-Bas. En mai 2011, le Néerlandais se mue en trader personnel. Il se targue d’avoir géré jadis un fonds d’investissement de 25 millions d’euros appartenant à des investisseurs russes. Il se voit donc confier 50?000 euros de fonds, de sa première victime, pour les faire fructifier. Edwin P., sûr de son fait, promet des rendements compris entre 5 et 10 %. Le prévenu reçoit ensuite 163?000 euros provenant de membres de la famille de la première victime. Mais il n’en fait rien. Edwin P. utilise une partie des fonds qu’il est chargé de placer pour son bien-être personnel. Il mène un grand train de vie, consommant à foison dans les bars, louant un chic appartement au loyer exorbitant (30?000 euros) ou encore allouant généreusement 66?000 euros à son ex-compagne. « J’ai restitué 127?000 euros à la famille, je reconnais avoir dépensé le reste. Je regrette », a indiqué Edwin P. « J’ai sans doute été trop généreux avec mon ancienne compagne, je ne l’ai jamais revu après ça », a ajouté le prévenu. Un client de la SAM est également abusé à hauteur de 150?000 euros. Tout comme un ami de ce dernier, partie civile au procès, qui a réclamé 52?000 euros de dommages et intérêts.

Faillite
Edwin P. est persuadé qu’une somme de 350?000 euros, émanant d’obligations qu’il possède dans une société basée en Allemagne va arriver. Pour « gagner du temps », dixit le prévenu, auprès de ses victimes et les rassurer sur les sommes investies, il décide de monter de faux relevés bancaires émanant de vrais établissements, notamment de la Lloyds. La société fait faillite et le Hollandais se retrouve dans l’impossibilité de rembourser ses victimes et encore moins d’obtenir les rendements promis. Me Richard Mullot, qui représentait deux parties civiles, a demandé 100?000 et 200?000 euros de dommages et intérêts. Evoquant « un mécanisme bien rôdé », le substitut du procureur Michaël Bonnet a requis dix-huit mois de prison ferme et demandé que la somme de 80?000 euros bloquée sur un compte d’Edwin P. serve à indemniser les victimes. Me Sarah Filippi, avocate du prévenu, a souhaité « la clémence du tribunal » et « une peine utile » pour « quelqu’un qui avait envie de d’avoir une autre vie que la sienne ». Décision rendue le 6 mars.

Avesani?: nouvelle décision le 16 avril
Le chef présumé de la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta, Massimiliano Avesani, avait fait appel de sa condamnation pour blanchiment d’argent avec circonstance aggravante en décembre dernier (7 ans de prison ferme et 100?000 euros d’amende). Le procès en appel s’est déroulé lundi dernier, toujours en l’absence d’Avesani. Dans ses réquisitions, le parquet a confirmé la décision rendue en correctionnelle à l’encontre du numéro 1 présumé de la ‘Ndrangheta, défendu par Me Frank Michel. Décision le 16 avril prochain.