mercredi 24 avril 2024
AccueilActualitésSantéLes médicaments génériques sont-ils si sûrs??

Les médicaments génériques sont-ils si sûrs??

Publié le

Pharmacie
© Photo D.R.

Un rapport de l’Académie de médecine française vient de mettre en garde contre l’emploi de certains génériques. En cause?: la composition et les conditions de production de ces médicaments « low cost ». Eclairages.

S’ils baissent de 40 à 70 % le coût de notre armoire à pharmacie, pas sûr que les fameux génériques soient tous de si belles et fidèles copies de nos médicaments usuels… A en croire le dernier rapport de l’Académie de médecine française, certains pourraient révéler de troublantes variations par rapport à leurs versions d’origine quand on regarde de près conditions de production et composition. La controverse n’est pas nouvelle et la survenue d’effets secondaires inappropriés avait déjà sonné l’alerte ces dernières années. Il y a trois ans, la Ligue française contre l’épilepsie avait mis en garde contre les dosages « modifiés » des génériques d’un des traitements phares de la maladie, la Dépakine. Des médecins s’étaient également inquiétés des effets secondaires de versions low cost du Plavix, conçus avec un sel entraînant des réactions allergiques soudaines, ou de la copie de l’hormone thyroïdienne, le Levothyrox. Signe des temps?? Les ventes de génériques ont d’ailleurs connu leur première baisse de chiffres de ventes en France en 2011…

Plus de transparence

S’ils rappellent qu’il n’y a « pas lieu de douter de leur sécurité », les sages de l’Académie de médecine réclament néanmoins plus de transparence et de surveillance sur la composition des copies. A priori, tout générique doit présenter la même composition qualitative et quantitative que son princeps — autrement dit son médicament d’origine. La règle est garantie par des séries de tests dits de bioéquivalence censés assurer des bénéfices équivalents à ceux de l’original. Ces contrôles font pourtant aujourd’hui l’objet de critiques. D’une part, la composition des génériques est en réalité susceptible de relatives variations dans la concentration de principes actifs, du moment que les effets ne sont pas altérés chez le patients. Or certains spécialistes prescripteurs de médicaments dits « sensibles » (antiépileptiques, anticoagulants, antibiotiques…) s’inquiètent de ces « marges » tolérées dans la formulation des génériques et refusent d’y recourir, de peur de diminuer l’efficacité des traitements. Par ailleurs, les contrôles effectués sur les génériques ne concernent que les principes actifs, et pas les excipients — autrement dit l’ensemble des composants qui assurent texture, forme, parfum ou solubilité du produit. « C’est le vrai problème car les laboratoires de génériques font souvent fabriquer ces excipients dans des usines low cost pour comprimer leurs coûts, sans qu’il n’y ait de contrôle, explique le docteur Julien Blain, qui bataille depuis 2008 déjà contre les risques des génériques. Beaucoup d’effets secondaires viennent de la mauvaise qualité de ces excipients. »
Le risque à terme est de voir un nombre croissant de praticiens se détourner des génériques, fautes de garanties suffisantes, et remplir leurs ordonnances avec les mentions « NS » pour « non substituable » Selon la Caisse d’assurance maladie, si le taux moyen de substitution reste de 80 % en France, il aurait déjà baissé de 68 % à 62 % pour les médicaments cardio vasculaires entre 2010 et 2011…

Une vraie traçabilité

Pour mettre un peu d’ordre dans ce marché, l’Union européenne a programmé la mise en place d’une directive sur les génériques d’ici la fin 2013. « Le véritable enjeu sera d’assurer une vraie traçabilité, commente le docteur Blain. Aujourd’hui, les circuits de fabrication des génériques passent par tellement d’intermédiaires pour réduire les coûts qu’il n’est pas facile de savoir qui fait quoi. » Plusieurs laboratoires de génériques ont d’ores et déjà affiché et revendiqué le « Made in France », voire le « Made in Europe », pour rassurer patients et médecins. Certains se mettent également à copier les couleurs et formes des médicaments d’origine pour éviter les confusions dans la prise des traitements par les patients. Selon une étude de la Caisse d’assurance maladie en France, certains patients voulaient se voir prescrire en un an jusqu’à trois génériques différents d’un même produit?!

Le soleil réveille les pollens de cyprès sur la Côte…
Le réseau national français de surveillance aérobiologique (RNSA) prévient?: le redoux du début mars met en alerte les capteurs de pollens de cyprès sur l’ensemble du Sud de la France. Le risque allergique est annoncé entre moyen et élevé notamment sur la Côte d’Azur. Les experts conseillent aux personnes concernées de suivre leurs traitements à la lettre et à consulter si besoin. Bon à savoir…
Un registre de tests génétiques disponible en ligne
Il vient d’être créé par le National Institute of Health américain pour faire le ménage dans un filon aussi porteur que propice aux mauvaises surprises. L’autorité publique estime que 2?500 maladies peuvent aujourd’hui être détectées par ces tests. Le registre fournira gratuitement (mais en anglais uniquement) les liens de tests mais aussi des laboratoires qui les commercialisent. De quoi (un peu) mieux s’orienter dans cette foire à la prédiction génétique.
Zéro soda et 2,3 kg de gagné??
C’est l’équation que suggère des chercheurs américains dans la dernière publication de l’American Journal of Clinical Nutrition. Après avoir suivi une cohorte de 318 patients pendant six mois, les scientifiques ont montré que l’arrêt total de consommation de sodas au quotidien ferait perdre jusqu’à 5 % du poids… Les experts recommandent néanmoins aux accrocs des bulles sucrées de commencer par un passage par les sodas lights avant de ne plus mettre que de l’eau dans leurs verres…