jeudi 25 avril 2024
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AS Monaco/Lyon?:
Trois supporters condamnés

Publié le

Supporters en colère
© Photo Monaco Hebdo.

Deux « Ultras » de Monaco et un supporter lyonnais étaient cités à comparaître le 31 mai après différents actes commis avant, pendant et après le match qui a envoyé le club de la principauté en Ligue 2.

AS Monaco 0 – Olympique Lyonnais 2. On ne reviendra pas sur la défaite des Rouge et Blanc dimanche dernier au Louis-II et leur relégation en deuxième division. Le tribunal correctionnel est en revanche, lui, revenu sur trois faits commis par trois prévenus différents le soir du match. Anthony, 19 ans et supporter de l’OL, avait fait le déplacement en principauté avec des amis pour cette rencontre au cours de laquelle les deux équipes jouaient leur saison. Mais l’acte commis par Anthony, qui a reconnu les faits, et ses amis dépasse largement la rivalité sportive d’un match de football. Le Lyonnais et ses compères ont croisé, avant la rencontre, un fan d’une équipe adverse aux abords du stade. L’homme leur a indiqué qu’il habitait Nice. Il n’en a pas fallu plus à Anthony et ses amis pour s’en prendre au Niçois. Après un coup de tête, l’Azuréen s’est retrouvé à terre. Sans aucune explication, Anthony lui a asséné un coup de poing. « Juste parce qu’il était de Nice, il s’est fait casser la tête. En plus, à 4 contre 1, ce n’est pas très courageux. On va où là comme ça?? », s’est offusqué le président du tribunal Marcel Tastevin. Le Niçois s’en est tiré avec une fracture du nez. La substitute du procureur Cyrielle Colle a requis 15 jours de prison ferme. « C’est inadmissible. Nous ne voulons pas de ça à Monaco. Je n’ose pas imaginer ce que cela aurait été après le match », a-t-elle déclaré. Me Sarah Filippi, avocate du Lyonnais, a souligné que son client n’était « pas un délinquant ». Anthony a été condamné à 15 jours de prison ferme.

Une benne pour évacuer la frustration

Le deuxième supporter, un Ultra de Monaco dénommé Sébastien, comparaissait pour avoir tenté d’envoyer une poubelle depuis le pesage du Louis-II en direction des forces de l’ordre durant le match. Les images ont été reprises par une majeure partie des chaînes de télévision. Le jeune homme de 20 ans a reconnu les faits mais nié avoir lancé la benne en direction des forces de l’ordre. « Avec l’énervement de la défaite, voir Monaco descendre en Ligue 2, ça m’a fait péter un câble. Je voulais bloquer les policiers en balançant une poubelle dans la fosse car ils avançaient vers le pesage », s’est défendu Sébastien. Une explication qui n’a pas convaincu puisque les images démontrent que les forces de l’ordre restaient statiques sur la piste. « Monaco est relégué et alors?? C’est une raison pour envoyer une poubelle sur les policiers?? Une deuxième poubelle allait être jetée et heureusement, un supporter de l’AS Monaco a réfléchi. Il l’a arrêté avant », a vitupéré Marcel Tastevin. 15 jours de prison ferme et 200 euros d’amende ont été requis par le parquet. Me Filippi, qui défendait également ce supporter, a indiqué que l’intention de ce dernier était de « faire du bordel ». L’avocate a précisé que l’incident n’avait engendré « aucune blessure » et qu’il s’agissait « d’un acte isolé d’un jeune qui s’est laissé déborder ». Sébastien a écopé d’un mois d’emprisonnement avec sursis.

Un extincteur contre les policiers

Enfin, Romain, un autre Ultra de Monaco âgé de 26 ans, était soupçonné d’avoir commis des violences à l’encontre d’un agent de police à la fin du match. Après la rencontre, avec plusieurs dizaines d’autres supporters asémistes, il s’était rendu aux abords du parking P2 du stade, d’où sortent les joueurs avec leurs voitures. Les Ultras rouge et blanc comptaient manifester vivement leur mécontentement auprès des joueurs. Les supporters avaient déplacé des barrières pour empêcher leur sortie. Les policiers, en bloc, avaient empêché les fanatiques de l’ASM d’accéder au parking. La cinquantaine de personnes présentes avait alors chargé les forces de l’ordre. Il était reproché à Romain d’avoir vidé le contenu d’un extincteur sur les policiers. Le jeune homme avait été interpellé peu après avenue des Castellans, près de la station-service. « Ce n’est pas moi qui ait fait le coup. On était beaucoup, entre 50 et 100 », a déclaré le prévenu, déjà condamné en France pour introduction de fumigènes dans une enceinte sportive et violences sur un policier. « Ces faits sont extrêmement désagréables. C’était une scène de guérilla urbaine et c’est parti dans tous les sens », a affirmé Cyrielle Colle, qui représentait le ministère public. Deux mois de prison ferme et une amende de 200 euros ont été requis à l’encontre de Romain. Son avocat, Me Christian Donato Di Pinto, s’est résigné à ne pas plaider la relaxe. « Tout confond Romain. Il n’a pas un comportement de vrai supporter. En revanche, certains points comme la qualité de la vidéo laissent envisager le doute. Deux mois, c’est cher payé », a-t-il soutenu. « Je voudrais qu’on lui interdise la fréquentation du stade durant de longs jours sinon de longs mois », a-t-il ajouté, réclamant du sursis. Romain a écopé d’un mois de prison ferme.

Pédopornographie?: 1 an avec sursis
Le résident monégasque, « boulimique d’érotisme » selon les termes de son avocat Me Hervé Campana, qui avait téléchargé des fichiers pédopornographiques sur son ordinateur, a été condamné à un an de prison avec sursis. Une peine assortie d’une obligation de soins et d’une mise à l’épreuve de trois ans pour l’homme qui récupérait sur Internet « du porno à la place de Charles Aznavour ».
Il voulait se faire rembourser ses achats
Un restaurateur de Monaco comparaissait pour s’être fait délivrer un document administratif après de fausses déclarations. L’affaire remontait à janvier 2011. L’homme pensant avoir perdu sa carte bleue avait fait opposition, avant de la retrouver peu après. Constatant qu’elle fonctionnait toujours malgré la demande d’opposition, le prévenu avait réalisé 3?299 euros d’achats dans divers commerces. Il avait ensuite déposé plainte auprès de la Sûreté publique, pensant se faire rembourser ses achats en déclarant que quelqu’un d’autre utilisait frauduleusement sa carte bancaire. L’individu, pris de remords, avait retiré sa plainte deux jours plus tard. Il devra payer 2?000 euros d’amende.
Travail au noir?: 1?000 euros avec sursis
U n entrepreneur italien dans l’industrie alimentaire et résident monégasque était soupçonné d’infractions à la législation du travail. En juillet 2010, le prévenu avait employé un couple pour entretenir son bateau amarré dans le port Hercule. Ni assurance ni permis de travail n’avaient pu être présentés par les deux employés lors d’une inspection de la direction du Travail. « Ils étaient salariés d’une de mes entreprises en Italie. Je ne savais pas qu’il était nécessaire d’avoir des autorisations pour embaucher », s’est défendu le prévenu, qui a écopé d’une amende de 1?000 euros avec sursis.