vendredi 26 avril 2024
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10 mois ferme requis pour une cigarette

Publié le

Tribunal
© Photo Fanny Cotin.

Un individu, âgé de 20 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel pour trois faits?: violences volontaires, extorsion à l’aide de menaces verbales et détention de stupéfiants.

«Un prédateur de cigarettes qui peut devenir tout aussi violent que d’autres genres de prédateurs ». Ainsi le substitut du procureur, Jean-Jacques Ignacio, a-t-il dépeint Mohamed, jeune homme de nationalité comorienne de 20 ans. Détenu à la maison d’arrêt de Monaco en attendant d’être jugé, il comparaissait pour trois faits. Violences volontaires ayant entraîné une interruption de travail temporaire de moins de 20 jours, extorsion à l’aide de menaces verbales et détention de stupéfiants (1,80 g de cannabis). L’affaire remonte au 31 octobre 2010, en gare de Monaco, à 4?h?30 du matin.

La scène diffusée à l’audience

Alors qu’il rentre au domicile familial à Beausoleil, Mohamed circule sur un quai de la gare, casque de moto en main, à la recherche de personnes susceptibles de lui fournir une cigarette. Après avoir essuyé le refus d’une jeune femme, il s’adresse à deux jeunes hommes, Thomas et Jérémy, des cousins originaires de Rennes, non présents à l’audience. La discussion s’envenime. Mohamed envoie alors un violent coup de casque à la tête de Thomas, filmé par les caméras de vidéo-surveillance du site et diffusé au cours du procès. Thomas s’écroule au sol et subit de graves dommages, dont des lésions cérébrales internes. « J’ai été provoqué. On m’a insulté et j’ai reçu un coup. Je n’ai pas pu garder mon sang-froid », a déclaré le prévenu, qui dans sa déposition, « se sentait agressif – le soir des faits – après avoir bu trois whisky coca ». « Ce coup qu’on vous a porté, on ne le voit pas sur la vidéo, contrairement au vôtre », a rétorqué le président du tribunal, Marcel Tastevin. Dans sa déposition, Jérémy, le cousin de la victime, a indiqué que « Thomas s’était levé pour intimider Mohamed », qui insistait pour obtenir une cigarette.

Après s’être éloigné, Mohamed est revenu sans son casque, quelques instants plus tard, sur les lieux de son méfait. « Il s’inquiétait de l’état de santé » du jeune homme qu’il venait de frapper, a-t-il expliqué à la barre. Mais la version du cousin de Thomas diverge. Mohamed l’aurait menacé de « mettre un coup de pied dans la tête de la victime pour le faire plonger dans le coma » ou de « le planter » s’il ne lui donnait pas de l’argent pour s’acheter du tabac. Sous la menace, Jérémy lui aurait donné un chèque voyage d’une valeur de 10 euros. « Je n’ai jamais dit que j’allais le planter », a déclaré Mohamed. « Mais dans votre déposition, vous sembliez d’accord pour dire qu’il ne vous a pas donné ce chèque de manière volontaire », a répliqué le président du tribunal. Concernant les stupéfiants retrouvés sur lui, Mohamed a soutenu qu’il ne les avait « pas consommés ».

«Intervention judiciaire ferme»

Marcel Tastevin a évoqué les cinq mois déjà passés à la maison d’arrêt de Monaco par le prévenu. « Vous avez connu quelques problèmes. Vous avez fait l’objet de nombreuses fiches de signalement. Ce n’est pas un comportement irréprochable », a-t-il souligné. Le substitut du procureur, Jean-Jacques Ignacio, a requis une « intervention judiciaire ferme », peine qui ne soit pas inférieure à dix mois de prison. « Le prévenu a fermement sollicité une cigarette. Et avec lui, gare à celui qui ne fume pas ou qui refuse de lui en donner », s’est-il exclamé. L’avocate de Mohamed s’est, elle, dite « satisfaite ou abasourdie ». « Satisfaite car le compte-rendu de la vidéo-surveillance a été versé au dossier et abasourdie car le coup de casque est la seule chose que le film nous révèle », a-t-elle plaidé. La défenseure a demandé la relaxe pour l’extorsion à l’aide de menaces verbales et une peine de cinq mois de prison, soit l’équivalent de la peine déjà effectuée en prison par Mohamed. A l’heure où nous écrivons ces mots, la décision n’était pas encore rendue dans cette affaire.

Prison ferme pour l’escroc de l’extension en mer
Un individu, qui avait fait opposition de son jugement dans une affaire d’escroquerie, a été rejugé mardi en correctionnelle. L’homme avait été condamné à un an de prison ferme et devait rembourser 100?000 euros à un couple qu’il avait escroqué. Courant 2006, il avait tenté de racheter une société de construction monégasque pour réaliser une extension en mer de Monaco. Il avait pour cela demandé 100?000 euros auprès du couple, lui proposant en échange des actions de la société. Ne pouvant racheter l’entreprise, pour insuffisance de fonds, il s’était résolu à en monter une. Mais celle-ci n’a pas vu le jour. Le prévenu a été condamné à 10 mois de prison ferme et devra rembourser la somme de 100?000 euros. //A.P.
Corruption, révélation de secrets?: six mois ferme pour l’ex-policier
Un ancien agent de la Sûreté publique, qui avait comparu il y a un mois pour corruption, recel d’un faux document administratif et révélation de secret, a été condamné à six mois d’emprisonnement. Il lui était entre autres reproché d’avoir, courant 2006, fourni diverses informations à des particuliers, dont une contre rémunération. Le procès-verbal d’audition, obtenu au cours de sa garde à vue, a été, en revanche, annulé par le tribunal correctionnel. Me Frank Michel, avocat de l’ex-policier, a indiqué qu’il ferait appel. //A.P.
Il détruit une barrière de parking?: huit jours de prison ferme
Deux jeunes hommes de 22 et de 26 ans comparaissaient mardi matin, le premier pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique, le second pour le même motif assorti d’une dégradation de bien public. Les faits se sont déroulé en octobre 2010. Après une soirée alcoolisée sur la Darse sud, vers 4 heures du matin, les deux prévenus, avec des amis, se rendent au parking du quai Antoine Ier, où étaient garées leurs voitures respectives. Selon les dires du premier, ils étaient revenus « prendre leurs vestes » pour « rentrer chez eux en bus », compte tenu de leur alcoolémie (0,64 mg/l et 0,57 mg/l d’air expiré, ndlr). C’était sans compter la rixe qui s’est produite dans le parking avec d’autres personnes. Les deux jeunes hommes ont alors décidé de prendre leurs véhicules pour « amener les blessés à l’hôpital », malgré leur état.
En sortant du parking, l’individu de 26 ans a fait voler en éclats la barrière de péage, suivi par son camarade de 22 ans. Ils ont été interpellés dès la sortie par des policiers alertés par le bruit. Le premier, qui avait déjà deux mentions pour conduite en état d’ivresse sur son casier judiciaire français, a été condamné à 8 jours de prison ferme. Il devra en outre dédommager le service des parkings publics, à hauteur de 743 euros. Quant au second prévenu, il a écopé d’une amende de 800 euros. //A.P.