vendredi 19 avril 2024
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Ukraine : Monaco
sanctionne 21 Russes

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Alors que le dossier ukrainien est loin d’être résolu, Monaco, qui organise en 2015 l’année de la Russie, observe l’évolution de la situation « avec la plus grande attention ».

Est-ce lié aux discussions de ce week-end entre John Kerry et Sergueï Lavrov ? Quoi qu’il en soit, la Russie, qui persiste à prôner une solution fédérale, a commencé à retirer ses troupes situées le long de la frontière le 31 mars. Une décision qui suit l’adoption, quelques jours avant, d’une résolution condamnant le référendum en Crimée et le rattachement de la péninsule à la Russie par l’Assemblée générale des Nations unies. Soumise par l’Ukraine, cette résolution qui loue une « issue pacifique » a été votée le 27 mars par 100 Etats (11 voix contre et 58 abstentions). Dont Monaco. Si la Principauté n’a pas co-parrainé ce texte (non contraignant) comme d’autres pays occidentaux, elle a tout de même suivi le mouvement.

Neutralité
« La Principauté de Monaco est particulièrement préoccupée par la situation en Ukraine et suit avec la plus grande attention les développements de ce conflit », explique ainsi José Badia, conseiller de gouvernement pour les Relations extérieures et la Coopération. Et ce surtout « en raison du fait que Monaco assurera, de septembre à décembre 2014, la présidence du Forum de coopération et de sécurité de l’OSCE (FCS-OSCE), seule organisation européenne au sein de laquelle peuvent dialoguer, sur un pied d’égalité, l’Ukraine, les Etats-Unis, la Russie et l’Union européenne », ajoute-t-il.
Etat neutre, Monaco compte bien « jouer pleinement son rôle de “facilitateur” dans les “dialogues de sécurité” du FCS ». En se basant sur les principes clés du droit international : « la souveraineté des Etats, le respect de l’intégrité territoriale » mais aussi « le droit des peuples à l’autodétermination ». Une référence qui prend tout son sens suite au référendum en Crimée… « La Principauté de Monaco accordera une attention particulière à la protection des droits de toutes les minorités et sera vigilante quant à d’éventuels mouvements massifs de population, comme elle l’a déjà fait dans le passé pour les réfugiés au Liban ou au Mali, afin que la crise humanitaire ne s’ajoute à la crise politique », annonce José Badia.

Gel de fonds
En attendant l’échéance “présidentielle” de septembre, l’Etat monégasque a d’ailleurs déjà pris des sanctions vis-à-vis de ressortissants russes. Peu de temps après les mesures de gel de fonds et de suspension de visas édictées par les Etats-Unis et l’Union européenne. Ainsi, conformément à la Convention monétaire de 2011 entre Monaco et l’UE, le gouvernement a mis en œuvre des « sanctions économiques, visant les menaces à l’intégrité territoriale de l’ukraine ». Par arrêté ministériel du 24 mars (publié dans le Journal de Monaco  le 28 mars), il a édicté une liste de 21 personnes dont les fonds doivent être gelés par les banques ou les assurances. Une liste comprenant notamment l’ancien rapporteur de Monaco pour le conseil de l’Europe, Leonid Sloutski, en raison de son « soutien actif du recours à l’armée russe en Ukraine et de l’annexion de la Crimée. » Doit-on alors y voir un signe laissant entrevoir une annulation prochaine de l’année de la Russie à Monaco en 2015 ? Cela ne semble pas à l’ordre du jour. Certes, compte tenu de la conjoncture, on a du mal à parier un rouble sur la venue de Vladimir Poutine en territoire monégasque l’an prochain. Il semble surtout évident que pour l’heure, chacun attend une sortie de crise dans le dossier ukrainien. Au plus vite.

La Russie suspendue ?

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) suspendra-t-elle la Russie lors de sa session de printemps (7-11 avril) ? Pour s’élever contre la politique russe vis-à-vis de l’Ukraine, certains députés européens ont planché sur deux résolutions privant notamment la Russie de son droit de vote. L’APCE pourrait carrément relever les députés russes de leurs fonctions, sur une proposition faite par le Britannique Robert Walter. Que feront les élus monégasques ? « Nous ne signerons pas de telles résolutions car le rôle du conseil de l’Europe est de maintenir le dialogue. Si elles restent dans leur rédaction initiale, nous ne les voterons pas non plus », avertit Jean-Charles Allavena, au nom de la majorité parlementaire.