jeudi 18 avril 2024

Monaco vu de la NASA

Publié le

Olivier Minazzoli
Olivier Minazzoli, 29 ans, travaille au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena en Californie depuis octobre 2010. © Photo D.R.

Chaque semaine, en partenariat avec l’association des Monégasques de l’Etranger, un expatrié monégasque ou enfant du pays témoigne de son expérience hors de la Principauté.

Monaco Hebdo?: Présentez-vous, s’il vous plaît.
Olivier Minazzoli?: J’ai 29 ans. J’ai obtenu une licence de physique à l’université de Nice puis un master en physique fondamentale avec une spécialité astrophysique. Ensuite, j’ai passé un doctorat en gravitation relativiste à l’observatoire de la Côte d’Azur. J’ai cherché un « post-doc ». C’est-à-dire un poste de quelques années à l’étranger pour nouer des contacts, faire des recherches et se montrer. J’ai visité le site internet de la NASA. Il y avait des offres, j’ai été pris. Je travaille au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena en Californie depuis octobre 2010. Mon contrat se termine à la fin de l’année prochaine mais pourrait être étendu.

M.H.?: Quel est votre domaine de recherche plus précisément??
O.M.?: Il concerne la relativité générale d’Einstein et les théories alternatives. Mon travail est de concevoir des modèles pour tester ces théories alternatives.

M.H.?: La NASA, c’est immense, non??
O.M.?: Il n’y a rien de spectaculaire si ce n’est que je peux aller voir à tout moment, par exemple, le rover en construction qui va aller sur Mars… Le labo est tout de même assez grand. Près de 5?000 personnes y travaillent. Il y a trois cafétérias, une centrale électrique, une banque et un poste de police. En fait le JPL n’a plus grand chose à voir avec ce qui s’y faisait avant. A l’époque, il développait les fusées et les roquettes. Aujourd’hui, il est plus tourné vers l’exploration spatiale avec, entre autres, la conception des Rovers martiens.

M.H.?: Comment avez-vous vécu le dernier vol d’Atlantis??
O.M.?: Tout le monde est un peu triste. On aurait voulu aller voir le décollage mais nous n’avons pas pu.

M.H.?: Comment perçoit-on Monaco à Pasadena??
O.M.?: J’ai été très surpris de voir que beaucoup d’Américains connaissaient Monaco. Ce qui revient le plus, c’est le côté paillettes avec le Casino. Le prince et le Grand prix sont deux autres images qui ressortent particulièrement.

M.H.?: Etre Monégasque, ça interpelle??
O.M.?: C’est toujours une source de surprises. La question qu’on me pose le plus souvent?: Est-ce que je connais le prince??

M.H.?: Des inconvénients à travailler à l’étranger??
O.M.?: J’ai eu un visa de recherche fourni par la NASA donc je n’ai pas eu de souci. En revanche, j’ai postulé à l’ESA (la NASA européenne, N.D.L.R.) mais il fallait faire partie de l’Union européenne. Il y a aussi un problème administratif. Il est impossible de cotiser pour la retraite à Monaco quand on travaille à l’étranger.

M.H.?: Votre avenir professionnel est-il à Monaco??
O.M.?: Sur ce plan, je ne pense pas revenir avant quelques années. J’ai envie de voir le monde, m’installer dans d’autres villes. Mais j’y reviendrai, sans savoir encore dans quel cadre professionnel, ni quand.

M.H.?: La vie ailleurs, on en discute beaucoup à la NASA??
O.M.?: Pour la plupart de mes collègues et moi-même, il ne fait aucun doute qu’il doit exister d’autres formes de vie ailleurs – intelligente y compris. L’immensité de l’Univers fait qu’il est peu probable que nous soyons les seuls à y vivre. Cette même raison fait qu’il est aussi peu probable qu’on puisse en rencontrer à un stade de développement permettant un échange. Il y a tellement de « si » nécessaires pour tenter d’établir une communication que les chances sont infimes. En revanche, la détection extra-terrestre de formes de vie à un stade de développement “embryonnaire” est l’une des grandes priorités de la NASA à l’heure actuelle.