jeudi 25 avril 2024
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« Ce n’est pas une proposition
de loi anti-Valeri »

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Jean-Louis Grinda, élu du groupe Union Monégasque, a décidé de se présenter à la présidence du Conseil national face à Christophe Steiner, le 6 avril prochain. Et il insiste pour que la proposition de loi relative aux incompatibilités et inéligibilités au Conseil national soit rapidement étudiée.

Le prochain grand rendez-vous politique aura lieu le 6 avril prochain. À cette date, on saura si Christophe Steiner sera reconduit ou non à ses fonctions de président du Conseil national. Si l’actuel chef du parlement monégasque peut compter sur les 12 voix de son groupe récemment constitué, Nouvelle majorité (NM), il ne pourra pas, en revanche, compter sur les voix d’Union Monégasque (UM). Les trois élus de la minorité ont en effet décidé de présenter leur propre candidat. Ce sera Jean-Louis Grinda. Faut-il voir dans ce choix une défiance à l’égard des 13 élus de NM ? « Non, ce n’est pas la guerre, répond Jean-Louis Grinda. Nous ne sommes pas contre eux. Nous travaillons d’ailleurs bien mieux avec l’actuelle majorité qu’avec l’ancienne [comprendre, celle portée auparavant par l’ancien président du Conseil national, l’élu Horizon Monaco (HM) Laurent Nouvion N.D.L.R]. Néanmoins, nous ne faisons pas partie de NM. » Les élus ont donc souhaité conserver leur identité, et respecter une certaine logique politique : « Nous avons toujours présenté un candidat, sauf l’année dernière (1). A cette époque, nous n’avions pas voulu compliquer le jeu politique, qui était déjà complexe. Nous avions donc préféré nous mettre en retrait. Cette année, il n’y a pas de raison que la famille politique UM ne soit pas présente à cette élection », ajoute cet élu.

« Moralisation »

Présenter un candidat est aussi une manière pour eux d’exprimer « certaines différences », et de mettre en avant les sujets prioritaires à leurs yeux. Parmi ces sujets figure la proposition de loi sur l’incompatibilité et l’inéligibilité au Conseil national de ceux qui occupent certaines fonctions exécutives ou judiciaires de premier rang. Notamment, ministre d’Etat, directeur des services judiciaires, ou encore… conseiller-ministre de gouvernement. Ce texte prévoit un « délai de carence » obligeant celui qui souhaite se présenter à se démettre de ses fonctions dans les 18 mois qui précédent l’élection nationale. « La question du délai est centrale. Certains proposent quelques jours ou quelques semaines. Nous avons proposé 18 mois, précise un autre élu UM, Jean-François Robillon. Il est important que les élus actuels en débattent et se positionnent sur ce sujet. Car ce texte soulève un problème éthique ». Et à ceux qui murmurent que ce texte est une proposition de loi anti-Stéphane Valeri, les trois élus répondent que c’est « faux. Les gens peuvent interpréter les choses ainsi, mais la réalité c’est qu’il s’agit d’une question centrale : celle de la moralisation de la vie publique », répond le troisième élu UM, Bernard Pasquier. « Ce n’est pas une proposition de loi-anti Valeri, insiste Jean-François Robillon. Il faut dépersonnaliser ce texte ! Notre job est simplement d’identifier les problèmes qui existent dans le fonctionnement de notre pays. ». En conclusion, Jean-Louis Grinda a tout de même invité Stéphane Valeri à sortir « de l’ambiguité » sur sa candidature.

(1) Le 27 avril 2016, Christophe Steiner s’est présenté face à Laurent Nouvion qui a été évincé de son fauteuil de président du Conseil national.