vendredi 26 avril 2024
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« Monaco Safe », un label sanitaire
pour rassurer les visiteurs

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Alors que le tourisme reprend doucement en principauté depuis le début de l’été, le gouvernement princier a décidé de donner un coup de pouce aux acteurs du secteur en créant un label « Monaco Safe ». Son but : attirer les visiteurs à Monaco, en leur garantissant une sécurité sanitaire.

C’est au musée océanographique, l’un des sites les plus visités de la principauté, que le gouvernement a choisi de présenter, mercredi 8 juillet 2020, son label « Monaco Safe ». Créée en collaboration avec la direction de l’action sanitaire et le Welcome Office, cette certification de conformité sanitaire a pour objectif de rassurer les visiteurs les plus inquiets en leur promettant un environnement sécurisé.

Concilier sécurité sanitaire et relance économique

« Les préoccupations sanitaires ne sont pas totalement terminées. Il faut rester vigilant et ne pas baisser la garde », a martelé le ministre des affaires sociales et de la santé, Didier Gamerdinger, en préambule de cette conférence de presse. Car, si l’épidémie semble aujourd’hui maîtrisée à Monaco, quelques cas de Covid-19 sont apparus ces dernières semaines (lire par ailleurs). « Que des cas importés. Il n’y a aucun cas autochtone », précise le conseiller de gouvernement-ministre conscient que la prudence doit rester de rigueur. « Il faut rester attentif pour éviter que l’épidémie ne reparte en principauté de Monaco. Les impératifs sanitaires doivent rester et nécessiter une attention continue », a-t-il déclaré rappelant que le virus était réapparu dans certaines régions du monde (Catalogne, Lisbonne, Leicester, Allemagne, États-Unis…). Malgré ce contexte sanitaire instable, les autorités du pays veulent profiter de la saison estivale pour relancer le tourisme, un pilier de l’économie locale. C’est dans cette optique, et compte tenu du faible nombre de nouveaux cas de coronavirus en principauté, que le gouvernement princier a tout d’abord décidé d’assouplir les mesures sanitaires en vigueur dans les bars et restaurants le 6 juillet dernier (lire par ailleurs) et donc, de lancer le label « Monaco Safe ». « Notre objectif constant, c’est de promouvoir et d’accompagner le retour à l’activité tout en restant prudent. […] Faire cheminer conjointement une préoccupation sanitaire et une préoccupation de relance économique n’est pas inconciliable. Les deux doivent être menées impérativement de pair », estime Didier Gamerdinger, qui a, par ailleurs, salué le sens des responsabilités des citoyens et des opérateurs économiques monégasques au cours des différentes phases de levée du confinement.

Garantir un environnement sécurisé

Avec ce label, les autorités entendent promouvoir la destination Monaco en garantissant aux visiteurs la sécurité sanitaire de ses établissements (bars, restaurants, hôtels, instituts de beauté, commerces, salles de cinéma, musées…). « Nous voulons continuer à susciter l’intérêt de la clientèle étrangère pour la principauté. Qu’elle trouve le plaisir d’y être accueillie et qu’elle y consomme […], tout en la protégeant », affirme le ministre des affaires sociales et de la santé. En d’autres termes, Monaco veut rassurer les voyageurs les plus inquiets en leur montrant que l’industrie du tourisme locale respecte les directives officielles, et même plus. « Oui, nous sommes stricts, c’est vrai. Peut-être plus que certains de nos voisins », reconnaît Didier Gamerdinger à propos des mesures sanitaires en vigueur en principauté, « mais les résultats sont là. La principauté a été moins concernée par le virus ». Un argument que le gouvernement compte bien mettre en avant pour séduire les clients : « Le concept Monaco Safe, c’est faire en sorte que les règles et protocoles imposés par le gouvernement deviennent un argument d’attractivité, un atout, un avantage ». Didier Gamerdinger voit aussi dans ce label, un intérêt de santé publique. Selon lui, en garantissant un environnement sécurisé à leurs clients et à leurs salariés, les exploitants économiques participent à la lutte contre le Covid-19 et « empêchent un rebond de l’épidémie ». En retour, ils peuvent utiliser la labellisation dans leur communication (site Internet, réseaux sociaux…) et leur stratégie marketing. L’État organisera, lui, en parallèle différentes campagnes pour présenter ce label et en faire « un argument vantant la destination Monaco ». « Finalement, tout le monde a à y gagner. C’est l’esprit de Monaco Safe », se félicite le ministre des affaires sociales et de la santé.

© Photo Michael Alesi / Direction de la Communication

« Faire cheminer conjointement une préoccupation sanitaire et une préoccupation de relance économique n’est pas inconciliable. Les deux doivent être menées impérativement de pair » Didier Gamerdinger. Conseiller-ministre pour les affaires sociales et la santé

Critères réglementaires et spécifiques

Tous les établissements accueillant du public en principauté peuvent être certifiés « Monaco Safe ». Pour ce faire, ils doivent se rendre sur le site Internet du gouvernement princier et répondre à un questionnaire d’autoévaluation selon leur secteur d’activité. En fonction de leurs réponses aux différents critères définis par l’administration monégasque, ils se verront ensuite attribuer ou non la certification. La démarche est simple et rapide. Les critères retenus sont à la fois réglementaires et spécifiques comme l’explique Déborah Ouzemane de la division de sécurité sanitaire et alimentaire : « Les critères sont à la fois réglementaires, imposés par les décisions ministérielles, mais il y a en plus des spécificités par métier ». « Le label, c’est faire un petit peu plus que ce que la réglementation nous impose, poursuit-elle. Avec Monaco Safe, on est dans l’assurance qualité, c’est une démarche en plus, pour mettre en œuvre de manière très spécifique et personnalisée les mesures générales imposées par le gouvernement ». Parmi les critères retenus, on retrouve bien sûr les gestes barrières, les protocoles d’hygiène, mais aussi les outils et équipements mis à disposition, ou encore l’information du public et du personnel.

Contrôles inopinés

Pour s’assurer de la bonne foi du professionnel et du respect des procédures mises en place, la direction de sécurité sanitaire et alimentaire effectuera des contrôles inopinés comme elle le fait depuis la levée du confinement. « Les contrôles inopinés correspondent aux contrôles que nous faisons actuellement pour les mesures spécifiques Covid. Là, on viendra plus dans une démarche d’assurance, de vérifications », assure Déborah Ouzemane. Le service a d’ailleurs renforcé ses équipes afin d’effectuer des contrôles de jour comme de nuit : « On a une équipe renforcée pour être présent en permanence sur le terrain. En général, nous connaissons les établissements qui vont demander le label car nous les contrôlons déjà dans le cadre de notre activité quotidienne », confie Déborah Ouzemane. Quant aux sanctions en cas de non-respect des procédures, elles vont du retrait du label à la contravention : « Si vous ne respectez pas la réglementation, la sanction sera contraventionnelle. Et si vous ne respectez pas le label, on retirera le label ».

Pas de contraintes supplémentaires

Si le label « Monaco Safe » a tout pour séduire les touristes en quête de sécurité dans ce contexte d’épidémie mondiale, va-t-il aussi attirer les professionnels de la principauté, qui sont déjà soumis à des contrôles réguliers et qui espèrent un assouplissement rapide des mesures sanitaires qu’ils jugent « contraignantes » (lire Monaco Hebdo n° 1156) ? Rien n’est moins sûr. Mais le ministre des affaires sociales et de la santé, Didier Gamerdinger, se veut clair. Cette certification « ne surajoute pas une couche (de mesures). Ce sont les mêmes dispositions mais ce que nous proposons (avec Monaco Safe), c’est la certification que l’opérateur économique applique bien les règles ». « On veut faire en sorte que ces contraintes qui pèsent sur l’exploitant et l’opérateur économique deviennent des atouts », insiste-t-il. Avant d’inviter tous les exploitants qui le souhaitent à effectuer une demande de labellisation qui selon lui, peut devenir « un outil d’attractivité pour la clientèle ». Monaco n’est en tout cas pas le premier pays à avoir eu l’idée de lancer sa certification puisque le Portugal, le Royaume-Uni ou encore la Suisse ont déjà leur propre label.

Cas importés de Covid-19 : « Pas inquiet, mais préoccupé »

Alors que de nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés ces dernières semaines à Monaco, notamment celui d’un élève du collège Charles III (lire Monaco Hebdo n° 1159), le ministre des affaires sociales et de la santé, Didier Gamerdinger, a indiqué en conférence de presse qu’il s’agissait tous de cas importés. « Ce sont des résidents monégasques qui sont partis à l’étranger et ils sont revenus avec le virus. […] Ils avaient des symptômes, on les a testés, ils sont restés confinés », a-t-il précisé. Faut-il s’inquiéter de ces cas importés alors que le tourisme reprend peu à peu ses droits à Monaco ? « Non, mais c’est un motif de préoccupation », a répondu Didier Gamerdinger à l’occasion de la présentation du label « Monaco Safe », censé rassurer les touristes européens de venir en principauté. Le conseiller de gouvernement-ministre en a appelé au respect des gestes barrières (port du masque, distanciation…) pour éviter toute reprise de l’épidémie. Selon lui, Monaco est désormais « équipé et outillé » pour faire face. Il a notamment rappelé les capacités de dépistage du pays, qui peut désormais fournir des « résultats de prélèvements rhinopharyngés sous 48 heures ». « Inquiet non mais attentif, préoccupé », a donc déclaré Didier Gamerdinger, qui ne cache pas non plus son « incompréhension quand nos résidents se rendent dans des zones à risque ».

A Monaco, les règles s’assouplissent (un peu) dans les bars et les restaurants

Compte tenu de la faible circulation du virus en principauté, le gouvernement princier a décidé d’assouplir quelque peu les mesures sanitaires en vigueur. Depuis le 6 juillet 2020, et suite à une décision ministérielle en date du 26 juin, les bars et restaurants de Monaco peuvent à nouveau accueillir des groupes live et des DJ’s, mais « avec une limitation sonore à 74 décibels ». Le communiqué du gouvernement précise toutefois qu’« un niveau différent pourra être établi après examen conjoint de la direction de l’action sanitaire (DASA) et de la direction de la Sûreté publique, sur demande de l’exploitant et en fonction de la configuration des lieux ». Outre les règles d’ambiance musicale, les autorités ont également revu l’espacement des tables dans les établissements, qui passe de 1 mètre 50 à 1 mètre.