vendredi 26 avril 2024
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Jean-Louis Grinda propose une aide à l’expatriation limitrophe

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Jean-Louis Grinda, élu de l’Union Monégasque (UM), a présenté ses vœux à la presse jeudi 16 janvier 2020.

Pendant une heure de sa conférence de presse, il est revenu sur les thèmes qui lui sont chers : un budget sincère, une meilleure lisibilité de celui-ci et son opposition à la reconnaissance faciale en principauté. Mais aussi une proposition nouvelle pour traiter le problème des logements domaniaux inoccupés. 

Alors qu’il recevait la presse pour présenter ses vœux pour l’année 2020, Jean-Louis-Grinda, élu Union Monégasque (UM), a rejoué les débats budgétaires du mois de décembre 2019. L’occasion pour lui, de répéter ses propositions et de réitérer ses désaccords. Trois thèmes étaient au cœur de sa présentation : la comptabilité publique, le logement, et la reconnaissance faciale. « Il me semble que pour la première fois de l’histoire de ce pays, le ministre d’Etat a mis en numéro un dans ses vœux à l’administration, la modernisation des comptes publics. Je suis heureux de voir que l’action que nous menons, et que je mène en tant que président de cette commission, trouve un écho favorable et positif au sein du gouvernement. Car on vient de loin sur le sujet. » Jean-Louis Grinda se félicite de la mise à l’agenda de cette question. La refonte de la comptabilité publique devrait permettre une meilleure lisibilité à la fois pour les sujets monégasques, mais aussi pour les élus du Conseil national. L’élu UM a rappelé sa volonté de voir le fonds de réserve constitutionnel consacré à sa vocation principale. A savoir, un parapluie en cas de crise économique. Et non plus à servir de « facilité de caisse, ou de budget bis », en lui donnant, par exemple, une « personnalité juridique ». Il réclame aussi le vote d’un budget de clôture. « On est un des seuls pays démocratiques au monde, où on vote un budget primitif, un budget rectificatif, mais on ne vote pas le résultat. La démarche logique voudrait que ce soit une fusée à trois étages. On vote, on rectifie et on finit. »

Une aide au paiement d’impôts à l’étranger ?

Concernant les logements domaniaux inoccupés, déjà évoqués lors des débats du dernier budget primitif, Jean-Louis Grinda a avancé une idée quelque peu étonnante. Mais qui a le mérite de pousser à la réflexion. « Le ministre d’Etat a fait un sondage, enfin une étude personnelle… Elle n’était pas scientifique son étude, pour être gentil. » Cette étude avait résulté d’un taux de 0,88 % de logements domaniaux inoccupés. Un chiffre jugé factice selon cet élu. Néanmoins, 25 logements inoccupés permettent de loger 25 familles. Comment les réquisitionner ? « Déjà demandons aux gens, de façon déclarative, pour que nous trouvions pour eux un système pour qu’ils puissent habiter Beaulieu-sur-Mer, Èze, Villefranche-sur-Mer, Roquebrune-Cap-Martin tout en étant Monégasque et bénéficier de leur statut de Monégasque. » Le ministre d’Etat, Serge Telle, avait estimé que peu de gens répondraient à l’appel. Évidemment, personne ne souhaite non plus une surveillance policière des logés dans le parc domanial. « C’étaient les mots du ministre d’Etat : « On ne va pas transformer la principauté en monarchie policière ». Celui qui t’installe de la reconnaissance faciale te dit 6 mois avant que tu veux transformer la principauté en monarchie policière ! », a répliqué l’élu monégasque, avant d’arriver à sa proposition : « Des solutions il n’y en a pas quarante. […] Soit, au lieu de fournir un 5 pièces en principauté qui coûte une fortune, on pourrait déjà leur donner un studio avec la même adresse. C’est fictif, mais c’est comme ça. […] Soi, comme il existe une aide nationale au logement, on pourrait instituer une aide nationale pour récupérer leur logement. Si vous voulez résider en France, on vous donne une aide nationale à coût à peu près constant. En fait, on t’aide à payer tes impôts. Vu le prix du mètre carré, vu le prix de la construction, vu le problème énorme posé en principauté par les chantiers, ça coûterait moins cher. » Une proposition qui clarifierait une situation de fait, puisque certains Monégasques résidant en France, profitent de leur adresse principale en principauté pour s’exonérer des impôts français.

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« La doctrine du gouvernement est de ne jamais présenter un budget en déficit pour la confiance, etc. Vous imaginez bien que les investisseurs et les internationaux qui sont plus férus que moi de finances publiques ont compris avant même que moi je le dise, ce genre de choses-là. C’est une manière passéiste de voir les choses. Il n’y a pas de honte à avoir un déficit. »

Jean-Louis Grinda. Elu UM

La reconnaissance faciale, c’est non

Seul élu du Conseil national à avoir voté contre le budget primitif 2020, en décembre 2019, il dit ne toujours pas comprendre « pourquoi on s’abstient sur un budget ». « La doctrine du gouvernement est de ne jamais présenter un budget en déficit pour la confiance, etc. Vous imaginez bien que les investisseurs et les internationaux qui sont plus férus que moi de finances publiques ont compris avant même que moi je le dise, ce genre de choses-là. C’est une manière passéiste de voir les choses. Il n’y a pas de honte à avoir un déficit. On ne fait pas rien avec cet argent ! » Lors de sa présentation, Jean-Louis Grinda s’est appuyé sur le rapport 2017 de la commission supérieure des comptes, en charge du contrôle de la gestion financière. « Au total, de nombreux comptes spéciaux du Trésor ouverts au terme de l’exercice 2016 présentent donc des insuffisances de gestion », peut-on lire sur le rapport public annuel publié en 2017, et disponible sur le site du gouvernement. Outre les problèmes liés au budget, le directeur de l’opéra de Monte-Carlo a également profité de ses vœux pour remettre sur la table sa proposition de création de caisse de retraite autonome pour les fonctionnaires. La proposition était conjointe à l’assemblée du Conseil national. Le gouvernement n’y a que partiellement répondu en créant un cantonnement au sein du fonds de réserve constitutionnel, en réservant une poche financière pour payer les pensions de retraite des fonctionnaires. Enfin, Jean-Louis Grinda a réitéré sa désapprobation totale à l’installation de la reconnaissance faciale à Monaco. « Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui on fait les choses avec un bon esprit que demain ce bon esprit sera respecté. […] Exacerber les peurs à ce niveau-là, me semble vraiment dangereux. »

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