vendredi 29 mars 2024
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Dépistage massif Des avis partagés
au sein du Conseil national

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Si le gouvernement princier par la voix de son ministre de la santé, Didier Gamerdinger, s’est dit « satisfait » de la participation à cette campagne de dépistage, qu’en est-il des représentants nationaux qui réclamaient ardemment ce testing massif depuis la fin mars 2020 ? Si Stéphane Valeri a tenu à « saluer une très belle initiative et une réussite collective dans l’unité des institutions », le président du Conseil national estime qu’« il faut relativiser les chiffres » car « nombre de résidents étrangers sont repartis dans leur pays d’origine lors du confinement, et ne sont toujours pas revenus en principauté. Très clairement, le chiffre de départ n’est pas comme d’habitude 37 000 résidents », a notamment indiqué le président du Conseil national, en tentant de justifier le taux relativement faible de participation des résidents à ce dépistage (43 %). Malgré « cette réalité », Stéphane Valeri estime toutefois qu’« on aurait pu faire encore mieux ». De son côté, l’élu Union Monégasque (UM), Jean-Louis Grinda, n’hésite pas à parler de « succès » pour cette campagne, qui a réuni un peu moins de 35 000 personnes sur les 90 000 potentiellement ciblées. « C’est quand même des très bons chiffres. On peut être très content de ce résultat », s’est félicité l’élu national. Avant de poursuivre : « On ne va pas faire la fine bouche. 35 000, c’est un chiffre énorme. Tout s’est très bien passé, et ça nous permet d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité ». Un satisfecit qui n’est pas partagé par Béatrice Fresko-Rolfo. L’élue Horizon Monaco (HM) n’a en effet pas caché sa déception face à ces résultats : « Normalement, je suis la plus modérée. Mais là, je suis très, très déçue. […] Pour tout ce qui a été mis en place et ce pour quoi nous nous sommes battus, je pense que les résidents auraient pu jouer un peu plus le jeu. Je regrette que nos résidents, qui avaient la chance de se faire tester, n’aient pas saisi cette chance ». Sans remettre en cause le bien-fondé scientifique des projections réalisées à partir des résultats du testing, somme toute, partiels, l’élue a préféré s’attarder sur les réticences de la population à se faire dépister. S’appuyant sur les données transmises par Patrice Cellario, elle cite en exemple les établissements scolaires, où seulement 50 % des enfants ont eu l’autorisation de leurs parents pour se faire tester : « Nous nous sommes beaucoup émus de cette difficulté. Ce n’est pas un test invasif, on n’est pas sur une banque de données, on n’est pas classé comme délinquant parce qu’on a peut-être été en contact avec le Covid », a déclaré, amère, l’élue nationale.