vendredi 26 avril 2024
AccueilPolitiqueAttractivité : les pistes du CSA

Attractivité : les pistes du CSA

Publié le

Depuis sa création en 2011, le conseil stratégique pour l’attractivité (CSA) propose ses idées au gouvernement pour booster l’attractivité de Monaco dans divers secteurs : immobilier, finance, grande plaisance ou encore qualité de vie. Tour d’horizon des propositions présentées lors de la réunion plénière du 21 octobre au musée océanographique. Par Sabrina Bonarrigo

 

Commission immobilière :

créer des « business centers »

A l’image de La City à Londres, de La Défense à Paris ou encore du Dubaï international financial center, la commission immobilier du CSA souhaite que des « business centers » soient créés à Monaco, comme dans les grandes capitales internationales. Objectif de ces « parcs immobiliers à usage exclusif de bureaux » : faire de Monaco « un grand hub économique reconnu internationalement ». Depuis plusieurs années, cette même commission souhaite aussi la création d’un « observatoire des loyers » à Monaco. Selon les membres du CSA, cet outil permettrait d’avoir « une vraie photographie » du marché locatif en Principauté — aussi bien pour les loyers commerciaux, de bureaux, d’habitations qu’industriels — mais aussi d’analyser les hausses éventuelles. Autre souhait déjà exprimé par la commission : la création d’un nouveau bail, sans propriété commerciale qui serait conclu de gré à gré entre un bailleur et son locataire. « Cette liberté contractuelle engendrerait moins de risques financiers pour les enseignes désireuses de s’installer en Principauté », estime cette commission. Il y aurait ainsi trois types de baux : le bail à usage de bureaux, le bail avec propriété commerciale, et le bail à usage commercial sans propriété commerciale. Plus technique : la commission souhaite également « une clarification de l’impact réel » des servitudes dites “blancs”. Ces servitudes très anciennes s’appliquent « de manière contraignante » essentiellement autour du Carré d’or. « Il pourrait être envisagé d’apporter plus de souplesse dans leurs interprétation afin de développer les possibilités de constructibilité autour de cette zone géographique », suggère la commission.

 

Commission qualité de vie : 

« Faire de Monaco une smart green city »

Pour améliorer la circulation aux heures de pointe, en entrée et sortie de ville, les membres de la commission qualité de vie et destination Monaco ont suggéré la mise en place « d’horaires de travail décalés » pour les salariés. Un dispositif qui serait toutefois, selon ces deux commissions, difficile à mettre en place dans le secteur tertiaire : « Ces horaires pourraient être éventuellement décalés, mais seulement d’une petite heure… Un sondage pourrait être réalisé sur ce sujet auprès des entreprises installées à Monaco », proposent les membres. Autre piste suggérée : faire de Monaco une « smart green city » en mettant les nouvelles technologies au coeur de la ville. « Il semble indispensable d’améliorer la qualité du service offert : faire en sorte que le WiFi soit généralisé et gratuit, rendre accessible les chaînes de télévision étrangères sur le territoire, ou encore faire en sorte que de l’indicatif +377 soit reconnu dans tous les pays. »

 

Commission Destination Monaco :

« Améliorer les services offerts aux croisiéristes »

L’activité de croisière est un secteur qui rapporte plus de 27 millions d’euros à l’économie monégasque. Pour Alexandre Keusseoglou, président de la commission Destination Monaco et président de la société d’exploitation des ports de Monaco (SEPM), il est essentiel d’optimiser les revenus générés par les passagers lors des escales en principauté. « Sachant que la durée moyenne d’une escale est de 10-12h, il serait bon de faire évoluer notre organisation en favorisant les départs tardifs des bateaux entre minuit et 6h », suggèrent les membres du CSA. Objectif : permettre aux croisiéristes « de bénéficier pleinement » des offres commerciales monégasques (commerces, restaurants etc.). Comme dans de nombreux ports à travers le monde, le CSA propose aussi qu’une « salle lounge VIP » soit créée à Monaco pour les croisiéristes, ainsi « qu’une salle transit pour les équipages ». « Il est également important que la SEPM continue d’attirer les bateaux de grand luxe, de petite et moyenne taille, et de dissuader, autant que possible, les bateaux de grande taille de venir en Principauté », a conclu Alexandre Keusseoglou.

 

Commission finance :

« Attirer les résidents anglais non-domiciliés »

C’est Anthony Torriani, administrateur délégué de Monaco Asset Managment, qui a présenté les propositions de la commission finance du CSA. Pour ses membres, il est notamment essentiel que la fiscalité applicable aux trusts soit modifiée : « Nous estimons que nous ne sommes pas compétitifs. Nous proposons ainsi une évolution de l’interprétation de la fiscalité applicable sur notre territoire : 0 % au lieu de 16 %. » Autre souhait de la commission : réglementer les company service providers (CSP). « Cette profession est en manque de réglementation et souhaite elle-même la mise en place de plus de cadres, précise Anthony Torriani. Notamment, l’intervention de commissaires aux comptes, ou encore l’obligation d’adhérer à un syndicat professionnel ». Pour attirer en Principauté les résidents anglais non domiciliés — les “UK Non-dom” — la commission finance souhaite aussi que « les actions institutionnelles » déjà menées en ce sens par l’ambassade de Monaco au Royaume-Uni, le département des finances et les acteurs de la place bancaire « soient renforcées. » Pour les membres du CSA, il est aussi essentiel de développer les fondations d’entreprises : « Il faut faire évoluer les textes de 1922 tout en étant prudent par rapport à la fiscalité internationale, et plus particulièrement aux prescriptions émises par l’OCDE. Cette évolution de nos textes, nous permettrait d’être compétitif vis-à-vis d’Etats tels que le Royaume-Uni ou les Pays Bas et d’attirer les gestionnaires de fonds d’investissement. » Enfin, dans le cadre de l’échange automatique d’information prévu en 2017, il est important selon cette commission « de renforcer les actions liées à la cyber sécurité. »

Article précédent
Article suivant