vendredi 19 avril 2024
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Marie-Gisèle Fringant Pedrozo : « La JCEM me pousse au-delà de mes limites »

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Employée au sein de la succursale du Crédit Agricole de Monaco, Marie-Gisèle Fringant Pedrozo a été élue présidente de la Jeune chambre économique de Monaco (JCEM) pour 2023. Monaco Hebdo est allé à sa rencontre pour évoquer le rôle et les missions de la JCEM, mais aussi son parcours et ses projets en tant que présidente. Interview.

Votre parcours ?

Je suis diplômée d’un Master 1 en droit des affaires et d’un Master II en droit de l’environnement, des espaces et ressources maritimes et aménagement du littoral. À l’époque, je n’avais pas beaucoup d’opportunités professionnelles dans ce domaine mais je voulais rester en principauté. J’ai donc accepté une mission temporaire de 6 mois au sein du Crédit Agricole à Monaco. Et sept ans plus tard, j’y suis toujours. Au sein de cette entreprise, j’ai eu l’occasion d’évoluer à tous les niveaux que ce soit dans l’accueil physique-téléphonique ou l’assistanat. Rapidement, j’ai intégré l’équipe du centre d’affaires entreprises aux côtés de ma directrice, Delphine Asso. Et récemment, nous avons lancé une segmentation dédiée aux entrepreneurs.

Comment a commencé votre histoire avec la jeune chambre économique ?

Mon histoire avec la jeune chambre a commencé avec un partenariat, puisqu’en 2017, la JCEM cherchait un partenaire et le Crédit Agricole partageait des valeurs communes. Ils ont tout de suite accepté. C’est comme ça, en tant que salariée, que j’ai découvert le mouvement. J’ai tout de suite été convaincue par ses actions donc j’ai posé ma candidature pour devenir membre.

Marie-Gisèle Fringant Pedrozo JCEM
© Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo

Que vous a apporté le fait de devenir membre de la JCEM ?

Intégrer la JCEM m’a permis de sortir de ma zone de confort. Que ce soit à Monaco ou au niveau international, la Junior Chamber International (JCI) fait en sorte de créer un terrain de confiance où l’on peut se lancer et où l’on peut faire des erreurs. Ce n’est pas grave, on recommence, et on en ressort grandi à chaque fois.

D’une manière générale, quel intérêt ont aujourd’hui les entrepreneurs à intégrer la JCEM ?

La JCEM permet de sortir des sentiers battus, d’élever son niveau d’excellence, mais aussi de développer son réseau. Notre objectif étant de former des leaders, nous ne sommes pas forcément dans le “business” comme d’autres associations dont c’est l’objet principal. Le terrain de confiance fait que l’on développe parfois, au-delà des amitiés, des relations d’affaires.

« Cette année, nous fêtons les 60 ans du mouvement. Nous avons eu l’occasion de commencer fort, au niveau international notamment avec la European Presidents Meeting qui a rassemblé tous les présidents européens de la JCI [au début du mois de février 2023 à Monaco – NDLR] »

Quelles étaient vos motivations pour devenir présidente ?

Généralement, ce sont vos prédécesseurs qui vous remarquent et qui voient le potentiel en vous, d’où l’importance des mentors. Au fil de son parcours, on a toujours un ou deux mentors qui, en une seule phrase, peut réveiller en vous une vocation ou une idée à développer. Je veux aussi rendre à Monaco ce qu’il m’a toujours donné depuis que j’y suis née, c’est-à-dire un environnement sécurisé, international et économiquement stable. La liste est longue mais, à mon humble niveau, je veux rendre à Monaco et à la JCEM ce qu’ils m’ont apporté.

Quels sont les critères à remplir pour pouvoir intégrer la JCEM ?

Pour devenir membre, il faut d’abord être âgé entre 18 et 40 ans et résider ou travailler en principauté. Il y a ensuite un parcours membre puisque nous privilégions quand même la qualité des membres. Sur notre site Internet, il faut remplir un formulaire en y associant une lettre de motivation et un CV. Une fois cette étape effectuée, le candidat rencontre le vice-président en charge du recrutement, qui est cette année Mathilde Labaune, pour présenter ses motivations et cibler ses intérêts afin de l’intégrer dans une équipe où il sera membre actif. Parce que nous exigeons de nos membres qu’ils soient actifs et pas juste de passage ou juste présents pendant les événements de réseautage. À partir du moment où vous êtes candidat, il y a une période durant laquelle vous êtes observateur. Et si le chef de projet ou le vice-président estime que vous méritez d’être membre, on vous nomme pendant l’une de nos assemblées plénières, qui ont lieu chaque mois. Vous recevez alors l’insigne de la jeune chambre, vous évoquez le serment de nomination où vous vous engagez à servir loyalement la jeune chambre économique de Monaco. Et vous recevez enfin un diplôme avec un numéro de membre.

Marie-Gisèle Fringant Pedrozo JCEM
© Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo

Quels sont vos projets en tant que nouvelle présidente de la JCEM ?

Cette année, nous fêtons les 60 ans du mouvement. Nous avons eu l’occasion de commencer fort, au niveau international notamment avec la European Presidents Meeting qui a rassemblé tous les présidents européens de la JCI [au début du mois de février 2023 à Monaco — NDLR]. Désormais, je me consacre totalement aux événements nationaux. Cette année, j’aimerais réinclure dans notre réseau de membres les alumnis, c’est-à-dire les anciens membres ou les membres qui ne peuvent plus être éligibles à la candidature à Monaco car ils se sont déplacés à l’étranger ou ils ont leur activité en France. Toutefois, ils font toujours partie de notre réseau et ils peuvent toujours contribuer à la vie de nos membres et à la vie économique locale. Ensuite, j’aimerais intégrer de façon plus explicite les objectifs de développement durable. Issue d’une formation en droit de l’environnement, il me tient à cœur, et je pense qu’il est urgent, qu’on applique ces objectifs dans nos programmes, nos actions et nos formations.

JCI European Presidents Meeting
© Photo JCEM

Quoi d’autres ?

J’aimerais aussi mettre en avant nos leaders et entrepreneurs monégasques sur la scène internationale de la JCI. Je souhaiterais donc postuler pour des trophées, notamment avec nos entrepreneurs issus de notre concours de création d’entreprise, mais aussi avec nos membres qui ont un parcours exceptionnel, et qui contribuent à faire de ce monde, un monde meilleur.

Quels seront les moments forts de la JCEM cette année ?

Il y en aura plusieurs, puisque nous maintenons les quatre petits-déjeuners/conférences, un par trimestre. Je peux d’ores et déjà annoncer qu’un d’entre eux est en cours d’élaboration avec la Société des bains de mer (SBM). Les dates seront annoncées très prochainement. Cette année, nous allons également lancer une seule session de mentorat. Elle devrait avoir lieu dans le courant du deuxième trimestre. Nous en avions proposé deux en 2022, mais cette année nous souhaitons privilégier le suivi et la qualité de ce programme, qui met en relation un mentor avec un mentoré afin qu’il l’accompagne dans son parcours de leader, de jeune cadre ou de jeune entrepreneur.

D’autres rendez-vous ?

Oui, ça fait plus de 25 ans que le concours de création d’entreprise a été créé au sein de la JCEM. Cette année, la plateforme pour l’inscription des candidats ouvrira à la fin du premier trimestre et comme chaque année, les délibérations auront lieu d’ici la rentrée 2023. Enfin, les lauréats seront récompensés à l’occasion de notre cérémonie des trophées, qui aura lieu vraisemblablement en fin d’année. Les dates ne sont pas encore définitivement fixées, car nous sommes encore dans la négociation, mais ce sera l’occasion de marquer la fin de l’année des 60 ans de la JCEM.

« Aujourd’hui, je ne vous cache pas que le contexte politique est toujours tendu, et les représentants de la JCI de la Russie et de l’Ukraine étaient présents lors de la JCI European Presidents Meeting, qui a eu lieu en début d’année, à Monaco »

Quel bilan dressez-vous de la JCI European Presidents Meeting, qui a eu lieu en début d’année, à Monaco ?

Beaucoup d’émotion, car c’était le premier en « présentiel » depuis deux ans au niveau de la JCI Europe. Depuis la pandémie, il y avait eu deux versions en ligne qui étaient aussi très riches au niveau des formations et des programmes mais le contact en présentiel est différent. Il y a moins de tabou au niveau des sujets à aborder. Aujourd’hui, je ne vous cache pas que le contexte politique est toujours tendu, et les représentants de la JCI de la Russie et de l’Ukraine étaient présents. Nous avons aussi eu la chance d’accueillir une nouvelle chambre internationale qui est en train de se créer qui est celle de l’Arménie. Sur 35 pays de JCI Europe, nous avons eu la présence d’une trentaine ce qui est assez exceptionnel. Monaco est toujours aussi attractif mais la situation géopolitique a aussi permis de tous les motiver à venir cette année.

Quelle a été la teneur des échanges ?

Lors des assemblées générales, il n’y a eu aucun échange politique, contrairement à Bruges, où a eu lieu la dernière conférence européenne en juin 2022. Elle avait réuni toutes les délégations, soit plus d’un millier de personnes. À l’époque, le conflit [en Ukraine – NDLR] venait de débuter et c’était très tendu. Tout le monde a donc été unanime pour ne pas aborder un sujet politique, qui n’avait pas sa place dans le mouvement apolitique que nous représentons. Le rendez-vous monégasque s’adressait surtout aux présidents nationaux. Cette année, le plan d’action du président mondial Viktor Omarsson est défini par « guided by purpose ». En gros, nous avons constaté au niveau de la jeune chambre internationale européenne un déclin du nombre de membres, à l’inverse de Monaco.

Marie-Gisèle Fringant Pedrozo JCEM
© Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo

« On pense qu’au niveau européen, les jeunes chambres se sont un peu perdues dans le sens de leurs actions, car il y avait un peu de tout : du caritatif, du communautaire, du “business”, du développement personnel, mais sans réelle direction commune. Or, si on ne donne pas une ligne directrice, c’est un peu dur pour un membre de s’y retrouver »

Comment expliquez-vous ce déclin au niveau européen ?

On pense qu’au niveau européen, les jeunes chambres se sont un peu perdues dans le sens de leurs actions, car il y avait un peu de tout : du caritatif, du communautaire, du “business”, du développement personnel, mais sans réelle direction commune. Or, si on ne donne pas une ligne directrice, c’est un peu dur pour un membre de s’y retrouver. Du coup, l’attraction et la rétention des membres est difficile en Europe. Le président a donc défini une ligne directrice « guided by purpose » et cela me touche personnellement. Puisqu’à titre d’exemple, j’ai un master en droit de l’environnement, j’évolue dans la finance et le « purpose » [le but — NDLR] je le trouve où ? Personnellement, la jeune chambre m’a fait comprendre qu’au final, les deux pouvaient être intrinsèquement liés, et mener vers des actions plus larges que juste financer une entreprise de façon classique à Monaco. Par exemple, l’accompagner dans son développement ou dans sa stratégie carbone. La jeune chambre donne un réel sens à l’action.

Quand et où aura lieu la prochaine édition ?

La prochaine édition se déroulera en République Tchèque en début d’année 2024. J’ai hâte car je n’aurai aucune obligation d’aller en assemblée générale et formation de présidents nationaux. Je pourrai vraiment visiter et rencontrer les membres. Car quand on est entre présidents, on est un peu bloqué. Du coup, on a cette peur de manquer des événements.

« À l’époque, le conflit [en Ukraine – NDLR] venait de débuter et c’était très tendu. Tout le monde a donc été unanime pour ne pas aborder un sujet politique, qui n’avait pas sa place dans le mouvement apolitique que nous représentons »

Le contexte inflationniste et le conflit en Ukraine impactent-ils l’action de la JCEM ?

À Monaco, non. Mais à l’échelle européenne, oui. Et c’est là où on se rend compte de la chance qu’on a d’être en principauté. Nous avons dû faire un effort durant la JCI European Presidents Meeting. Et nous avons eu le soutien du gouvernement et de trois partenaires financiers (la British School of Monaco, Carlo app et Telis group), qui nous ont permis de rendre la tarification abordable pour les autres jeunes chambres. Monaco se vend tout seul, mais il fallait que nous fassions un effort pour être plus attractif et les attirer pour l’événement. Les négociations ont d’ailleurs eu lieu jusqu’aux derniers jours.

Comment la JCEM est-elle financée ?

Nous avons la chance d’avoir le soutien du gouvernement princier avec des subventions, mais pas que. Nous avons aussi des partenaires privés. Depuis peu, nous avons une pyramide des partenaires sur chaque pôle d’actions. Chaque pôle a trois partenaires, un partenaire de branche et des partenaires premiers. C’est le ticket qui diffère et en échange, ils bénéficient de la primauté des informations sur leur pôle, de places réservées et de visibilité sur la communication.

Quels atouts présente Monaco pour de jeunes entrepreneurs ?

D’abord, il y a la Jeune chambre économique de Monaco puisque nous sommes des jeunes membres leaders et entrepreneurs ou jeunes cadres âgés de moins de 40 ans. Nous sommes toujours dans la bienveillance, et dont la mission principale est de développer l’attractivité économique de la principauté. Enfin, la typicité de la principauté permet un accès plus facile et plus ouvert aux décideurs et aux institutionnels. Et cela n’a pas de prix.

Vous êtes élue pour un an, pourquoi un mandat aussi court ?

C’est statutaire au niveau de la JCI. Tout le monde n’a qu’un an de mandat. Mais c’est un faux ami ou une fausse déclaration, car, en réalité, vu le parcours décrit précédemment, le ou la président(e) qui se présente siège déjà depuis deux ou trois ans dans le conseil d’administration. Nous travaillons vraiment à une cohérence sur le moyen et long terme, à 3 et 5 ans. D’ailleurs, au niveau international, il y a un plan stratégique qu’on applique aussi au niveau national. Et généralement, on essaie tant bien que mal de se mettre d’accord entre nous.

N’est-ce pas frustrant ?

Oui, ça peut être frustrant, mais cela rend le challenge encore plus intéressant, puisqu’on sait qu’on a un temps imparti. Du coup, on va se donner à 1 000 % pour accomplir des objectifs et atteindre des résultats clés qu’on se sera fixé l’année précédente. Le fait que, statutairement, le président de l’année passée fasse partie du conseil d’administration suivant permet aussi d’avoir un prolongement du travail entamé.

Pouvez-vous vous représenter plusieurs fois ?

Oui, on pourrait mais ce n’est pas le but. L’objectif, c’est de défier chaque année le statu quo et qu’il n’y ait pas tout le temps la même personne.

N’est-il pas compliqué pour un petit pays comme Monaco de trouver, chaque année, un nouveau président ?

Tout est relatif. Oui, c’est un réel défi parce qu’on peut avoir parfois une idée sur un membre et puis finalement, la vie fait que ou sa motivation décroit alors qu’il était pressenti. Et à l’inverse, une personne qui était assez discrète au départ peut se révéler et sortir du lot alors qu’on ne l’avait pas vu arriver. Je crois d’ailleurs que certains sénateurs l’ont dit à mon sujet (rires). Car à la base, je suis assez introvertie. La JCEM m’a vraiment aidé à en sortir et continue de me pousser au-delà de mes limites. Mais nous avons toujours eu un candidat. Car, en tant que membre, le mouvement nous appartient et chacun sait qu’il a une responsabilité et un rôle à jouer au sein de cette communauté. Comme nous sommes tous volontaires, la réelle gratification c’est le résultat de nos projets, de nos actions et de nos programmes. Et si l’un échoue, tout le monde échoue. Nous avons tous, plus ou moins, nos degrés de responsabilité au sein du mouvement.

Quels sont les rôles et les missions d’une jeune chambre économique ?

Notre mission consiste à développer l’attractivité économique du territoire. Nous avons quatre domaines d’opportunité que sont le réseautage, les formations, l’impact sur la communauté et l’international. Nous les avons déclinés en plusieurs pôles : le pôle développement qui est consacré au recrutement et aux événements dédiés aux membres, le pôle développement personnel dans lequel on retrouve des événements dédiés au développement du membre lui-même, le pôle développement d’entreprise dans lequel on retrouve le fameux concours de création d’entreprise, et la formation. Ensuite, le mentorat permet d’accompagner les jeunes chefs d’entreprise ou jeunes cadres à la fois sur le plan personnel et dans le “business”. Enfin, il y a le pôle international, parce que nous faisons partie d’un mouvement international et c’est ce qui en fait sa richesse.

« Cette année, j’aimerais réinclure dans notre réseau de membres les alumnis, c’est-à-dire les anciens membres ou les membres qui ne peuvent plus être éligibles à la candidature à Monaco car ils se sont déplacés à l’étranger ou ils ont leur activité en France »

Combien d’adhérents comptez-vous ?

Nous avons une soixantaine de membres actifs votants, qui représentent le noyau dur. Et si on ajoute nos sénateurs et alumnis, nous sommes 145. À notre grande surprise, la crise nous a amené des nouveaux adhérents. Nous perdons des adhérents « naturellement », quand ils dépassent la limite d’âge. C’est la raison pour laquelle j’appuie vraiment sur le besoin de répertorier nos alumnis et de garder le lien avec eux. Car si la jeune chambre est arrivée à ce niveau d’excellence aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux. Et de couper les ponts de façon aussi brutale, je trouve que ça manque d’humanité. Les jeunes membres qui viennent d’arriver ont tout à gagner de profiter de leur expérience et de leur savoir-faire. C’est un écosystème qu’il faut maintenir ainsi.

Concrètement, comment comptez-vous faire pour les réintégrer ?

On pourrait leur donner un statut de « membre sympathisant », c’est-à-dire que s’ils veulent continuer à verser pour le budget de la JCEM, c’est toujours bienvenu, mais en échange, on continuerait à les intégrer dans le mailing, dans les newsletters. On les inviterait à nos formations, on les intégrerait à notre répertoire de mentors ou de formateurs… L’idée, c’est vraiment de maintenir cet écosystème, et ce réseau assez large que nous avons.

Quels sont les profils de vos adhérents ?

Ils sont jeunes, dynamiques. Il y a beaucoup de personnes issues du tertiaire. À mon grand regret, nous n’avons personne du CHR (café, hôtel, restaurant). J’aimerais beaucoup les attirer. Le problème, c’est que nos réunions ont lieu en semaine après les heures de bureau, et ce n’est généralement pas la bonne heure pour les personnes qui travaillent dans ce milieu. Nous avons aussi peu de professions libérales, telles que les médecins, pour les mêmes raisons. Mais s’ils sont plusieurs à se manifester et que cela suffise à créer un mouvement dans le mouvement, c’est quelque chose que l’on peut facilement intégrer. Car ils sont présents lors de nos événements et sont intéressés.

Le volet formation est très important à la JCEM ?

Oui, la formation et la transmission sont très importantes. Nous avons tout à y gagner que d’avoir des membres qui se forment, qui poussent leurs connaissances toujours plus loin, qui grandissent dans leur maturité tant émotionnelle que professionnelle avec des formations pour les chefs d’entreprise ou pour la prise de parole en public. L’humain est tellement complexe que les formations qui peuvent en découler sont nombreuses.

Vous proposez d’ailleurs un événement à destination des lycéens ?

Oui, Graine d’entrepreneur est un événement dédié aux lycéens. Pendant une journée, un groupe de mentors de la JCEM se déplace dans chaque lycée pour élaborer un projet fictif, virtuel mais d’entrepreneur. C’est un peu les prémices de la création d’entreprise, avec l’idée d’implanter, ou de réveiller, un esprit entrepreneurial dans le cerveau des lycéens. Cet événement existe depuis 2015 et nous souhaitons maintenant l’exporter auprès des autres jeunes chambres économiques en Europe.

« L’événement d’intrapreneuriat Innov’Inside est un programme sur une journée, au cours de laquelle on incite les entreprises monégasques à nous confier une équipe de trois ou quatre personnes pour qu’elle porte un projet au sein de l’entreprise qui va contribuer à l’amélioration des “process” ou de la productivité »

Vous intervenez aussi auprès des entreprises à travers Innov’Inside ?

L’événement d’intrapreneuriat Innov’Inside est un programme sur une journée, au cours de laquelle on incite les entreprises monégasques à nous confier une équipe de trois ou quatre personnes pour qu’elle porte un projet au sein de l’entreprise qui va contribuer à l’amélioration des “process” ou de la productivité. De cette manière, on démontre que l’on peut être salarié et avoir un esprit entrepreneurial qui va bénéficier à l’entreprise. Ce projet nous tient à cœur car nous ne sommes pas tous chefs d’entreprise. Cela m’a d’ailleurs personnellement servi au moment de la création de la segmentation dédiée aux entrepreneurs au sein de ma banque.

Vous avez déjà prévu l’après jeune chambre économique ?

Je serai de facto past-president, donc j’accompagnerai ma ou mon successeur. J’ai hâte qu’une personne se positionne pour que nous puissions vraiment avoir un accompagnement comme Mélanie [Dupuy, sa prédécesseuse – NDLR] m’a accompagnée. J’espère être dans cette transmission, qui nous lie tous au sein du mouvement. On m’a par ailleurs proposé de m’occuper d’un portefeuille de pays l’année prochaine. J’y réfléchis.