vendredi 29 mars 2024
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Les plages ont enfin le sourire

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Si le soleil brille aujourd’hui pour les commerçants de la plage du Larvotto, leur début de saison a été maussade. Avec des conséquences économiques non négligeables.

Par Arthur Ficheux.

«Enfin, l’été est là ! », s’exclame le gérant du magasin la Licorne. « Les ventes décollent gentiment depuis que le soleil est revenu, mais le retard financier qu’on a pris n’est pas récupérable », confie t-il. Avant de soupirer : « Une station de ski sans neige, c’est une station de ski vide. Une plage sans soleil, c’est pareil ». Entre les maillots de bain, les tuniques, les paquets de cigarettes et les souvenirs en tous genres, le chiffre d’affaires ne décolle pas. Il y a une semaine, il était carrément inférieur d’environ 40 % à celui de l’année dernière… « En 18 étés sur la plage de Monaco, je n’ai jamais connu un début de saison aussi difficile », ajoute-t-il. « Notre principale vente concerne les maillots de bain, or pratiquement aucun n’a été vendu. Les marques pourraient nous retirer la vente de leurs produits », s’inquiète son fils. Un quota doit être en effet respecté afin de renouveler le contrat. « Malheureusement, on ne contrôle pas la météo, sinon il ferait beau tous les jours », plaisante le gérant.

« Les locaux sont au rendez-vous »
De leur côté, les restaurateurs du bord de mer relativisent. Le travail bat son plein et le début de saison n’affole aucun patron, que ce soit au Miami Plage ou à la Note Bleue. « Tranquille, on reste très positif », déclare avec le sourire le patron du Miami Plage. « Les locaux sont au rendez-vous qu’importe le temps », rajoute t-il.
L’optimisme est vraiment revenu depuis une semaine avec le retour du beau temps. « La saison est réellement lancée avec l’arrivée des touristes », lance le patron du Miami Plage, très satisfait. Comme chaque été, les matelas de la plage privée sont loués en grand nombre, par des touristes de toutes les nationalités. « Maintenant, les affaires marchent à merveille même si la saison a mis du temps à démarrer. Le restaurant est largement au niveau des recettes des années précédentes ».

« C’est une catastrophe ! »
Le snack situé en bout de la plage, lui, se plaint d’un tout autre phénomène que les intempéries. « C’est une catastrophe ! Les plagistes apportent des glacières avec des sandwichs et des boissons, ils ne mettent plus la main au portefeuille », tonne le gérant. Avant d’ajouter : « L’année dernière, beaucoup plus de monde achetait le déjeuner ou le goûter à la plage, mais là, je n’ai jamais vu autant de monde venir à la plage avec de quoi manger et grignoter ». Des économies causées bien évidemment par la crise économique et la baisse du pouvoir d’achat des ménages au plan européen. Selon le baromètre du pouvoir d’achat CA Com/BFMbusiness, dévoilé le 8 juillet, « près de 4 Français sur 10 prévoient de moins dépenser que l’an dernier pour leurs vacances d’été et presque 25 % comptent dépenser beaucoup moins. »

Taux d’occupation record

Sur un plan global, le cru estival 2013 est loin d’être catastrophique. Guillaume Rose, directeur du tourisme, est conscient de l’impact négatif du mauvais temps sur les activités balnéaires et les plages. Mais il estime que l’activité touristique dans son ensemble marche fort en principauté : « Après un mois d’avril très moyen dû aux intempéries, le mois de juin affiche un record en taux d’occupation des hôtels. Un taux s’élevant à plus de 80 % ». Un chiffre record s’expliquant notamment par la bonne tenue du tourisme d’affaires et des nombreux congrès organisés à Monaco depuis le début de l’année.