vendredi 29 mars 2024
AccueilEconomieLes jeux en ligne font escale à Monaco

Les jeux en ligne font escale à Monaco

Publié le

Sportel 2010
Durant trois jours, en plein Sportel, les jeux en ligne ont fait salon au Grimaldi Forum. © Photo DR

Du 11 au 13 octobre, le Grimaldi Forum accueillait la première édition du salon professionnel sur les jeux et paris en ligne, le Monaco iGaming Exchanges, en même temps que le Sportel. L’occasion de faire le point sur l’évolution d’un secteur porteur. Par Noémie Montalbano.

Durant trois jours, en plein Sportel, les jeux en ligne ont fait salon à Monaco. La principauté a en effet accueilli l’iGaming Exchanges, le premier salon professionnel consacré à un secteur économique qui a le vent en poupe. Sponsorisée par Mangas Gaming (MG), dans le trio de tête européen du jeu d’argent détenu à 50 % par la Société des bains de mer, la manifestation a fait la part belle à ses principaux concurrents. A la cérémonie de remises de prix organisée le 11 octobre, si Betclic (MG) a été nominé à trois reprises, c’est le PMU qui est sorti grand vainqueur, élu meilleur opérateur de paris hippiques, meilleure campagne télévisée et opérateur de jeux responsable par les joueurs de Ruedesjoueurs.com. Tandis que la société Bwin, numéro deux européen après PartyGaming, a obtenu 3 Awards?: meilleur opérateur de paris sportifs, de paris sur mobile et de jeux en ligne de l’année. En ce qui concerne le poker, Winamax a devancé PokerStars.

4,7 milliards d’euros de mises

Mais le Monaco iGaming Exchanges a surtout été l’occasion d’évoquer de la situation actuelle du jeu en ligne, né avec l’expansion d’internet. Michael Caselli, rédacteur en chef du magazine iGaming Business explique qu’au « début des années 90, on trouvait seulement des jeux de sport et quelques sites de casino en ligne ». La faute à la lenteur de l’internet de l’époque, sans oublier la facturation à la minute. Grâce aux nouvelles technologies, les frontières se brisent et de nouveaux jeux en ligne se créent comme le bingo et les échecs.
En France, c’est en juin 2010 que les jeux et paris en ligne ont été libéralisés. Dans le seul but d’assécher l’offre illégale de près de 20?000 opérateurs. Olivier Goulon, co-fondateur de la société Gamned, éditrice de jeux en ligne, rappelle que chaque mois, « l’ouverture du marché français a amené des gens en masse, qui ne jouaient jamais et parient des sommes très petites. » Un coup stratégique de la part du gouvernement, puisque le 11 juin dernier se jouait le premier match de la coupe du monde de football en Afrique du Sud, entraînant une vague de paris sur la toile. Un moyen aussi d’offrir un cadre sécurisé aux Français qui pariaient sur la victoire des bleus. En France, la fiscalité ne regarde que les mises des joueurs et non pas le produit brut des jeux. Un système que l’Italie a abandonné en chemin. En effet, « le gouvernement Berlusconi a opté pour le modèle anglais », en ne taxant pas les mises mais le produit brut, raconte de son côté Quirino Mancini, associé chez Sinisi Ceschini Mancini & Partners. Les raisons de ce changement?? Le gouvernement italien ne parvenait pas à bloquer les opérateurs non licenciés, et recherchait des fonds pour réparer des dégâts liés au tremblement de terre dans les Abruzzes. Aujourd’hui, le marché italien se porte très bien. En juin 2010, le total des mises s’élevait à 4,7 milliards d’euros, et à 4,5 en août, considéré comme un mois tranquille?! « Quand de nouveaux jeux seront disponibles, le marché se portera encore mieux et sera le plus libéralisé de l’Union Européenne », assure Quirino Mancini.
Mais la prochaine cible des opérateurs se trouve de l’autre côté de l’Atlantique. Même si les Etats-Unis représentent 50 % des paris en ligne mondiaux, la situation est compliquée et varie d’Etat en Etat. Au niveau national, les jeux en ligne y sont encore interdits. Mais « les prochaines élections sénatoriales en octobre vont être déterminantes, car leurs résultats pourraient avoir une conséquence sur l’orientation de l’ouverture des jeux en ligne sur le plus grand des marchés », espère Paul Bougnoux, associé-fondateur de Largillière-Finance.