jeudi 28 mars 2024
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La SBM attendue au tournant

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Casino de Monte-Carlo
La SBM et ses filiales ont réalisé leur plus mauvaise performance depuis quinze ans © Photo Fanny Cotin.

Dans son rapport sur le budget primitif 2012, le président de la commission des finances Alexandre Bordero a pointé du doigt les mauvais chiffres de la SBM, notamment dans le secteur des jeux. Et dénonce sa « politisation à outrance. »

Pour la première fois depuis le changement de tête à la Société des bains de mer, gouvernement, conseil national et SBM se sont réunis le mardi 6 décembre. Une première réunion tripartite durant laquelle les élus sont allés à la pêche aux informations sur la gestion actuelle de la SBM. Un bon moyen aussi pour les parlementaires de jauger les intentions de l’administrateur délégué Jean-Louis Masurel, nouvellement nommé à la place de Bernard Lambert. « Nous avons bien l’intention de défendre au maximum les employés de jeux monégasques. Il est hors de question de leur faire payer la situation financière peu brillante de la SBM », a précisé le président du conseil national Jean-François Robillon, en conférence de presse, quelques heures avant la réunion. Des parlementaires qui attendent aussi de pied ferme les propositions qui seront faites lors du prochain conseil d’administration le 20 décembre. En attendant, c’est dans le rapport sur le budget primitif 2012 que le président de la commission des finances, Alexandre Bordero, a alerté le gouvernement sur les comptes peu reluisants de la société.

Les jeux dans le viseur

En tirant notamment la sonnette d’alarme sur les résultats des jeux de table et des appareils automatiques pour l’exercice 2011/2012. Citant les chiffres communiqués par le gouvernement?: « Les recettes des jeux de table s’établissent pour les six premiers mois de l’exercice 2011/2012, soit pour la période avril 2011 à septembre 2011, à 56,9 millions d’euros. Cette réalisation est certes supérieure à celle de l’an passé (40,2 millions d’euros), mais cette dernière était de loin la plus mauvaise des vingt dernières années », a rappelé ainsi le rapporteur.
Dans sa réponse à la commission des finances, le gouvernement a également précisé que sur les deux activités cumulées — jeux de table et appareils automatiques – le chiffre d’affaires réalisé au cours du premier semestre s’élève à 106 millions d’euros. Un montant certes supérieur de 15 millions d’euros par rapport à l’an dernier mais en net retrait par rapport aux huit années précédentes. Période au cours de laquelle les recettes approchaient fréquemment, voire dépassaient, 130 millions d’euros.
« Face à ce constat, il est simple de pratiquer la démagogie qui consiste à réclamer des têtes qui ont d’ailleurs fini par tomber sans pour autant remettre la société sur pied. Il est beaucoup plus compliqué de proposer des solutions qui permettent à cette société comme n’importe quelle autre société privée de gagner de l’argent », a lancé Alexandre Bordero. Avant d’ajouter?: « Aujourd’hui, la SBM paye également le mal produit depuis des décennies par la politisation à outrance de cette société, chacun espérant se constituer une clientèle électorale parmi les compatriotes qui participent à sa richesse. » Il suffit de se pencher sur le rapport financier semestriel d’activité du groupe pour mesurer la situation particulièrement critique de la société. Un rapport qui précise d’ailleurs que la SBM et ses filiales ont réalisé « leur plus mauvaise performance depuis quinze ans avec un résultat opérationnel en déficit de 21,7 millions d’euros. » Les notes positives proviennent toutefois de l’hôtellerie avec un CA sur le premier semestre de 128,1 millions d’euros contre 119 millions l’an passé, soit une croissance de 8 %. Et de la restauration en augmentation de 8 % (67,9 millions d’euros contre 62,7 millions pour l’exercice précédent).