vendredi 29 mars 2024
AccueilEconomieDes valeurs médias à surveiller

Des valeurs médias à surveiller

Publié le

Match de foot
Les analystes d'Oddo, estiment que Vivendi pourrait profiter d'une simplification de l'organigramme, avec le rachat des minoritaires de Canal+ France et-ou de SFR. © Photo Canal+.

Même si les valeurs du secteur des médias ont déjà bien rebondi en Bourse, la reprise du marché publicitaire devrait encore les soutenir à moyen terme.

Le secteur des médias revient sur le devant de la scène. Avec la reprise économique, les entreprises communiquent à nouveau davantage. Du coup, les perspectives du marché publicitaire sont plus encourageantes. Zenith Optimedia, filiale de Publicis, a relevé en avril ses prévisions pour le marché mondial et attend désormais une croissance de 2,2 % cette année, contre +0,9 % auparavant. Et ce après un recul historique de plus de 12 % l’an dernier. La tendance devrait même s’accélérer : les prévisions de cette agence sont de + 4,1 % pour 2011 et + 5,3 % en 2012. Les autres organismes de prévisions affichent le même optimisme. Tout comme les grands groupes du secteur : Lagardère, Publicis, Havas, NRJ Group… Tous confirment une inversion de tendance sensible depuis le début de l’année. Un climat qui profite directement aux cours boursiers des agences publicitaires, télévisions, radios, spécialistes de l’affichage ou des sondages. Mais cette embellie conjoncturelle n’explique pas tout. La crise a poussé de nombreuses entreprises du secteur à se réinventer. En essayant de troquer les campagnes publicitaires fondées sur une audience de masse pour des offres plus ciblées et plus rentables, prenant en compte l’évolution de la demande et notamment la révolution Internet.
Bien sûr, le secteur des médias a déjà fortement rebondi avec, en moyenne, des hausses comprises entre 50 % et 90 % sur un an. Mais selon des experts, un grand nombre de valeurs présente encore un potentiel de hausse. Passage en revue des atouts de 6 valeurs que Monaco Hebdo a sélectionné pour vous.

Vivendi
Poids lourd du secteur, Vivendi pèse à lui seul un tiers de ce compartiment en Bourse. La valeur se distingue aussi par sa contre-performance depuis le rebond boursier de mars 2009. Sur un an, Vivendi s’affiche toujours dans le rouge, avec un repli de quelques 6 % à la mi-mai. La valeur pâtit notamment de son statut de conglomérat avec des activités diversifiées, aussi bien dans les médias que dans les télécoms, secteur que les investisseurs n’apprécient guère depuis quelque temps. Pourtant, Vivendi bénéficie d’un profil de risque défensif qui pourrait s’avérer être un atout dans le contexte actuel, d’un management jugé de qualité, de fondamentaux solides et d’un rendement généreux de quelque 8 %. De plus, ce titre pourrait bénéficier de la simplification probable de l’organigramme avec le rachat des minoritaires de Canal+ France et-ou de SFR.

TF1
Confrontée à une concurrence de plus en plus forte des chaînes de la TNT gratuites, la première chaîne française a engagé des mesures drastiques : économies de coûts, rachat de TMC et NT1, virage stratégique pour élargir le spectre publicitaire à d’autres canaux que la télévision… La filiale de Bouygues commence à récolter les fruits de ses efforts. A noter que TF1 possède le profil le plus abouti pour profiter de l’ouverture du marché des paris en ligne en France. Avec, d’un côté, une capacité à capter une part importante de ces recettes publicitaires, compte tenu d’une part d’audience de quelques 25 % et de son statut de principal diffuseur de la Coupe du monde de foot. Et, de l’autre, une offre propre qui sera basée sur sa puissante marque Eurosport et une offre en partenariat avec la Français des Jeux (FDJ).

Havas
L’agence de communication est considérée, avec son concurrent Publicis, comme l’un des meilleurs véhicules pour profiter de la reprise du marché publicitaire mondial. Et après les efforts de réduction des charges et de son endettement, Havas va pouvoir de nouveau se consacrer au développement de la communication numérique et à son expansion dans les pays émergents, qui sont de véritables relais de croissance du secteur. Après une hausse de 50 % depuis un an, Havas pourrait néanmoins progresser plus tranquillement… A moins que l’intérêt spéculatif du dossier ne revienne doper le cours. Vincent Bolloré, son patron, est aussi actionnaire du britannique Aegis, le premier réseau européen d’achats d’espaces. Or, Havas est considéré comme sous dimensionné dans ce domaine. Et les investisseurs spéculent de temps à autre sur un rapprochement entre les deux groupes.

JC Decaux
Le numéro 2 mondial de l’affichage extérieur bénéficie de l’un des effets de levier les plus importants du secteur des médias dans les phases de reprise économique. Concrètement, sa base de coûts est composée à 66 % de charges fixes. Du coup, toute hausse du chiffre d’affaires se transforme en puissant dopant de la rentabilité. De plus, les contrats signés par JC Decaux portent généralement sur le long terme, 15 ans en moyenne. Ce qui offre donc une bonne visibilité sur l’activité du groupe. Mais certains analystes jugent la valeur un peu chère et conseillent de profiter des phases de baisse pour acheter.

Ipsos
Parmi les petites et moyennes valeurs du secteur des médias, Ipsos tient une place de choix. Spécialisée dans les enquêtes marketing et les sondages d’opinion, cette entreprise affiche un profil de croissance rare : malgré la crise, son résultat net n’a pas baissé ! Et la reprise devrait lui permettre de franchir le cap du milliard de chiffre d’affaires cette année. Sans compter que les pays émergents représentent désormais 30 % des ventes. Le mouvement de rapprochement entre les acteurs de ce secteur très atomisé – le numéro 1 mondial détient à peine plus de 10 % des parts de marché – confère par ailleurs à cette pépite un intérêt spéculatif.