samedi 27 avril 2024
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Taxis : « Le dispositif est en constante amélioration »

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L’attractivité de la principauté passe aussi par le service rendu par les taxis de Monaco. Le gouvernement monégasque s’apprête à lancer une nouvelle application pour smartphones, afin de faciliter l’accès aux 95 taxis de Monaco.

Le 7 avril 2023, après des négociations compliquées, la France et Monaco sont parvenus à un accord qui fixe un nouveau dispositif de prise en charge pour les taxis et VTC. Au total, 328 vignettes, au lieu de 320 précédemment, ont été proposées aux taxis et VTC français, pour un tarif unitaire de 660 euros, pour la période du 1er avril au 31 décembre 2023. En échange de cela, les 95 taxis et grandes remises monégasques sont autorisés à travailler sur le territoire français, et notamment à l’aéroport Nice Côte d’Azur, dont l’Etat monégasque est actionnaire à hauteur de 10 %. Fin mars 2023, le gouvernement monégasque avait communiqué d’autres règles, basées sur la mise à disposition de 320 vignettes pour les professionnels étrangers éligibles, de 300 vignettes pour les VTC, et de 20 pour les taxis, au prix de 600 euros TTC, ce qui avait provoqué la colère des taxis des Alpes-Maritimes et du président du syndicat des taxis niçois Fabrice Cavallera [à ce sujet, lire l’interview du président du syndicat des taxis niçois Fabrice Cavallera : « Pour les taxis niçois, c’est un échec complet », publié dans Monaco Hebdo n° 1283 — NDLR]. Ce dispositif a été reconduit pour l’année 2024, « avec quelques modifications pour les VTC, mais aucune pour les taxis », indique Fabrice Cavallera. Après cet épisode houleux, les relations semblent apaisées entre l’association des exploitants de taxis indépendants de Monaco (AETIM) et les taxis français.

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« Une centrale d’appels basée à Monaco »

Néanmoins, la question de la qualité du service rendu par les taxis est un sujet qui revient périodiquement, notamment dans les débats qui animent les échanges entre les élus du Conseil national et le gouvernement monégasque. L’attractivité de la principauté repose aussi sur les taxis, et c’est donc un dossier qui est suivi de près par l’Etat monégasque. Interrogé par Monaco Hebdo, le département de l’économie et des finances se dit « conscient qu’il y a parfois, du côté des usagers des taxis monégasques, un certain mécontentement ». Mais il souligne immédiatement que « sur près de 300 000 courses par an commandées au travers de la centrale d’appels, le nombre de remontées négatives ne dépasse pas 1 %. Tout n’est pas parfait certes, mais la recherche du « zéro défaut » est un réel objectif pour tous, gouvernement comme professionnels ». Le gouvernement estime aussi que le service de taxis de la principauté a « largement évolué » depuis de nombreuses années, grâce au dialogue avec l’AETIM : « Le dispositif est en constante amélioration, et il fait l’objet d’une réglementation adaptée, permettant de développer cette activité, et de répondre aux attentes des usagers. » Sur le terrain, l’Etat a décidé, « depuis quelques années déjà, d’instaurer une centrale d’appels basée à Monaco pour mieux répartir les courses, dans un souci d’efficacité ». Les clients sont informés par SMS de la prise en charge et du suivi de la course. « L’administration met à la disposition de tous les taxis de Monaco l’ensemble du système de gestion des courses, et ce, à titre gracieux », rappelle le département de l’économie et des finances dirigé par Marco Piccinini.

Aéroport de Nice

Le futur des taxis monégasques passera par Internet et les smartphones, puisqu’une nouvelle application est dans les cartons du gouvernement. Une première application, baptisée « Taxi Monaco », avait été lancée en octobre 2015 par l’AETIM, alors présidée par Jérémy Bottin. « Une application mobile clients taxi pour les usagers, financée et mise à disposition gratuitement par l’administration, est en cours de conception, confirme le département de l’économie et des finances du gouvernement monégasque. Elle a notamment pour but de faciliter l’utilisation du service des taxis et la réservation. » Cette application vise aussi à soigner l’attractivité de Monaco vis-à-vis des Monégasques et des résidents de la principauté, mais pas seulement, comme l’explique le département de l’économie et des finances : « Cette application représentera non seulement une vitrine pour l’activité des taxis, mais aussi un service auprès des usagers, qui, rappelons-le, sont des résidents, des congressistes, et des touristes, habitués à voyager et à utiliser des applications de paiement pour la gestion de leurs déplacements. » Sur le plan des tarifs, une nouvelle grille des tarifs a été publiée début 2023, afin de gagner en transparence. « Ces tarifs n’avaient pas fait l’objet d’augmentation depuis 2016, malgré l’inflation », souligne le gouvernement monégasque, tout en précisant que « cette nouvelle grille a instauré désormais la possibilité de réserver un taxi pour les courses intramuros et communes limitrophes, moyennant un supplément tarifaire. A cette occasion, des forfaits ont été introduits, afin d’assurer une meilleure transparence de l’activité ». Ainsi, selon les tarifs fixés en mai 2023 et publiés au Journal Officiel de Monaco, pour aller de la principauté à l’aéroport de Nice en passant par l’autoroute, le prix de la course a été fixé à 100 euros, par exemple. Une course dans Monaco, sans réservation, sans attente et avec un trafic normal coûte 18 euros, et il faut compter 28 euros avec une réservation. Quant au supplément « attente – marche lente », il est facturé 80 euros par heure.