vendredi 26 avril 2024
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René l’énervé, hommage à Nicolas Sarkozy

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Danse à grande vitesse

Une psy pour les danseurs. Britt Tajet-Foxell officie depuis vingt ans au Royal Ballet de Londres. C’est grâce à elle que l’étoile Zenaida Yanowsky s’est offert le luxe de mettre au monde deux enfants à dix-huit mois d’intervalle – une abomination, pour les vieilles danseuses qui ont tout sacrifié à leur art et se retrouvent avec leurs souvenirs pour toute famille. C’est encore grâce à Madame Tajet-Foxell qu’un autre surdoué, Steven McRae, a pu danser en toute sécurité, sans douleur aucune, quelque temps après une rupture du tendon d’Achille, qui le condamnait à rester boiteux jusqu’à la fin de ses jours. La psychologue, qui a aussi une formation de physiothérapeute, travaille sur les rapports si méconnus, aujourd’hui encore, entre le corps et l’esprit. Il s’agit de débloquer les peurs, les inhibitions, les fixations pour chasser les douleurs physiques. Et d’aider ces pauvres danseurs, auxquels on apprend tout petit à obéir, à trouver leur véritable identité, qui ne passe pas forcément par l’exécution aveugle des ordres d’autrui. Cette troupe si épanouie montre tout son talent jusqu’au 25 mai, à Covent Garden, dans Danse à grande vitesse, chorégraphie athlétique de Christopher Wheeldon. Et pour la rentrée de septembre, le théâtre du Rond-Point affiche un opéra bouffe consacré à un sujet que Madame Tajet-Foxell n’a pas encore examiné, à notre connaissance?: Nicolas Sarkozy. Jean-Michel Ribes, patron du lieu, promet une œuvre « tumultueuse » sur la gouvernance sarkozienne, qui le lasse. Au menu de René l’énervé, titre de son opéra?: un ministre des « Hautes Frontières » et un autre de la « Condamnation d’avance ». Avec un peu de chance, Monsieur Ribes demandera ses – généreuses – subventions à un gouvernement de gauche l’an prochain.

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