vendredi 29 mars 2024
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« L’objectif est de monter
le plus vite possible »

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Actuel 7ème de Nationale 1, le club de l’ASM Basket effectue un début de saison correct. L’occasion pour Monaco Hebdo de faire un point sur l’équipe et ses débuts dans ce championnat avec l’entraîneur, Jean-Michel Sénégal.

Monaco Hebdo : Comment s’est passé le recrutement pour la N1 ?
Jean-Michel Sénégal : C’est un bon recrutement. Financièrement, le budget est monté, donc on a pu recruter de quoi faire un bon championnat de Nationale 1. On a travaillé afin d’avoir une équipe qui ne va pas juste essayer de se maintenir, mais qui pourra jouer la montée. Peut-être pas cette année mais dans un avenir proche.

M.H. : Êtes-vous satisfait par vos recrues ?
J-M. S. : Oui, pour une N1, c’est très satisfaisant. On a recruté des joueurs qui jouaient dans des divisions supérieures, pour un projet intéressant. Ce n’est jamais facile de faire descendre des joueurs et par rapport au marché français, je pense qu’on a très bien recruté.

M.H. : Ces joueurs vivent-ils bien le fait d’être « redescendus » ?
J-M. S. : Ils le vivent bien car ils savent qu’ils sont venus pour remonter. C’est une équipe très compétitive, mais la N1 est un championnat compliqué. On va jouer le haut de tableau. Maintenant, ce sera compliqué de monter parce qu’on a des équipes qui sont là depuis 2-3 ans et qui vont jouer la montée absolument. On est en train de se placer et on verra bien la suite.

M.H. : En quoi la N1 est-elle si compliquée ?
J-M. S. : Je crois les 3 championnats, Pro A (1ère division), Pro B (2ème division) et N1 (3ème division) sont difficiles. On joue dans toute la France, et entre la 1ère et la 14ème équipe, il y a très très peu d’écart. On le voit d’un samedi sur l’autre. Ce n’est pas parce que vous gagnez un match de 30 points que la semaine suivante, l’équipe que vous avez battu va subir la même défaite. Il n’y a aucun match joué d’avance. Tous les matchs se jouent à fond. Si on prend le match par le mauvais bout, on passe à la trappe.

M.H. : Comment s’est passée l’intégration des nouveaux joueurs ?
J-M. S. : Très bien, il n’y a pas eu de soucis. Le seul problème, c’est qu’on a eu des blessés en préparation, donc ce n’est pas de leur faute si on n’a pas pu très bien se préparer. On n’a jamais pu jouer au complet, donc on a eu beaucoup de mal à se trouver, et le mois et demi de préparation a été entaché de 2 à 3 gars blessés à chaque fois. On a pris du retard dans notre jeu collectif mais pas du tout dans l’intégration des joueurs.

M.H. : Êtes vous satisfait de votre début de saison ?
J-M. S. : A moitié, parce que je voulais qu’avant d’arriver à Vichy, on ait qu’une défaite. On savait qu’on avait un début de saison très délicat avec déjà 3 déplacements pour une réception (entretien réalisé avant le match du 9 novembre face à La Rochelle, perdu par Monaco 58-72, N.D.L.R.). On a gagné 2 déplacements sur 4, je voulais en gagner 3 impérativement. Mais on perd bêtement à Rennes. Par contre, on gagne à Sorgues. On est derrière le groupe de tête, j’aurais préféré être dedans. Maintenant, on est dans la position du chasseur.

M.H. : Quels enseignements avez-vous tiré de ces défaites ?
J-M. S. : Par rapport à un match comme Rennes, on perd le match sur les lancer-francs qu’on rate. Ce n’est pas tant le jeu ou les joueurs. On pèche par un manque de concentration. On a mis le doigt là-dessus, et l’on a progressé sur les derniers matchs. Il faut savoir gérer les fins de matchs, parce que ça va souvent se jouer à une possession de balle, donc on doit être plus présents sur la dernière possession.

M.H. : Quels sont les points forts de l’équipe cette année ?
J-M. S. : C’est un groupe très compact et complet, avec beaucoup de joueurs de grande taille. On est une équipe réputée très physique. Je pense que pour la N1, c’est une équipe costaud, et on ne sera jamais dominé physiquement. Donc déjà, quand vous n’êtes pas dominé physiquement, vous pouvez jouer… Après on manque peut être d’un gros joueur de talent capable de faire la différence à lui tout seul, mais je préfère m’appuyer sur un collectif et avoir 10 joueurs qui peuvent marquer que toujours dépendre d’un seul. Là, le danger vient de partout.

M.H. : Et les points faibles ?
J-M. S. : Sur quelques matchs, on a manqué d’adresse. Jouer sur le physique, c’est bien mais il faut qu’on soit capable de mettre des paniers.
Ça a l’air de se corriger un petit peu, après je ne pense pas qu’on ait beaucoup de points faibles, comme de points forts d’ailleurs. On est une des bonnes équipes du championnat.

M.H. : Quels sont vos objectifs de fin de saison ?
J-M. S. : Finir le plus haut possible. On veut impérativement faire les play-offs, parce qu’on aura alors une chance de monter. Si on peut accrocher la première place, on l’accrochera. Une équipe qui semble vraiment au-dessus, c’est Orchies, Cognac aussi, mais ce sont des équipes qui sont en N1 depuis déjà 3 ou 4 ans. Nous nous arrivons. L’objectif cette saison, c’est déjà d’observer, de se montrer, et c’est ce qu’on fait en ce moment. On avait dit en début d’année qu’on se donnait 2 ans pour monter. Il semblerait qu’on cherche à le faire en un an. Ce n’est pas facile, mais il faut qu’on soit dans les 5 ou 6 premiers. Si on y arrive, pour un promu, cela voudra dire qu’on a fait une belle saison. Mais l’objectif reste de monter le plus vite possible.

M.H. : L’an prochain au plus tard ?
J-M. S. : Il faut déjà essayer de se placer le mieux possible cette année, et voir ce qu’il nous a manqué pour le corriger. Faire des montées successives est très difficile dans le sport. On a laissé un match en route, j’espère que ça ne nous sera pas préjudiciable pour la fin de saison. Toutes les défaites comptent.

M.H. : Moustafa Diallo vient d’arriver. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur lui ?
J-M. S. : Il semblerait qu’on était un peu léger au deuxième poste de meneur, puisqu’on avait prévu au départ de prendre Jordan Arlin, un jeune joueur, et on a décidé de ne pas avoir un 2ème meneur jeune mais un joueur expérimenté, parce que c’était un point faible chez nous sur certaines rotations. Donc la direction a décidé de prendre un second meneur avec une expérience en N1. Normalement, quand Anthony Christophe va sortir, le meneur qui rentre est de son niveau.

Sénégal en bref
Né en 1953 à Lyon, Jean-Michel Sénégal a d’abord été un joueur de basket et excellent meneur de jeu avant de devenir entraîneur en 1987. Il débute à l’ASVEL (Lyon-Villeurbanne) avant de rejoindre l’ASPO Tours où il a été champion de France à deux reprises (1976 et 1980). Il passe ensuite par Limoges et le Racing Paris. Ancien international, il s’est affirmé comme l’un des meilleurs passeurs français de l’époque. Monaco, où il est arrivé en 2010, est le 9ème club de Sénégal en tant que coach.