vendredi 26 avril 2024
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Elie Okobo : « Je voulais découvrir un nouveau challenge et de nouveaux objectifs »

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Sacré champion de France avec l’ASVEL la saison dernière, et médaillé d’argent avec l’équipe de France à l’Euro pendant l’été 2022, Elie Okobo débarque en principauté plein d’ambition, à l’image de son nouveau club. Monaco Hebdo l’a rencontré avant la rencontre au sommet face à l’Anadolu Efes Istanbul (1).

Vous avez rejoint l’AS Monaco Basket au cours de l’intersaison : comment se passent vos premiers pas en principauté ?

Ça se passe bien. Je m’intègre petit à petit. Je prends mes repères avec mon nouveau chez moi, mes nouveaux coéquipiers, ma nouvelle ville, avec une nouvelle météo (rire). J’aime beaucoup. Je suis content d’être ici.

Pourquoi avoir quitté l’ASVEL, avec qui vous avez été champion de France la saison dernière, pour signer à Monaco ?

J’avais besoin de nouveaux objectifs. J’en avais déjà parlé avec Tony [Parker, le président de l’ASVEL — NDLR], quand je m’étais engagé avec l’ASVEL. Il était prévu que je reste un an, normalement. Mais il fallait que nous gagnions un titre, et nous l’avons fait. La promesse a été tenue, et maintenant, je voulais découvrir un nouveau challenge et de nouveaux objectifs. J’aimerais aller loin en Euroleague.

Elie Okobo
© Photo Michael Alesi / Direction de la communication

Vous ne vous voyiez pas aller loin dans cette compétition avec l’ASVEL ?

Je me voyais avec un nouveau groupe, avec de nouveaux objectifs. Je trouvais les objectifs un peu plus élevés à Monaco. La saison dernière, le club n’était vraiment pas loin du Final Four. C’est ce que j’ai envie d’accomplir cette saison. J’ai pu goûter à l’Euroleague l’année dernière, et maintenant j’ai envie d’aller loin, et de pouvoir gagner des titres, encore et encore.

« Nous avons un bon groupe, composé de gros compétiteurs qui ont envie de gagner. Si nous travaillons bien ensemble, je pense que nous pouvons faire de belles choses »

Quels sont justement les objectifs du club cette saison en Euroleague ?

L’objectif, c’est de gagner le plus de matches possible et d’essayer, au minimum, de reproduire ce qui a pu être fait la saison dernière [la Roca Team avait été éliminée en quarts de finale par l’Olympiakos — NDLR]. Nous avons un bon groupe, composé de gros compétiteurs, qui ont envie de gagner. Si nous travaillons bien ensemble, je pense que nous pouvons faire de belles choses.

Qui seront les principaux rivaux de l’ASM dans cette compétition ?

L’Euroleague est très compétitive, avec des cadors comme Efes Istanbul, le Real Madrid, ou Barcelone. Aucun match ne sera facile et ne sera donné. Il faut vraiment être concentré et être appliqué pendant tous les matches. Toutes les équipes d’Euroleague sont performantes. Donc à nous de prendre chaque équipe au sérieux.

« J’ai eu d’autres propositions en Europe. Il y a aussi eu de l’intérêt en NBA. Mais j’ai choisi Monaco, et je suis très content »

Monaco sera-t-il plus attendu cette saison ?

Oui, je pense que l’ASM sera plus attendue cette saison. À nous de nous adapter, d’être bons collectivement, et de préparer chaque match pour les gagner.

Quelle différence y a-t-il entre l’ASM Basket et l’ASVEL ?

Ce sont deux équipes qui ont envie de gagner. L’ASVEL a été champion de France à multiples reprises. Ils jouent l’Euroleague aussi. Ce sont juste des coaching staffs différents, des joueurs différents. Mais on s’adapte.

Elie Okobo
© Photo Michael Alesi / Direction de la communication

Avez-vous eu d’autres propositions pendant l’été 2022 ?

Oui, j’ai eu d’autres propositions en Europe. Il y a aussi eu de l’intérêt en NBA. Mais j’ai choisi Monaco, et je suis très content.

Votre priorité, c’était de rester dans le championnat de France ?

Ma priorité, ce n’était pas de rester en France, mais de me sentir à l’aise dans un groupe compétitif, où j’allais pouvoir faire de belles choses. Et j’ai choisi Monaco.

Quelle place occupe aujourd’hui l’ASM Basket sur l’échiquier du basket européen ?

L’ASM renvoie l’image d’une équipe surprenante qui n’est pas facile à jouer, avec de très bons joueurs à chaque poste. Une équipe qui peut faire de grandes choses, et qu’il faut prendre au sérieux.

Monaco, c’est le nouvel eldorado pour les joueurs de basket ?

Le style de vie fait rêver. Vivre dans le sud-est de la France, où il fait beau… Le cadre de vie est superbe. En plus, l’équipe est compétitive, donc ça peut faire rêver. C’est un cadre hyper-intéressant pour les joueurs.

Vous avez été le bourreau de la Roca Team lors des dernières finales du championnat : qu’est-ce qui a fait la différence, selon vous ?

Le contre de William Howard n’était pas mal (rires). Tout au long de la série, il y a eu des matches difficiles pour l’ASVEL et pour Monaco. Sur ce match 5, ça se joue à quelques possessions. Je ne peux pas dire qu’une équipe avait plus envie que l’autre, mais cette fois-ci, ça a tourné en notre faveur. Nous avions travaillé très dur avec l’ASVEL pour être performant et pour mettre des tirs au moment où il fallait, mettre un ou deux lancers-francs, et faire des stops à des moments décisifs.

Monaco a-t-il manqué d’expérience ?

Non, je ne pense pas, parce qu’il y avait aussi des joueurs d’expérience à Monaco. Certains avaient déjà joué des finales dans d’autres championnats. L’ASM a été une équipe difficile à battre, mais nous l’avons fait.

Cette saison peut être la bonne pour Monaco en championnat ?

Je ne veux pas me projeter trop loin, mais nous avons un groupe hyper-intéressant. Nous avons des objectifs élevés, mais nous devons nous donner les moyens de les atteindre en travaillant dur chaque jour, en progressant, en prenant les matches les uns après les autres, en essayant d’être performant et consistant sur la durée.

Elie Okobo
© Photo Michael Alesi / Direction de la communication

Comment jugez-vous le début de saison, à titre collectif et individuel ?

Les débuts sont plutôt satisfaisants. Nous gagnons nos matches. Nous arrivons à voir de l’alchimie dans le groupe, nous jouons et nous défendons ensemble. Il faut continuer sur ce chemin. Moi, j’arrive à m’intégrer dans le collectif et à apporter ce que je sais faire. J’essaie d’être régulier, d’apporter de la création, de défendre et de mettre des tirs quand il faut en mettre.

Que pouvez-vous apporter à cette équipe ?

De l’agressivité, un peu d’expérience sur des matches de haut niveau, de la créativité, de la défense… Un peu de tout. Chacun ici peut se compléter comme il faut, que ce soit nos intérieurs, nos extérieurs, nos défenseurs, nos attaquants… Chacun va apporter sa petite patte.

L’ASM Basket domine assez nettement ses adversaires en championnat : quel est le risque d’une telle domination ?

Nous avons besoin de régularité sur chaque match. Nous devons jouer le match 40 minutes. Nous pouvons être devant de +15 ou +20 points, mais nous savons qu’un match n’est jamais fini avant que le “buzzer” ne sonne. Il faut vraiment de la consistance, être régulier pendant 40 minutes, et si nous pouvons dominer notre adversaire du début à la fin, il faut le faire. Nous devons avoir cette mentalité pour aller loin.

Il y a beaucoup de concurrence dans cette équipe : comment la gérez-vous ?

La concurrence est positive. Nous sommes dans la même équipe. Après, aux entraînements, quand on fait du 5 contre 5, chacun veut gagner, mais les minutes doivent se distribuer. Le ballon doit être partagé. Ce sont des sacrifices à faire, mais quand on veut gagner des titres, quand on veut être performant à très haut niveau, on ne peut pas faire ça individuellement. Chacun en a conscience. Il est important de travailler en équipe, et c’est ce qu’on fait très bien pour le moment.

Quelles sont vos relations avec coach, Sasa Obradovic ?

Sasa est un bon leader, qui arrive à parler avec ses joueurs. Nous pouvons échanger. Il connaît très, très bien le basket, et il sait comment nous préparer au match pour qu’on soit le plus prêt, et le plus attentif possible. J’aime beaucoup travailler avec lui, et je suis très content de l’avoir en tant que coach.

Vous avez disputé l’Euro avec l’équipe de France pendant l’été 2022 : quel bilan tirez-vous de cette campagne ?

Ça m’a apporté beaucoup d’expérience. Le niveau européen est très élevé, avec des joueurs de talent évoluant en NBA ou en Europe. Pouvoir les affronter, c’est très intéressant pour ma carrière. Je suis content d’avoir gagné la médaille d’argent. C’est toujours frustrant de perdre une finale, mais quand on prend du recul, on voit qu’on a eu un chemin difficile. On a bien travaillé, on a été bon pour arriver jusqu’en finale. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à participer à cette compétition.

Elie Okobo
© Photo Michael Alesi / Direction de la communication

Avez-vous digéré la défaite en finale, face à l’Espagne ?

Oui, pour moi elle est digérée. C’était ma première compétition. C’est frustrant, mais nous avons été dominés sur ce match, et nous ne pouvons pas revenir en arrière. Mais nous avons ramené au moins une médaille.

Les Jeux olympiques (JO) 2024 avec les Bleus, c’est un objectif ?

Oui, bien sûr. Mais avant, il y a la saison avec Monaco, il y aura des matches internationaux, la coupe du monde… Il y a plein de choses, donc je ne me projette pas trop. C’est un « kif » d’entendre parler des JO 2024, mais avant, il y a encore plein d’autres rendez-vous. Il faut être en bonne santé, performant, gagner des titres avec Monaco… avant d’en parler.

« C’est un « kif » d’entendre parler des JO 2024, mais avant, il y a encore plein d’autres rendez-vous. Il faut être en bonne santé, performant, et gagner des titres avec Monaco »

Vous avez évolué aux Phoenix Suns en NBA : qu’est-ce que cette expérience vous a apporté, et pourquoi ça n’a pas fonctionné ?

J’ai eu une blessure qui est arrivée au mauvais moment, en période de contrat. Mais ça a été une très bonne expérience. J’ai travaillé dur pour me faire “drafter” [recruter — NDLR], j’ai beaucoup appris là-bas, et je pense que ça m’a aidé à devenir le joueur que je suis aujourd’hui.

Espérez-vous y retourner un jour ?

Oui. Mais on verra. J’ai envie d’y retourner, parce que je peux jouer là-bas directement, être dans un “roster” [effectif d’une franchise NBA — NDLR]. Mais je ne veux pas trop me projeter, je veux vraiment rester concentré sur Monaco. Nous n’avons joué que cinq matches pour le moment, donc il y a plein de choses à faire avant.

Vous avez 24 ans : quels sont vos axes de progression ?

Je pense surtout au niveau de l’expérience, pouvoir gérer le jeu du mieux possible, prendre les bonnes décisions, et garder la confiance, quoi qu’il arrive par rapport aux situations qui se présentent à moi.

1) L’AS Monaco Basket s’est imposée, jeudi 13 octobre 2022, à Gaston Médecin, face au double champion d’Europe en titre, Anadolu Efes Istanbul (95-92 après prolongation). À l’heure où Monaco Hebdo bouclait ce numéro, mardi 18 octobre 2022, l’équipe de Sasa Obradovic devait affronter le Maccabi Tel Aviv, dans le cadre de la troisième journée de l’Euroleague.