jeudi 25 avril 2024
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Coach sur mesure

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Ancien athlète français de haut niveau et titré mondialement, Marc Raquil est aujourd’hui l’un des champions de la paix de Peace and Sport. Installé sur les hauteurs de Nice, il s’est reconverti en tant que coach sportif. Rencontre.

Tout amateur de sport se souvient encore de la phrase de Patrick Montel un jour de 2003. « Marc Raquil va faire sa dernière ligne droite, je le sais, je le sens. » Le commentateur de France Télévisions a une prémonition. C’est la finale des mondiaux d’athlétisme au stade de France, et Raquil est alors dernier dans le couloir 5. Il entame une remontée incroyable pour s’emparer de la 3ème place. Juste avant de décrocher l’or en relais sur 4×400 m, après déclassement des Américains, sanctionnés pour dopage. Mais Marc Raquil se souvient d’un autre temps fort de sa carrière : son premier passage sous les 45 secondes. « En compétition, l’un de mes moments les plus forts reste quand j’ai franchi le mur des 45 secondes. Je suis le premier Français à l’avoir fait. » Malgré plusieurs blessures qui l’ont souvent privé d’olympiades, Raquil n’éprouve d’ailleurs « aucun regret sur (sa) carrière. J’ai fait les choses en étant qui je suis ; la vie continue ».

Reconversion
En 2008, « le grand blond », comme il pouvait être surnommé, met un terme à sa carrière. Sa femme, niçoise de naissance, ayant obtenu une mutation dans la région, le couple vient alors s’installer dans le sud. « Après ma carrière, j’étais sur Paris et je me suis dit que la vie était quand même plus sympa dans le sud. Etant libre de mes activités, j’ai tout vendu et on est descendus sur la Côte », explique le champion. La première année est difficile, et il faut un temps d’adaptation à Raquil pour « digérer le fait que c’était fini ». « J’ai été oublié, je me suis vraiment débrouillé. Une fois la carrière terminée, les coups de fil diminuent, la fédération oublie qu’on existe », précise l’ancien coureur. Malgré tout, soutenu par son entourage proche, il se lance dans ce qui est aujourd’hui son activité principale. « En m’entraînant à l’INSEP, j’ai passé des formations et mes diplômes (d’éducateur sportif, N.D.L.R.). En arrivant dans le sud, je ne voulais pas travailler pour un patron, mais rester à mon compte. Je me suis donc lancé dans le coaching, et tout s’est mis en place petit à petit ». En parallèle, Raquil continue de travailler avec son sponsor, Asics, pour lequel il entraîne un groupe d’une soixantaine de journalistes, pour le Team Presse Asics. Et dans les prochains mois, il va également remettre un pied à la fédération d’athlétisme. « Il y a eu des changements au niveau de la fédération. Ils m’ont appelé il y a quelques semaines pour venir encadrer les jeunes en Afrique du Sud en janvier. C’est nouveau car ils n’avaient jamais fait appel avant à d’anciens sportifs, et surtout d’anciens champions médaillés pour venir apporter une expérience à la génération d’après. »

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Dépassement de soi
L’encadrement et l’entraînement privés sont donc aujourd’hui le quotidien de Marc Raquil. Il s’est notamment attelé à remettre en condition Gaël Monfils l’an passé, après une blessure. Mais pas seulement. « Je m’occupe surtout de personnes qui ne sont pas spécialement sportives, mais qui veulent retrouver la forme, maintenir un certain niveau physique, et pour certains prendre part de temps en temps à une course* ». D’autant que des courses, dans la région, il y en a. De quoi ravir l’ancien spécialiste du 400 m qui avoue courir aujourd’hui pour « le plaisir, sans rechercher la performance ». Des courses auxquelles il participe souvent pour la bonne cause. Car si l’on connaît son engagement pour Peace and Sport, dont il porte de nouveau les couleurs pour la No Finish Line — en essayant de « faire mieux que (ses) 30 kilomètres de l’an dernier » —, il œuvre également pour Mécénat chirurgie cardiaque. « C’est une association qui opère des enfants du Tiers Monde atteints de maladie cardiaque, et qui, sans opération, n’atteindraient pas leur 5ème anniversaire ». Cette semaine, c’est encore pour les enfants que l’ex « grand blond » avalera quelques kilomètres.

* Pour le Métropole ESPA Monte-Carlo, Marc Raquil effectue ainsi un bilan sportif complet en début et en fin du programme de remise en forme proposé par l’établissement.