mercredi 7 juin 2023
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Les violences faites aux femmes en hausse de 18 % à Monaco

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Chargé de procéder à l’évaluation des situations de violences faites aux femmes en principauté, l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (Imsee) a publié son rapport lundi 1er février 2021. Il en ressort une augmentation des cas de violences en 2020 par rapport à l’année précédente. Trente-neuf victimes ont en effet été recensées par la sûreté publique en 2020, contre 33 en 2019 (+ 18 %). Parmi elles, 72 % résidaient à Monaco, contre 58 % un an plus tôt. Le fléau des violences faites aux femmes n’épargne donc pas la principauté. L’étude de l’Imsee, qui fête ses 10 ans cette année, révèle également que les victimes sont plutôt jeunes, 36 ans en moyenne. L’âge moyen des auteurs est de 42 ans. « Dans plus de 64 % des cas, il s’agit de violences physiques, et pour 10 % de violences sexuelles », précise encore le rapport. Dans un cas sur deux, elles sont commises au domicile de la victime ou de l’auteur des faits. Et dans 54 %, le conjoint, ou l’ex-conjoint, est en cause. L’étude, menée conjointement avec le comité pour la promotion et la protection des droits des femmes, fait aussi état de 50 procédures judiciaires pour des cas de violences envers les femmes, dont 20 pour des faits commis en 2020. « Vingt-trois cas font actuellement l’objet de poursuites judiciaires, dont six pour des faits commis en 2020, treize pour des faits commis en 2019, et quatre pour des faits commis avant 2019 », précise ce rapport. À ce jour, une seule condamnation a été prononcée, et une ordonnance de protection a été prise pour des faits commis en 2020. Enfin, huit affaires ont été classées sans suite l’année dernière. Faut-il voir un effet confinement derrière cette hausse des violences commises envers les femmes à Monaco ? Sans doute. Mais la déléguée interministérielle pour le droit des femmes, Céline Cottalorda, retient surtout une libération de la parole des victimes : « L’étude permet de montrer que, malgré le contexte particulier dû à la crise sanitaire, la parole des femmes continue à se libérer, et que comptabiliser ces violences contribue à les faire reconnaître ».

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