mardi 16 avril 2024

Plus bio le repas

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Petite fille à la cantine
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Le conseil national a voté, mercredi 7 décembre, le projet de loi sur l’obligation d’introduire des produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective.

Le bio sera désormais obligatoire dans les cantines des établissements scolaires (privés et publics), de soins et de santé. Le projet de loi, après la proposition adoptée le 10 mai dernier, a été voté hier soir lors d’une séance publique du Conseil national. Cela ne signifie pas que les repas seront, dans leur intégralité, composés d’aliments issus de l’agriculture biologique mais qu’au moins un ou plusieurs éléments bio devront y être intégrés. Les proportions seront fixées par arrêté ministériel. Cette loi vient, dans les faits, valider un processus déjà établi puisque les établissements concernés mettent déjà du bio dans les assiettes. Deux menus 100 % bio ont même été programmés sur l’année scolaire 2011-12, dont un offert par la société de restauration Sogeres Monaco. En novembre 2010, le lycée FANB avait été le premier à tenter l’expérience avec l’appui financier de l’APEM. « L’éducation passe aussi par l’éducation alimentaire. L’objectif est l’amélioration des prestations proposées. Des accords ont été passés avec la société de restauration pour qu’il y ait à la cantine, une fois par semaine, des produits bio?: fruits, laitages, pain, notamment. Un sauté de bœuf et un sauté de mouton bio par mois et deux menus complets bio par an. Ces mesures sont loin d’être anecdotiques. Par ailleurs, dans les distributeurs de snacks et boissons fraîches des produits naturels seront proposés aux élèves?: barres de céréales ou compotes par exemple », avait déclaré la directrice de l’Education nationale en principauté, Isabelle Bonnal à la rentrée. Le repas pour un scolaire coûte aujourd’hui 4,48 euros contre 4,37 euros lors de l’année scolaire 2010/2011.

Premier pays européen

La société Bio Baous, dont les ateliers de fabrication sont basés à Vence, fournit depuis septembre le pain bio pour les établissements monégasques. Tous les jeudis. « Monaco, ça représente, pour nous, entre 2700 et 3000 repas. On sort le pain du four à 6h. Il est livré aux écoles à 7h15 », indique le patron de la société, Pascal Thominet. Coût de la fournée bio pour la Principauté?: 350 euros. « La fréquence des livraisons pourrait augmenter l’an prochain », ajoute Pascal Thominet, dont l’entreprise fournit aussi 19 magasins bio comme Biocoop ainsi que des écoles du Rouret et de Vence. Un restaurant a même été ouvert à Cagnes-sur-mer, baptisé Croq’n’bio et un dossier a été déposé à la mairie de Monaco, pour postuler à l’obtention d’une cabine dans les halles du marché de la Condamine. « C’est en attente. Nous avons une grosse demande de clients sur Monaco », poursuit le gérant de Bio Baous, présent et primé depuis deux ans sur le salon de la gastronomie. Le « manger sain » fait ainsi son trou en principauté. A la Condamine, l’enseigne Solis Bio s’est constituée une clientèle fidèle et solide. Et Carrefour a, dans ses plans, la volonté d’étendre sa gamme de produits bio. « Les magasins bio enregistrent une hausse de 10 à 15 % par an de leur chiffre d’affaires », estime Pascal Thominet. Monaco a suivi ce nouveau mode de consommation et hier, en est devenu un défenseur en étant le premier pays européen à voter une loi sur l’obligation d’instaurer du bio dans la restauration collective.