jeudi 25 avril 2024
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Ambassadeur de la gastronomie

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Christian Garcia, chef cuisinier du Palais
Christian Garcia, chef cuisinier du Palais © Photo DR

A 47 ans, Christian Garcia, chef cuisinier du Palais, préside depuis 3 ans le Club des chefs des chefs d’Etat. Un cercle exclusif qui regroupe une trentaine de chefs cuisiniers des gouvernants du monde. Rencontre.

Les goûts culinaires des présidents, rois, reines ou princes relèveraient presque du secret des dieux. Car une fuite pourrait bien frôler l’incident diplomatique?! A l’image de la fameuse tête de veau, plat fétiche de l’ancien président Jacques Chirac que l’on voulait lui cuisiner à chacun de ses déplacements. Ou le sérieux penchant pour le chocolat de Nicolas Sarkozy… Alors forcément, lorsque l’on questionne le chef du Palais sur les préférences culinaires du Prince, le secret d’Etat reprend ses droits. «?Je pense que vous pouvez poser la question à tous les chefs des chefs d’Etat, mais qu’aucun d’entre eux ne répondra à cette question?», lance Christian Garcia, qui officie au Palais depuis 1987. Seule concession sur les préférences culinaires d’Albert II?: «?la cuisine méditerranéenne de la Riviera?». Les recettes préférées des hautes sphères de la planète se transmettent uniquement dans un cercle exclusif. Celui du «?Club des chefs des chefs d’Etats?» que Christian Garcia préside depuis 3 ans. Un cénacle d’une trentaine de membres créé en 1977, qui se réunit une fois par an dans un pays différent. Le dernier à avoir rejoint ce club exclusif est Jérôme Rigaud, le chef du Kremlin, présent cette semaine à Monaco (voir encadré). Parmi les toques féminines, on ne compterait qu’une poignée de toques?:  la chef de la Maison blanche, la chef finlandaise et irlandaise.

Star of Africa

«?Nous sommes un peu les ambassadeurs de la gastronomie du pays qu’on représente?», explique Christian Garcia. Alors, quand des hôtes de prestige viennent au Palais, les produits locaux sont présentés comme des étendards. Le président Sarkozy lors de sa visite à Monaco a donc pu goûter «? à la morue à la Monégasque.?»  Le protocole culinaire, du moins la coutume, veut aussi que l’on amène une petite touche personnelle au menu. «?Lors de la venue de Nelson Mandela, en septembre 2007, nous avons voulu faire un clin d’œil à l’Afrique du sud en créant un dessert «?Star of Africa?» qui est le nom d’un des plus gros diamants trouvés dans les mines d’Afrique du sud au siècle dernier?».
Derrière ses fourneaux, une mini-brigade de 3 cuisiniers sont sous ses ordres. Et à chaque instant une même exigence. «? Tous les jours, on a la même personne à satisfaire. La routine n’existe donc pas?», explique Christian Garcia qui a fait du «?dévouement?» et de la «?discrétion?» sa ligne de conduite. Issu de l’école hôtelière de Monaco, l’homme a fait ses classes dans les palaces de la SBM. De l’Hôtel Hermitage au Monte-Carlo Beach en passant par l’Hôtel de Paris jusqu’à l’arrivée d’Alain Ducasse. «?En avril 1987, il m’a été proposé de travailler au Palais. Au départ, cela devait être pour une période de 7 mois. Finalement j’y suis depuis 23 ans…?!?»

Hauts-fourneaux étoilés?!
Une expérience culinaire… vertigineuse?! Suspendus à une nacelle hissée par une grue, plus d’une centaine de privilégiés ont dîné la tête dans les étoiles à 25 mètres de haut. L’opération “Dinner in the sky”, déjà expérimentée à Paris au cœur des jardins des Tuileries a pris ses quartiers à Monaco du 9 au 13 juillet sur le port Hercule. 15 repas au total concoctés par le gratin des chefs étoilés. De Marcel Ravin (Monte-Carlo Bay) à Joël Garault (Hermitage) en passant par Jérôme Rigaud et Christian Garcia, 10 toques ont travaillé sur les menus. (De 1 000 euros à 1500  le repas avec seulement… 100 euros par convive reversés à l’association Fight Aids).