vendredi 26 avril 2024
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Sursis pour une discussion qui dégénère

Publié le

Palais de justice
© Photo Monaco Hebdo.

Deux jeunes hommes ont comparu devant le tribunal correctionnel pour en avoir frappé un autre sur le quai Antoine?Ier en août 2011.

Une rencontre fortuite entre deux anciens pensionnaires du collège Charles-III qui tourne mal. Le premier conduisant un cabriolet et le second, accompagné de deux amis, sortant d’un établissement du quai Antoine Ier. Tel est le tableau qui a mené le 10 janvier un Monégasque et un Français, âgés de 21 ans, devant le tribunal correctionnel. La scène se déroule en août dernier vers une heure du matin. Le Monégasque reconnaît un ancien pensionnaire, comme lui, du collège Charles-III au volant de sa voiture sur le quai. Il l’interpelle. Le jeune homme s’arrête. Ils échangent quelques nouvelles, le ton est cordial. Le Monégasque et ses deux amis, passablement éméchés, complimentent la victime sur sa voiture puis lui tiennent des propos antisémites. Le ton monte, la discussion dégénère. La victime, qui se sentait menacée, sort de son cabriolet. Le jeune homme en impose avec ses deux mètres. Pour « anticiper » une éventuelle réaction, l’un des deux amis du Monégasque lui adresse un coup de poing. La victime entraîne son agresseur dans sa chute et tente de se relever.

Treize points de suture sur la lèvre
Le Monégasque lui met un second coup de poing avant de prendre la tangente avec ses amis. Conséquence?: treize points de suture sur la lèvre et un hématome au genou. A ce diagnostic établi par un urgentiste du CHPG va s’ajouter celui du médecin de famille?: ecchymoses multiples au crâne. Ce dernier a été contesté par les avocats des prévenus.
La victime, qui s’est constituée partie civile, était défendue par Me Chas. L’avocat a souligné « une discussion qui a basculé dans l’agressivité ». « L’un des deux prévenus est frappé d’une interdiction définitive d’entrée au Louis-II, c’est un hooligan avec comme principale culture la violence », s’est-il emporté en qualifiant le Français de « petit nazillon ». La partie civile a réclamé 3?000 euros de dommages et intérêts. Pour le substitut du procureur, Michaël Bonnet, l’affaire constituait « le symbole de la violence gratuite sans justification ». Un mois ferme a été requis à l’encontre des prévenus.
Me Filippi, avocate du prévenu français, s’est insurgée contre les termes employés par le défenseur de la partie civile?: « La religion a été abordée sur le ton de la moquerie déplacée certes. Mais de la moquerie quand même. Il faut rapporter les faits à une juste proportion. On parle d’hooligan?? Il n’y a eu qu’un jet de fumigène au Vélodrome ». Même remarque pour Me Lécuyer, conseil du Monégasque. « Les propos tenus comme le terme petit nazillon sont déplorables. La victime est sortie de sa voiture pour en découdre pas pour taper dans la main d’un ami. Il eut été si simple de démarrer et partir », a-t-il plaidé. Les deux prévenus ont chacun été condamnés à trois mois de prison avec sursis et placés sous le régime de la liberté d’épreuve durant trois ans. Ils devront en outre dédommager la victime à hauteur de 3?000 euros.