samedi 20 avril 2024
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L’ex-juge d’instruction de Monaco, Edouard Levrault, blanchi

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Cette fois, c’est définitif : le juge Edouard Levrault a été blanchi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui est en France la plus haute instance judiciaire responsable des questions de discipline pour les magistrats. Un arrêt de onze pages conclut à l’innocence du juge Levrault : «Le Conseil a jugé qu’il n’avait commis aucun manquement à la discipline, et qu’en conséquence, il n’y avait pas lieu au prononcé d’une sanction […], rapporte l’AFP. [Ce magistrat] n’a pas excédé les limites de sa liberté d’expression. Partant, aucun manquement disciplinaire ne saurait lui être reproché. [Edouard Levrault s’est exprimé] de façon non-outrancière, sans divulguer d’information secrète, sur un sujet d’intérêt général». Juge d’instruction détaché à Monaco, avant d’être démis de ses fonctions au cours de l’été 2019, Edouard Levrault s’était notamment illustré dans le cadre d’une affaire liée à des soupçons de corruption en lien avec le milliardaire russe et propriétaire de l’AS Monaco, Dmitry Rybolovlev. Il avait alors inculpé des personnalités de la principauté, dont le directeur des services judiciaires de la principauté, Philippe Narmino, et le chef de la police judiciaire, Christophe Haget. Eric Dupond-Moretti était alors l’avocat de ce dernier, avant d’être nommé ministre de la justice pendant l’été 2020. Estimant que le juge Levrault avait manqué à ses devoirs de « réserve et de prudence » dans le cadre d’un reportage télévisé concernant ce dossier monégasque, et alors que son détachement à Monaco n’avait finalement pas été renouvelé, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, avait demandé qu’une enquête administrative soit conduite à son encontre, ainsi que sur trois autres magistrats. Le lancement de ces enquêtes a entraîné une mise en examen d’Eric Dupond-Moretti pour «prise illégale d’intérêts». Aujourd’hui vice-président au tribunal judiciaire de Nice, Edouard Levrault a toujours contesté ces accusations.