Edito n°1265 : RER

Alors que la campagne pour l’élection nationale du 5 février 2023 se poursuit, la thématique de la mobilité reste un sujet central. Cette semaine, le gouvernement monégasque a annoncé qu’il prolongeait le test de gratuité des bus de la principauté jusqu’au 2 janvier 2023 inclus. En France, une autre annonce a fait du bruit. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 27 novembre 2022, le président Emmanuel Macron a surpris tout le monde, en faisant une annonce forte : « Pour tenir notre ambition écologique, je veux qu’on se dote d’une grande ambition nationale » : développer un réseau de RER « dans dix métropoles françaises […]. C’est un super objectif pour l’écologie, l’économie, la qualité de vie », a-t-il annoncé. Cette orientation politique a pris de court pas mal de monde. Y compris du côté de l’Élysée, qui s’est borné à préciser qu’il « reste à sélectionner les métropoles, les tracés et la répartition des financements entre l’État, les régions et les opérateurs ». Si le secrétariat général à la planification écologique a dans ses cartons une quinzaine de projets, dix ont été jugés prioritaires. Dans la région Sud, Aix-Marseille, Toulon, et Nice pourraient être concernées. Le président du conseil régional, Renaud Muselier, a apprécié, estimant qu’il s’agit d’une « très bonne nouvelle ». Ces RER métropolitains ont pour objectif de relâcher la pression mise sur ces trois villes, en proposant un train toutes les quinze minutes. Si certains craignent qu’il ne s’agisse que d’un effet de communication, d’autres rappellent que la voie ferrée entre Nice et Vintimille laisse peu de solutions, puisqu’elle est coincée entre mer et montagne. Et puis, la question du financement de cet énorme chantier se pose aussi. « Pour faire ces RER dans dix agglomérations, il faut plus de 30 milliards d’euros sur les cinq prochaines années, c’est le double de ce qui est prévu », a indiqué au Monde, le président (LR) du conseil départemental de l’Essonne, François Durovray, qui est aussi membre du conseil d’orientation des infrastructures (COI). De leur côté, suite à cette annonce, les associations d’usagers restent prudentes suite à cette annonce. Sur la ligne Nice-Vintimille, le manque de matériel est toujours une réalité. Aux heures de pointe, les trains qui desservent Monaco restent le plus souvent bondés, ce qui finit par poser un réel problème d’attractivité pour attirer de nouveaux salariés en principauté et ne pas lasser ceux qui sont déjà en poste. Pour l’instant, on est encore bien loin de ce RER métropolitain. La réalité est moins excitante. Comme un symbole, suite à des travaux à Beaulieu-sur-Mer, la circulation des trains a été totalement coupée entre Nice et Vintimille le week-end du 26 novembre 2022.