Edito n°1247 : Copie

Comment relancer le commerce à Monaco ? C’est la question que s’est posée la rédaction de Monaco Hebdo cette semaine. Alors que la pandémie de Covid-19 enregistre une énième nouvelle hausse [à ce sujet, lire nos pages Essentiels dans ce numéro — NDLR], la guerre en Ukraine est venue s’ajouter à une actualité internationale particulièrement difficile. A ce contexte, il faut ajouter une réalité que tout le monde a constaté : le week-end, les rues de la principauté continuent d’être très peu fréquentées. Ce constat, le président de l’union des commerçants et artisans de Monaco (UCAM), Alexandre Pasta, le fait aussi. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il avance quelques solutions pour tenter de relancer l’activité. Et cela passe notamment par une ouverture des commerces le dimanche. On s’en souvient, ce sujet sensible a été débattu, parfois de façon assez musclée, dans l’hémicycle du Conseil national. Le 24 juin 2019 une loi a enfin été votée. Alors qu’un système basé sur des zones avait été envisagé, c’est finalement une autre solution qui a été fixée dans la loi : la possibilité pour chaque salarié de travailler 30 dimanches par an, avec un remboursement des charges patronales pour les commerces n’ayant pas plus de 10 salariés, et réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1,2 million d’euros. « On va tous voter ce projet de loi pour lutter à armes égales avec les concurrents des États voisins », avaient alors lancé les conseillers nationaux, en adoptant ce texte à l’unanimité. Ils espéraient 52 dimanches par an, ils en ont obtenus 30, mais ils ont évité le zonage, s’estimant du coup globalement satisfaits de cet accord. Deux ans plus tard, l’heure est au bilan, et il n’est pas franchement positif. « Dans certains quartiers, c’est un peu plus compliqué. Quand on se dirige le dimanche vers le boulevard des Moulins et la rue Grimaldi, c’est peut-être plus rare de croiser des commerces ouverts », raconte Alexandre Pasta. Visiblement pas convaincus par la rentabilité, les commerçants ne franchissent pas nécessairement le pas de l’ouverture dominicale. En face, la concurrence continue d’attirer les clients le dimanche, notamment les centres commerciaux français de Polygone Riviera à Cagnes-sur-Mer, de Cap 3 000 à Saint-Laurent-du-Var, ou encore The Mall à Sanremo, en Italie. Pour le moment, le volontarisme affiché par la principauté ne paie pas. Du côté du gouvernement, on préfère se donner encore un peu de temps. Le département des affaires sociales et de la santé a rappelé qu’il est « prévu à l’article 4 de la loi 1 471 qu’au terme d’un délai de trois ans à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, le gouvernement et le Conseil national examineront conjointement ses modalités de mise en œuvre. Ce sera l’occasion de faire le bilan de cette mesure, même si la pandémie a certainement joué un rôle sur les effets de cette mesure ». Et peut-être aussi l’occasion de revoir sa copie.