vendredi 26 avril 2024
AccueilPolitiqueUnion Monégasqueexplique son programme

Union Monégasque
explique son programme

Publié le

Anabela Crovetto et Jean Billon ont rejoint la liste Union Monégasque, portée par Jean-Louis Grinda. UM a aussi évoqué trois thèmes pour sa campagne : l’amendement budgétaire, la retraite des fonctionnaires et les finances publiques.

Ils sont désormais neuf sur la liste montée par Union Monégasque (UM) pour les élections nationales du 11 février 2018. Le 12 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse, la tête de liste UM, Jean-Louis Grinda, a fini par lâcher deux nouveaux noms : Anabela Crovetto et Jean Billon. « Anabela Crovetto travaille dans le secteur immobilier. C’est une jeune femme moderne qui a beaucoup à nous apporter, a commencé la tête de liste UM. Quant à Jean Billon, c’est LE spécialiste monégasque du droit social. Ses compétences sont plus que largement reconnues. Ce sont deux apports importants pour notre liste, dans deux secteurs différents. »

« Idée »

Mais c’est par une intervention très politique qu’a commencé Jean-Louis Grinda, entouré, pour la première fois, de Jean-Michel Rapaire, qui représentait le groupe Renaissance (lire Monaco Hebdo n° 1032. L’ex-élu Nouvelle Majorité (NM), Jean-Charles Allavena, qui a aussi décidé de rejoindre la liste UM, était également présent. « Presque un mois après l’entrée en lice de Béatrice Fresko-Rolfo et de Stéphane Valeri, nous n’avons encore rien lu ou entendu qui soit un embryon de programme. Peut-être que Béatrice Fresko-Rolfo attend l’assemblée générale de Rassemblement & Enjeux (R&E) [le 18 octobre — N.D.L.R.] ? Mais alors, pourquoi se déclarer si tôt, pour se taire si vite ? » Quant à la tête de liste de Primo !, Stéphane Valeri, Jean-Louis Grinda estime qu’il « ne dit rien sur rien. Jusqu’à présent [la conférence de presse UM a eu lieu le 12 octobre, soit 24 heures avant celle organisée par Stéphane Valeri — N.D.L.R.], il est son propre projet. Ce qui n’est pas très rassurant pour la nécessaire qualité du débat. Il manque de peps ! Donc, j’espère que les gens qui l’entourent vont se dépêcher de lui en donner, car il en a bien besoin… » Une pause. Puis Grinda reprend : « Je trouve invraisemblable que quelqu’un qui a été président du Conseil national pendant 7 ans et demi, puis qui a été conseiller-ministre pendant 7 ans et demi, n’ait pas sorti une idée. Pas une seule idée, à part « élisez-moi ». » Alors que beaucoup d’observateurs estiment que Primo ! et Stéphane Valeri sont ultra-favoris dans la course aux élections nationales de février 2018, Grinda reconnaît la valeur de son adversaire, sans baisser les bras pour autant : « Il est évident que, sur le papier, nous sommes les challengers. En face, nous avons un adversaire de qualité, qui a une longue vie politique derrière lui. Mais dans les courses, ce n’est pas forcément celui qui court le plus vite tout le temps qui gagne. Celui qui gagne, c’est celui qui court le plus vite, au bon moment… »

SPA

Du coup, impossible pour UM de ne pas dégainer quelques « idées », eux qui reprochent aux deux autres listes de ne pas en avoir, pour l’instant. La première qu’a choisie de mettre en avant l’élu UM Jean-François Robillon est loin d’être nouvelle, puisqu’il s’agit de l’amendement budgétaire. Pour justifier sa demande, Robillon a énuméré les projets sur lesquels il aurait aimé que le Conseil national puisse réellement peser. Comme le projet de création d’une SPA dans le parc Princesse Antoinette, pour 6 millions d’euros. « Six millions d’euros pour installer des chats et des chiens qui font du bruit, qui urinent, dans un parc où viennent des enfants, et à proximité duquel vivent des gens qui ont payé cher leur appartement… En termes de promotion, ça me semble très moyen… », a ironisé Jean-François Robillon, tout en rappelant qu’avant la nouvelle Constitution de 1962, le Conseil national disposait de l’amendement budgétaire. Et qu’il serait, bien entendu, question d’un amendement budgétaire très encadré : « hors de question » de supprimer des recettes ou des budgets déjà engagés dans un programme triennal, par exemple : « On voudrait juste pouvoir supprimer certaines opérations que les élus ne jugeraient pas utiles, rentables ou nécessaires. On ne veut évidemment pas réécrire le budget proposé par le gouvernement. Nous n’en avons de toute façon pas les moyens, ne serait-ce qu’en termes d’effectifs. » Une certitude : ce pouvoir supplémentaire devra passer par une modification de la Constitution, ce qui nécessitera un vote de 2/3 des élus ou une décision du palais princier.

Retraites

Deuxième sujet abordé par UM : les finances publiques. « Le fonds de réserve constitutionnel (FRC) continue à être utilisé comme un budget bis, soupire Bernard Pasquier. Il y a des dépenses et des recettes qui n’apparaissent nulle part, ni au FRC, ni au budget. Comme par exemple l’extension en mer ou Testimonio 2. On parle ici de plusieurs centaines de millions d’euros. C’est scandaleux ! » Bernard Pasquier rappelle que le budget national est de 1,3 milliard d’euros et que le FRC dispose de 2 milliards d’actifs liquides, « soit un an et demi de dépenses, contre 4 ans il y a 10 ans. Nos réserves liquides représentent moins de 50 % de notre PIB. En Norvège, elles représentent presque 3 fois le PIB. Ce qui ferait environ 15 milliards d’euros à l’échelle de Monaco. » Bref, UM estime que l’Etat dépense trop et épargne trop peu. Une situation jugée « inquiétante », alors que d’énormes chantiers sont programmés, comme le nouveau centre hospitalier Princesse Grace (CHPG) ou le Très Grand Ida (TGI), par exemple. « Nous nous comportons comme des flambeurs, sans souci d’équité pour les générations futures », estime Pasquier, tout en militant pour que soit enfin rétablie « la vérité sur les chiffres, en inscrivant toutes les dépenses au budget voté par le Conseil national ».

« Aléas »

Dernier sujet abordé par UM : le financement des retraites des fonctionnaires. Des retraites qui représentent environ « 70 à 80 millions d’euros par an, dont la moitié à la charge de l’Etat et le reste financé par les cotisations ». Pasquier souhaite créer une caisse autonome des retraites pour les fonctionnaires, sur le modèle de la caisse autonome des retraites du secteur privé. Actuellement, les fonctionnaires ont une retenue de 6 % sur leurs salaires et le gouvernement ne paie pas de cotisation patronale. Cette nouvelle caisse imaginée par UM serait alimentée par une cotisation des fonctionnaires « du même niveau qu’aujourd’hui » et par une cotisation patronale versée par le gouvernement, « dont le niveau sera à définir par une étude d’actuaires ». Sans oublier le transfert à cette caisse de retraite de « tous les immeubles domaniaux dans le bilan du FRC, ainsi que des revenus de ces actifs ». Enfin, une somme forfaitaire annuelle serait allouée par le budget ou le FRC, jusqu’à ce que cette caisse ait atteint l’équilibre financier. « L’objectif est de sécuriser la retraite des fonctionnaires et de la rendre moins dépendante du budget et de ses aléas économiques. Il n’est pas question de lancer une réforme de la retraite de la fonction publique ou de remettre en cause les avantages des retraités fonctionnaires », insiste Jean-François Robillon. Tout en soulignant que la mise en place de cette nouvelle caisse pourrait nécessiter « plusieurs années ».

 

UM semble bien loin de HM

Les listes Horizon Monaco (HM) et Union Monégasque (UM) peuvent-elles se rapprocher, voire fusionner ? L’élu UM, Bernard Pasquier, a donné un début de réponse : « On aura 24 candidats sur notre liste. Chez nous, tout le monde est d’accord sur tout. On partage les mêmes idées et les mêmes valeurs. Nous sommes une équipe soudée. On avance dans la même direction. De plus, Jean-Louis Grinda laisse parler tout le monde. Ce n’est pas forcément le cas chez nos concurrents. Notre ADN, ce n’est pas un type qui court et derrière, tout le monde qui se met en file indienne, au garde à vous… » Ne serait-ce que sur le dossier européen, un sujet sur lequel HM s’est toujours montré extrêmement réservé, le rapprochement avec UM semble plus que compliqué. L’intervention de Pasquier ferme, a priori, la porte à un rapprochement avec Béatrice Fresko-Rolfo et sa liste HM.

 

Déjà trois réunions publiques pour UM

• Jeudi 26 octobre, à la Pizzeria du stade, à 19h.

• Jeudi 2 novembre, à la Bodeguita, à 19h.

• Mercredi 15 novembre, au restaurant La Société Nautique, à 19h.