vendredi 29 mars 2024
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Union des Monégasques : « Une opposition active »

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Le groupe Union des Monégasques (UDM) a retrouvé ses adhérents le 17 octobre dernier au Café théâtre. Avec en toile de fond : Conseil de l’Europe, SBM et critiques sur l’attitude de la majorité du conseil national.

L’heure était aux retrouvailles. Le groupe UDM a renoué le contact avec ses fidèles le temps d’un café citoyen. Le premier, depuis la débâcle électorale de février dernier. C’est Jean-Louis Grinda et Bernard Pasquier qui ont joué les maîtres de cérémonie. Avec un objectif : montrer que « l’opposition au conseil national est active ». La preuve ? En novembre prochain, la minorité déposera une proposition de loi « sociétale qui ira dans le sens de l’intérêt général », ont annoncé les élus. Sans en préciser le contenu. « On est peut-être que 3, mais l’on représente 40 % des Monégasques, a insisté Pasquier. J’avais eu des appels du pied de l’autre camp… mais j’ai dit à Jean-François Robillon : « J’ai préféré perdre avec toi que gagner avec eux. »»

« Choqué »
Les parlementaires ont profité de la réunion publique pour asséner quelques tacles à la majorité. D’abord, sur l’attitude des élus Horizon Monaco au conseil de l’Europe. « Je suis choqué, je vous le dis franchement. J’ai honte de nos représentants monégasques qui se comportent en anti-européens. Je me retrouve à Strasbourg à essayer de montrer que Monaco n’est pas fait seulement de gens qui regardent leur nombril et qui veulent rester chez eux, entre eux, avec leur sous », a lancé Pasquier (1). Avant de souligner que les anciens représentants au conseil de l’Europe — le tandem Gardetto/Marquet — « avaient développé un respect immense de tous les parlementaires. » « Monsieur Allavena a demandé le départ du rapporteur Anne Brasseur alors qu’il y a 99 % de chances qu’elle devienne présidente du Conseil de l’Europe dans deux mois », a déploré Pasquier. Un acte d’ailleurs qualifié de « faute politique » et « de faute morale » par Grinda. « J’estime que lorsqu’un parlementaire déclare de telles choses, il engage toute la Principauté. »

« Pompier pyromane »
Autre sujet longuement abordé : la SBM. « La majorité a une stratégie de pompier pyromane. On a vu un président du conseil national se plaindre dans la presse qu’il n’avait pas rencontré le directeur des jeux… Et alors ?, a lancé Grinda. De plus, sur la SBM, la majorité, qu’a- t-elle proposé ? Rien ! Zéro ! » Interrogé par un adhérent sur le Sporting d’hiver, le directeur de l’Opéra a de nouveau rappelé sa ferme opposition quant à sa destruction. « Tout le monde a laissé pourrir ce bâtiment pendant 30 ans. Il n’a pas été rénové, ni repeint. Symboliquement, la princesse Caroline de Hanovre a d’ailleurs choisi cet endroit pour marier son fils, en voulant montrer sans doute, une dernière fois, que c’était un endroit indispensable et emblématique de notre ville. Je ne veux certainement pas parler à la place de son Altesse, mais c’est je pense, un message », a-t-il souligné. Avant de nuancer ses propos. « Ce qui est en revanche parfaitement idiot, c’est que le Sporting d’Hiver est tout de même placé dans un des endroits les plus chers au monde. Le prix du m2 est énorme. Est-ce qu’il fallait y laisser dedans les bureaux administratifs de la SBM et les locaux de l’informatique ? Economiquement, c’était évidemment une absurdité. Le montage financier est donc, il faut l’avouer, séduisant. On va construire pour 350 millions d’euros, un projet qui va en valoir 1,8 milliard. »

« Monsieur propre »
La cellule de veille de la priorité nationale, a été elle aussi la cible de critiques : « On nous avait promis un « Monsieur propre » de la priorité nationale, on nous a sorti un joli prospectus. Mais depuis le 21 février, ne pas avoir été fichu de nommer un commissaire à la priorité nationale, c’est curieux », a encore lancé Grinda. Avant d’évoquer un dernier sujet de préoccupation : la nouvelle loi électorale et le règlement intérieur du conseil national. « Je sens pointer à l’horizon une volonté de rendre de plus en plus professionnelle la vie politique dans notre pays. Et là je dis, halte au feu, c’est une très mauvaise idée. »

(1) Pendant la campagne électorale, Laurent Nouvion avait déclaré « On veut rester chez nous, entre nous, avec nos sous. »