samedi 27 avril 2024
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Présidentielle 2012 : Quatre leaders et Twitter

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Philippe Goulliaud
Philippe Goulliaud, rédacteur en chef du service politique du quotidien Le Figaro © Photo Monaco Hebdo.

Le rédacteur en chef du service politique du quotidien Le Figaro, Philippe Goulliaud, a donné son point de vue sur le début de campagne électorale dans le cadre d’une conférence de la Monaco Méditerranée Foundation.

«L’élection sera très ouverte ». Philippe Goulliaud ne « lit pas dans le mare de café » mais il sera, au printemps 2012, aux premières loges de la présidentielle française. Le rédacteur en chef du service politique du Figaro était invité à s’exprimer sur le sujet le 10 janvier dernier par la Monaco Méditerranée Foundation. Pour lui, ils sont « quatre à pouvoir figurer au second tour » (Sarkozy, Hollande, Bayrou, Le Pen). « C’est la première fois que ça arrive. Jusqu’à présent, il n’y avait toujours eu au maximum que trois prétendants au second tour d’une présidentielle. Tout est possible. Un 21 avril bis comme un 21 avril à l’envers. Il y a des gens à droite comme à gauche qui oscillent entre une grande confiance et une grande inquiétude », explique Philippe Goulliaud. Les chances de l’emporter ne sont cependant pas les mêmes pour le journaliste. Il « exclut la possibilité » que Marine Le Pen puisse être élue à la tête de l’Etat. « Je serai par ailleurs très gêné si elle ne réunissait pas les 500 parrainages pour être candidate », dit-il. Quant au centriste François Bayrou, s’il accède au second tour, « tout est ouvert pour lui ». Même s’il « reste un homme seul, sans appareil politique derrière lui ».
Reste ceux qui font la course en tête?: Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le premier ne s’est pas encore déclaré. « Sarkozy est un grand fauve politique. Il se lancera quand il le sentira. Ça sera plutôt en mars mais s’il doit accélérer la cadence, il le fera », commente Philippe Goulliaud. Il a contre lui deux facteurs?: le rejet qu’il suscite et des adversaires gênants dans son propre camp (De Villepin, Morin). « Il n’est pas certain que De Villepin atteigne les 500 parrainages mais il a payé le loyer de son QG de campagne jusqu’à fin mai. Il veut donner l’impression qu’il est déterminé. S’il fait moins de 5 %, c’est le meilleur moyen de sortir du jeu politique », analyse le journaliste. Concernant François Hollande, le danger peut venir de son propre camp. « La gauche exerce des responsabilités locales sauf dans les Alpes-Maritimes. Beaucoup d’élus n’ont sans doute pas faim politiquement et se disent qu’ils ont probablement beaucoup à perdre s’ils s’engagent aux côtés de Hollande », dit Philippe Goulliaud.

Le Figaro, le tweet et la Une de Libé
Et le journaliste d’ajouter?: « Internet va jouer un rôle énorme. En 2007, c’était le b.a.-ba. La campagne se passera davantage sur Twitter que sur Facebook. Il est évident que cela appauvrit le discours politique. 140 signes, ça ne laisse pas de place à la nuance et ça peut jouer des tours. On n’évitera pas les petites phrases ». D’ailleurs, chaque journaliste du service politique du Figaro, à savoir quinze personnes pour la version papier, dispose d’un compte Tweeter. Philippe Goulliaud définit volontiers Le Figaro comme « partisan » mais « nombre d’élus socialistes disent que c’est en lisant Le Figaro qu’ils en apprennent le plus sur le PS ». « On a beaucoup de demandes d’interviews en période de campagne. Il y a des gens qui considèrent qu’ils ont un droit de tirage sur le Figaro », poursuit-il. Quid de la lettre aux Français de François Hollande en Une de Libé?? « C’est tout à fait normal. Le plus gênant, c’est la façon dont elle a été mise en page. C’est un choix artistique discutable. Si nous avions reçu une lettre de Nicolas Sarkozy aux Français, nous l’aurions publiée mais pas de cette manière ».