Trois élus de l’Union pour la Principauté (UP) ont voté pour le budget rectificatif 2015 : Jean-Michel Cucchi, Sophie Lavagna et Christophe Robino. Le quatrième, Thierry Crovetto s’est abstenu. Le président de l’UP Patrick Rinaldi assure que ce sont les avancées obtenues sur le projet immobilier du très grand Ida qui expliquent ce vote.
Le bilan de ces séances budgétaires ?
Manifestement il y a un problème. L’ambiance était crispée et les positions de certains élus ont pour le moins beaucoup changé en cours de route. La principale avancée reste d’ordre opérationnel pour nous, mais c’est la seule : celle qui permet au projet très grand Ida de pouvoir avancer sereinement, vu que l’école sera placée dans le socle du projet Stella, anciennement Agaves II. Une déception majeure, c’est que la communication autour des enjeux de ce budget et celle qui aurait permis aux Monégasques d’en saisir les enjeux, a été totalement inexistante. C’est mon avis.
Dix abstentions et un vote contre : comment analyser ce résultat ?
Vu le rapport de la commission des Finances, c’est un résultat surprenant après des semaines de pédagogie en faveur d’un vote « contre ». Ce qui marque bien certains écarts entre les uns et les autres.
En tant que président de l’UP, vous avez donné des consignes de vote à vos quatre élus ?
L’UP compte quatre élus responsables et indépendants. Ils se retrouvent sur des logiques communes. Je n’ai donc pas besoin d’intervenir pour les mettre d’accord. Les élus se sont exprimés en faveur du budget pour des raisons qui leur sont propres. Et leur vote n’a pas la même nature que les autres tendances du « oui ». Par ailleurs, nous avons complètement intégré le vote de Thierry Crovetto et ses raisons avec lesquelles nous sommes en phase.
C’est vraiment cohérent de ne pas voter de la même manière au sein d’un même groupe politique ?
Nous ne sommes pas dans une armée de soldats. Nous sommes un mouvement ouvert et qui a des principes forts : en particulier celui de faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers, de faire passer le logement des Monégasques en priorité numéro un, et de vouloir que les grands sujets avancent. Comme celui de la Société des Bains de Mer (SBM) sur lequel notre groupe a en revanche systématiquement voté contre la ligne. Je rappelle aussi que nous avons voté contre la loi de désaffectation du Sporting d’hiver. Je rappelle enfin que, même si nous sommes un groupe imbriqué dans un ensemble aujourd’hui majoritaire, nous n’avons pas peur de nos positionnements, parfois démarqués.
Dans son rapport très critique Marc Burini a appelé « à ne pas se prononcer en faveur » de ce budget : pourquoi la majorité des élus UP n’a pas suivi cette recommandation ?
En tant que président de l’UP, je le comprends parfaitement. Nos élus ont voté sur une position binaire, qui consiste à encourager et ne pas entraver d’élément constructif pour le logement des Monégasques. Encore une fois, notre principale inquiétude, pour l’avenir des générations futures, concerne le rythme des projets de constructions domaniales. A ce stade, nous devons accompagner le gouvernement vers des projets structurants. C’est ce même principe qui avait guidé notre vote pour le projet de loi lié à Testimonio 2.
Actuellement, quel est l’état des relations entre l’UP et Rassemblement et enjeux (R&E) ?
C’est une question qui revient à chaque changement de saison depuis les élections de 2013. Il n’y a pas de climat particulier et nous ne nous mêlons pas des problèmes éventuels chez notre partenaire de la majorité. C’était déjà le cas l’an passé, lors des tensions liées à leur changement de présidence. Ma réponse est donc identique à celle que je vous ai faite à l’automne 2014. Il n’y a pas de sujet de clivage particulier entre les deux mouvements. Chacun s’occupe de ses adhérents et de l’animation de son parti.
Le paysage politique va se redessiner ?
J’observe la vie politique de Monaco depuis plus de 25 ans. Le paysage politique est toujours fluctuant à Monaco et c’est tant mieux. En ce qui concerne l’UP, elle se porte bien, elle va fêter l’an prochain 15 ans de vie politique. Elle est et sera toujours l’un des éléments incontournable du Conseil national.
