vendredi 26 avril 2024
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Election nationale 2023 – Brigitte Boccone-Pagès : « La cohésion nationale doit rester un objectif de chaque instant »

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Brigitte Boccone-Pagès et L’Union ont fait le plein. En remportant 24 sièges sur 24 avec plus de 89 % des suffrages lors de l’élection nationale du 5 février 2023, ils ont réussi un sans faute, sur lequel Brigitte Boccone-Pagès est revenu pour Monaco Hebdo.

Votre liste, L’Union, a obtenu 24 sièges sur 24 : c’est un carton plein inespéré et historique ?

C’est évidemment une victoire très nette, avec un score sans appel et un résultat en sièges qui représente une première historique depuis que le Conseil national est passé de 18 à 24 sièges en 2003. Bien sûr, c’est une satisfaction aussi bien sur le plan personnel, avec beaucoup d’émotion, mais aussi sur le plan collectif, car c’est avant tout la victoire d’une équipe, d’une liste soudée dans l’union nationale, entre des élus sortants motivés et de nouveaux candidats qui vont découvrir le travail parlementaire et nous apporter un regard neuf.

Comme en 2018, la victoire aura été large et facile ?

La configuration des élections de 2018 et celle de 2023 est totalement différente. En 2018, nous avions trois listes complètes concurrentes, avec des historiques précis. Même si la grande partie des programmes se rapprochait déjà sur l’essentiel, il y avait des points de divergence et des difficultés dans l’historique des relations entre certaines personnes. Aujourd’hui, tout cela est apaisé, pour privilégier l’efficacité à l’approche politicienne. Cette victoire est le fruit d’un travail collectif, et je veux remercier ici chacune et chacun de mes colistiers. Je remercie bien sûr tous les Monégasques qui nous ont fait confiance, et je veux dire à celles et ceux qui ont fait un autre choix que nous serons là pour eux, et que nous serons toujours dans l’ouverture, à leur écoute, pour que toute notre communauté nationale soit bien représentée au Conseil national.

« Je parlerais plutôt de campagne apaisée. Rappelons-nous des niveaux de tension que notre communauté nationale a connu lors des précédents scrutins. Je pense à 2003, je pense à 2013 notamment »

Qu’est-ce qui a été décisif par rapport à votre adversaire, Daniel Boeri et sa liste des NIM ?

Tout d’abord, nous avons constitué une liste forte et unie de 24 personnalités complémentaires. Il est évident que partir avec une liste incomplète de 14 personnes représente un handicap difficilement surmontable au niveau arithmétique. On le voit au niveau des résultats, puisque chaque liste entière apporte 24 suffrages pour L’Union, contre 14 pour nos concurrents. Ensuite, nous avons respecté le “timing” des élections et de l’opinion publique monégasque qui souhaite connaître ses candidates et ses candidats autour du mois d’octobre. Nos compatriotes souhaitent être entendus et écoutés sur les principaux thèmes qui font la vie de notre pays. Nous avons défini à leur contact et à l’épreuve du précédent mandat, les grandes lignes politiques pour les cinq ans qui s’ouvrent. Nous avons un programme solide et complet, pragmatique et responsable.

Brigitte Boccone-Pagès
« Nous allons préparer la séance publique d’installation du nouveau Conseil national qui va se dérouler jeudi 16 février 2023. Ensuite, chaque élu devra se familiariser avec la répartition des responsabilités qui va se dérouler au lendemain de cette séance. » Brigitte Boccone-Pagès. Tête de liste de L’Union. © Photo L’Union

La campagne électorale a été d’un grand calme : a-t-elle été trop calme ?

Vous savez, je parlerais plutôt de campagne apaisée. Rappelons-nous des niveaux de tension que notre communauté nationale a connu lors des précédents scrutins. Je pense à 2003, je pense à 2013 notamment. Nous l’avons vu pendant la crise : ensemble nous sommes plus forts. La cohésion nationale doit rester un objectif de chaque instant. C’est aussi l’une des raisons qui sont à l’origine de la démarche de l’union nationale des élus puis de la liste de l’Union.

« Partir avec une liste incomplète de 14 personnes représente un handicap difficilement surmontable au niveau arithmétique. On le voit au niveau des résultats, puisque chaque liste entière apporte 24 suffrages pour L’Union, contre 14 pour nos concurrents »

Dans la construction et la logique de votre campagne, quels sont les éléments qui ont assuré votre succès ?

Comme je l’ai indiqué, le respect du rythme et des fondamentaux, la qualité de nos outils de communication, le professionnalisme de toute notre équipe de campagne, à qui je veux rendre hommage. Et puis, bien sûr, le fait d’avoir un projet en phase avec les attentes et les besoins de nos compatriotes, et dans le périmètre des prérogatives constitutionnelles de l’institution Conseil national.

Regrettez-vous l’absence de confrontation directe avec la liste concurrente ?

Je la regrette d’autant plus que nous l’avions sollicitée pour un débat entre têtes de liste. On nous a rétorqué que la notion de tête de liste n’existe pas dans les textes. C’est vrai, puisqu’il s’agit d’un scrutin uninominal de liste à un tour. Mais, pour autant, chaque Monégasque sait bien qu’il y a des chefs de file et des constructions d’une image de tête de liste, notamment médiatique. C’est dommage car, pour la première fois, le comité de coordination de la campagne télévisée s’était ouvert à cette éventualité de manière proactive et encadrée.

Quel bilan faites-vous de vos quatre mois de campagne électorale ?

Avant tout, notre liste a mis cette période à profit pour rapprocher toujours plus notre projet politique des attentes concrètes de nos compatriotes. Nous avons aussi pu renforcer le lien entre colistières et colistiers, pour siéger soudés dès le début du mandat. Chacune et chacun a appris à connaître les autres, dans le respect de la diversité des opinions, dans le débat et dans la confiance dans le fait majoritaire pour tenir une position commune, équilibrée et pragmatique, sur chaque sujet. Ainsi, les 24 personnes élues sont solidaires d’un programme qui vise à préserver et renforcer notre modèle économique et social avancé. En votant pour notre liste, les Monégasques nous demandent de protéger le pacte social et de rapprocher les politiques publiques décidées par le gouvernement de la réalité quotidienne des foyers de notre pays.

« En votant pour notre liste, les Monégasques nous demandent de protéger le pacte social et de rapprocher les politiques publiques décidées par le gouvernement de la réalité quotidienne des foyers de notre pays »

C’est désormais une nouvelle séquence qui débute : comment allez-vous l’organiser ?

Tout d’abord, nous allons préparer la séance publique d’installation du nouveau Conseil national qui va se dérouler jeudi 16 février 2023. Ensuite, chaque élu devra se familiariser avec la répartition des responsabilités qui va se dérouler au lendemain de cette séance. Le début du mandat sera très important, pour bien fixer nos priorités et enclencher un travail constant et efficace avec le gouvernement, dans le respect des prérogatives respectives des deux partenaires institutionnels que nous sommes. Nous allons aussi nous pencher immédiatement sur notre organisation interne, avec de nouveaux collaborateurs et assistants d’élus. J’accorde une grande importance à l’organisation et au suivi des dossiers, et je souhaite que chaque élu puisse s’épanouir dans le cadre de son mandat, au service de nos compatriotes et de notre institution.

Quels sont les premiers dossiers sur lesquels vous allez plancher ?

Nous allons mettre en place un calendrier législatif, afin de planifier et de séquencer notre action. De plus, je ne veux plus que le Conseil national se retrouve à devoir étudier des textes dans des délais contraints comme ce fut encore le cas au mois de novembre 2022. L’année 2023 sera cruciale pour Monaco, le Conseil national est toujours resté en ordre de marche, et désormais il sera encore plus mobilisé pour défendre l’intérêt général, celui des Monégasques et du pays, dans l’union nationale et l’unité des institutions.