vendredi 26 avril 2024
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Brèves de budget primitif

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L’examen du budget primitif 2023 a été l’occasion pour les élus du Conseil national de balayer une série de sujets très divers, de l’emploi des Monégasques à la Société des bains de mer (SBM), au statut du personnel de la prison de Monaco, en passant par l’accès aux parkings publics de la principauté.

SBM : bientôt des Monégasques partout ?

La conseillère nationale Priorité Monaco (Primo !) Marie-Noëlle Gibelli a pointé la priorité d’emploi pour les Monégasques, « une entreprise dans laquelle l’État monégasque est actionnaire à plus de 60 % ». Estimant que la SBM devrait avoir une attitude « proactive » plutôt que d’attente vis-à-vis des candidats potentiels, afin que les Monégasques puissent postuler dans tous les secteurs de cette entreprise, pas uniquement des jeux. « Une feuille de route doit être donnée pour que l’on puisse proposer aux Monégasques de véritables opportunités de carrière à la SBM, qui est une entreprise qui fait partie de leur patrimoine collectif », a demandé cette élue. Le conseiller-ministre pour les finances et l’économie, Jean Castellini, a dit partager cette analyse, sans douter que « la nouvelle direction de la SBM la partage, tout comme l’actuelle d’ailleurs ». Mais pour aller plus loin, Jean Castellini s’est dit ouvert à « l’idée d’une feuille de route conçue de manière très transversale en fonction des métiers, en fonction des carrières, en fonction des formations, peut, et doit être retenue. Nous le ferons dès le début de l’année 2023 ». Ce sujet devrait aussi être à l’ordre du jour d’une réunion tripartite, qui réunira le gouvernement monégasque, la SBM et les élus du Conseil national, au premier trimestre 2023.

Marie-Noëlle Gibelli
Marie-Noëlle Gibelli. Elue Priorité Monaco (Primo!).© Photo Conseil National.

« Une feuille de route doit être donnée pour que l’on puisse proposer aux Monégasques de véritables opportunités de carrière à la SBM, qui est une entreprise qui fait partie de leur patrimoine collectif »

Marie-Noëlle Gibelli. Elue Primo!

Les classes musicales à horaires aménagés prolongées jusqu’au baccalauréat

« Un moment de satisfaction intense. » C’est ainsi que l’élu Union Monégasque (UM), Jean-Louis Grinda a décrit son ressenti, un peu après 19 heures, dans la soirée du 9 décembre 2022. S’adressant au conseiller-ministre pour l’intérieur, Patrice Cellario, Jean-Louis Grinda a évoqué un vieux dossier qu’il défend depuis plusieurs années déjà. « Le plaisir est plus grand quand l’escalier est long pour monter au Nirvana, a repris cet élu. M. Cellario, vous m’avez fait enfin connaître le Nirvana. Car, après dix années de demandes, nous avons réussi à obtenir que les classes musicales à horaires aménagés se poursuivent jusqu’au baccalauréat. Jusqu’à présent, ça se terminait au brevet. Je ne sais plus combien de fois j’ai demandé cela, mais j’ai blanchi sous l’ouvrage. Et vous aussi, d’ailleurs. Même si ça a été long, je vous en remercie. »

« M. Cellario, vous m’avez fait enfin connaître le Nirvana. Car, après dix années de demandes, nous avons réussi à obtenir que les classes musicales à horaires aménagés se poursuivent jusqu’au baccalauréat »

Jean-Louis Grinda. Elu UM

Bientôt une lecture des plaques minéralogiques dans tous les parkings ?

C’est l’élu Priorité Monaco (Primo !) Franck Julien qui a posé la question en début de séance budgétaire, le 9 décembre 2022. « Sait-on quand sera généralisée la lecture des plaques d’immatriculation à tous les parkings de la principauté ? », s’est demandé ce conseiller national. Les parkings de la place du casino et de Fontvieille sont déjà équipés de ce dispositif a rappelé la conseillère-ministre pour l’équipement, l’environnement, et l’urbanisme, Céline Caron-Dagioni, qui a raconté la genèse de ce dossier. Évoquant l’apparition de deux difficultés, elle a rappelé que les logiciels de reconnaissance de plaques minéralogiques sont adaptés à certaines typologies des plaques européennes. Il a donc fallu adapter ce logiciel pour les plaques monégasques qui affichent quatre ou cinq caractères. « Nous travaillons dessus et nous avons obtenu de bons résultats. Donc nous avons équipé les parkings du casino et de Fontvieille, ce qui a effectivement permis de gagner en fluidité de circulation », a indiqué Céline Caron-Dagioni.

Céline Caron-Dagioni
Céline Caron-Dagioni. Conseillère-ministre pour l’équipement, l’environnement, et l’urbanisme. © Photo Conseil National.

« Nous écrirons aux abonnés pour leur proposer ce service, car certains abonnés refusent la lecture de leur plaque d’immatriculation. Chacun doit pouvoir choisir »

Céline Caron-Dagioni. Conseillère-ministre pour l’équipement, l’environnement, et l’urbanisme

Deuxième problème : la technologie des capteurs déjà présents dans les parkings publics à Monaco. Ce matériel a été installé il y a plus de dix ans et il est aujourd’hui quelque peu dépassé par la technologie actuelle. « Ces capteurs ne sont plus assez sensibles et ils ne lisent pas assez bien les plaques », a glissé la conseillère-ministre pour l’équipement, l’environnement, et l’urbanisme. Des budgets ont donc été inscrits en 2023 pour faire le nécessaire. En 2023, les capteurs et les caméras seront changés, et les bornes seront mises à jour dans tous les parkings publics de Monaco. « Nous écrirons aux abonnés pour leur proposer ce service, car certains abonnés refusent la lecture de leur plaque d’immatriculation. Chacun doit pouvoir choisir », a insisté Céline Caron-Dagioni. « Dans un monde idéal, il faudrait que ce système fonctionne dans tous les parkings, et pas seulement dans le parking de rattachement de l’abonné. Mais j’ai cru comprendre que cela posait un problème avec les serveurs qui fonctionnent par zones. Cela nécessitera sans doute une meilleure communication des serveurs entre eux pour pouvoir faciliter cette mise en œuvre », a répondu Franck Julien, tout en se félicitant malgré tout de cette avancée dans ce dossier. La conseillère-ministre a avancé un problème de carte de parking, qui devrait être réglé en fin d’année 2023 : « La carte de parking multiservices qui permet de se garer dans les autres parkings qui ne sont pas le parking de rattachement, n’est pas liée à la plaque minéralogique, mais à la personne qui est abonnée, et pas à un véhicule. Il faudra donc affecter cette carte multiservices à une plaque minéralogique, pour ensuite pouvoir être débité. Comme il y avait beaucoup de risques d’erreurs, ce service a été suspendu. Les services ne voulaient pas risquer de facturer à une mauvaise personne, parce que la plaque avait été mal lue. Cela aurait provoqué un grand nombre de doléances et de conflits. C’est ce manque de fiabilité qui a repoussé ce développement commercial. Fin 2023, quand tous les parkings auront été mis à niveau, cet axe sera déployé. »

Nathalie Amoratti-Blanc
Nathalie Amoratti-Blanc. Elue Priorité Monaco (Primo!). © Photo Conseil National.

Des préservatifs gratuits pour les 18-25 ans et les mineurs à Monaco ?

En France, le 8 décembre 2022, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la gratuité des préservatifs pour les 18-25 ans dès 2023. Le lendemain, il a précisé que cette mesure s’appliquerait aussi aux mineurs. Il leur sera possible de se procurer des préservatifs en pharmacie, sans ordonnance. Dans une vidéo tournée en Espagne, à Alicante, où il assistait à un sommet européen, Emmanuel Macron a estimé qu’il s’agissait d’une « petite révolution de la prévention, c’est essentiel pour que nos jeunes se protègent lors de leurs rapports sexuels. Mais j’ai été pris à partie par beaucoup, en tout cas par certains d’entre vous, sur le fait que beaucoup de nos jeunes, mineurs, avaient des rapports sexuels et qu’il fallait aussi qu’ils puissent se protéger, qu’ils pouvaient avoir les mêmes contraintes financières. Alors je dis « banco », allons-y. Donc on va faire travailler les équipes pour étendre cette mesure aux mineurs. Je pense que c’est une très bonne politique de prévention pour permettre à tous les jeunes de se protéger. « Sortez couverts », comme disent les grands auteurs. » Le ministre de la santé, François Braun, a précisé qu’il s’agirait d’un remboursement à 100 % assuré par la Sécurité sociale. Partant de cette actualité française, la présidente Priorité Monaco (Primo !) de la commission des droits de la femme et de la famille, Nathalie Amoratti-Blanc, a demandé au gouvernement si cette gratuité verrait aussi le jour à Monaco, pour les 18-25 ans, ainsi que pour les mineurs. Le conseiller-ministre pour la santé, Christophe Robino, n’a pas fermé la porte, estimant qu’il s’agit « effectivement d’un sujet d’importance. Je veux bien m’attarder à regarder, en consultant les grands services compétents sur le sujet. Et je reviendrai vers vous avec une réponse adaptée ». À suivre, donc.

Statut du personnel de la prison de Monaco : une avancée attendue pour début 2023

Dans la soirée du 9 décembre 2022, un peu après 21 h 30, le président Priorité Monaco (Primo !) de la commission de législation, Thomas Brezzo, a questionné le gouvernement concernant le statut du personnel de la prison de Monaco : « Ce sujet a été évoqué lors des discussions autour du projet de loi qui concerne les fonctionnaires de la commune. En juillet 2022, à l’occasion du vote de la loi sur les fonctionnaires de l’État, on avait dit qu’il fallait trouver une solution à leur situation. Aujourd’hui, ils restent contractuels, donc ils sont renouvelés d’année en année. Cela fait des années qu’on leur promet des choses, il serait donc intéressant que ce projet aboutisse enfin. » En réponse, le ministre d’État, Pierre Dartout, a indiqué qu’il avait été « convenu » que le personnel de la maison d’arrêt de Monaco ne serait pas intégré au statut général des fonctionnaires. Évoquant des travaux communs avec la direction des services judiciaires pour aboutir à un « statut propre » pour ces personnels. La direction des services judiciaires travaille sur une série de propositions. Secrétaire général du gouvernement depuis le 7 février 2022 en remplacement de Robert Colle, Marc Vassalo a indiqué que « l’objectif, c’est d’aboutir à une ordonnance souveraine qui prévoit de régir leur situation statutaire. Comme pour les agents de l’État, c’est un travail que nous menons en parallèle ». Des avancées sont attendues pour le début de l’année 2023.