vendredi 26 avril 2024
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Nice-Matin : Une dizaine de repreneurs potentiels ?

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Les repreneurs potentiels de Nice-Matin avaient jusqu’au 15 juillet minuit pour déposer leur offre. Une dizaine de candidats potentiels se sont manifestés.

Qui est susceptible de reprendre les rênes du quotidien régional ? Mardi dernier, au siège ou dans les agences locales de Nice-Matin, on attendait impatiemment de connaître l’identité des candidats à la reprise. Les investisseurs potentiels avaient jusqu’au 15 juillet, minuit, pour manifester leur intérêt. A partir de cette date, les offres seront étudiées par les administrateurs judiciaires, Me Huertas et Abitbol. « Pour l’heure, c’est l’incertitude la plus totale. On en saura plus lundi. Un comité d’entreprise est programmé le 21 juillet, durant lequel nous seront communiquées les offres. Après le CE, une période de négociation démarrera avec le président du tribunal de commerce, le procureur de la République et les administrateurs judiciaires, en lien avec la direction de Nice-Matin et les partenaires sociaux. Tout va se décider d’ici le début du moins de septembre », explique un représentant du personnel selon qui « une dizaine de candidats potentiels à la reprise ont manifesté leur intérêt ». Des candidatures sérieuses ou fantaisistes. Pendant un mois, les avocats ou conseils des candidats potentiels se seraient bousculés chez les administrateurs judiciaires pour examiner le dossier Nice-Matin dans la “Data room”.

De Mougeotte à Rossel
D’ici lundi, les noms des repreneurs hypothétiques vont forcément filtrer. D’ailleurs le 15 juillet, l’AFP annonçait qu’Etienne Mougeotte, ancien vice-président de TF1 et actuel directeur général de Radio Classique, et Charles Villeneuve, journaliste et ancien présentateur emblématique de TF1, étaient intéressés. Ils se porteraient candidats au rachat du groupe, au côté d’Iskandar Safa, l’homme d’affaires franco-libanais. Safa est l’actionnaire principal du chantier naval des Constructions mécaniques de Normandie et président du groupe FIMAS. Du côté des rumeurs, on évoque aussi des opérateurs de presse quotidienne régionale comme le groupe belge Rossel (notamment la Voix du Nord). La piste d’un conglomérat d’actionnaires monégasques, évoquée un temps, serait, elle, retombée.

Promesses non tenues
C’est en mai que le groupe détenant Nice-Matin, Monaco-Matin, Var-Matin et 50 % de Corse-Matin, a été placé en redressement judiciaire. Comptant aujourd’hui 1 200 salariés, il avait enregistré une perte d’exploitation de 6 millions d’euros en 2013. Et on parle de 500 000 euros de pertes par mois… La situation s’est dégradée ces derniers mois avec les promesses avortées du plan de rachat de Jean Icart et du fonds d’investissement GPX Capital. L’ancien politique niçois et le fonds d’investissement helvète s’étaient engagés à investir 20 millions d’euros lors de l’annonce du rachat du groupe Nice-Matin au groupe Hersant Médias (GHM), le 6 février. De la poudre aux yeux. « Depuis février, Jean Icart et GXP Capital ont à plusieurs reprises reporté la date de versement de cette somme, en raison de difficultés techniques qui auraient retardé le transfert des fonds. La trésorerie du groupe Nice-Matin a continué de se dégrader durant cette période. C’est pourquoi, la direction a demandé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire », avait alors annoncé la direction de Nice-Matin dans un communiqué, le 26 mai. Sous le choc d’une désillusion supplémentaire. En 2012, Bernard Tapie avait déjà fait naître l’espoir d’investissements, notamment dans le développement de l’offre numérique, indispensable pour l’avenir des titres. Des promesses là aussi chimériques puisque l’homme d’affaires marseillais a misé sur La Provence en octobre 2013.

En bref

A l’origine, Nice-Matin est né en 1947. Aujourd’hui présidé par Dominique Bernard, il a notamment été dirigé par Michel Bavastro, co-fondateur du journal, et Michel Comboul. Au fil du temps, il est passé entre les mains de Hachette Filipacchi Médias, filiale du groupe Lagardère, puis du Groupe Hersant Médias.