Alors que la question des tarifs de l’essence est au cœur du débat politique français, effet boule de neige, la Principauté baisse aussi les prix des carburants.
Par Andy Calascione.
C’était une promesse de campagne de François Hollande. En cette période de crise, le candidat socialiste avait déclaré vouloir bloquer la hausse des tarifs du carburant pour une période de trois mois afin d’aider les ménages les plus en difficulté. La récente flambée du prix du baril de pétrole a donc fait logiquement resurgir cette proposition sur le devant de la scène.
Le mardi 28 août, le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, est allé encore plus loin en annonçant une réduction du prix à la pompe pouvant atteindre « les six centimes » au litre. Une opération rendue possible par la diminution de la taxe sur les carburants (TICPE*, ancienne TIPP) d’un côté, et par une réduction escomptée de la marge des distributeurs de l’autre.
Accords franco-monégasques
Aussitôt dit, aussitôt fait puisque le lendemain la mesure était déjà effective dans une grande partie des stations services françaises et bien entendu maralpines. En raison d’accords signés en 1963 avec la France, la Principauté se doit d’effectuer une baisse fiscale de la même ampleur sur les carburants. Interrogé par Monaco Hebdo, le gouvernement monégasque a indiqué penser que les stations services monégasques « participeront également à la baisse du prix de l’essence ».
Si tout ceci semble très théorique, sur le terrain, les stations services de la région n’ont pas attendu ces récentes déclarations pour agir. C’est notamment le cas pour la station Lorenzi. Situé boulevard Charles III, le pompiste avait déjà réduit de 3 centimes sa propre marge. Depuis, il l’a encore baissée de 2 centimes pour arriver à un sans plomb à 1,68 euro et un gasoil à 1,48. Des tarifs proches de ce que l’on trouve chez le voisin français. Pour Annie Romano qui travaille à la station, il faut surtout se débarrasser de la mauvaise image dont souffre sa profession?: « Il faut bien comprendre que les stations services sont les parents pauvres de la corporation. Ce n’est pas nous qui gagnons de l’argent, ce sont les grands complexes pétroliers ».
Essence à prix coûtant à Nice
Même son de cloche du côté de la grande distribution. Les magasins Leclerc ont décidé de vendre jusqu’à la fin septembre, « minimum », le carburant à prix coûtant. Résultat?: à l’enseigne de Nice Saint-Isidore, le gasoil ne coûte que 1,35 euros le litre. De l’aveu du magasin, « vendre à prix coûtant signifie ne pas faire de bénéfice dessus. Nous ne pouvons pas vendre l’essence à un prix inférieur, car cela voudrait dire vendre à perte et cela est interdit par la loi. »