samedi 27 avril 2024
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Séverine Erhel : « Les technologies sont avant tout ce qu’on en fait »

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Les écrans sont-ils réellement dangereux pour les enfants et les adolescents ? Les chercheuses Anne Cordier et Séverine Erhel, qui ont dirigé l’ouvrage collectif Les Enfants et les écrans (1), mettent en avant une « panique morale » face aux outils numériques. Maître de conférences en psychologie cognitive à l’université Rennes  II, Séverine Erhel a répondu aux questions de Monaco Hebdo.

Quelle est l’origine de ce livre ?

Anne Cordier et moi-même, nous avons eu envie de traiter de ce sujet en partie à cause de la panique morale que l’on a pu observer dans les médias à propos des enfants et des écrans. À partir de 2019, on a vu arriver pas mal d’« entrepreneurs moraux », des experts parfois autoproclamés sur ce thème, qui viennent expliquer des faits plutôt inquiétants dans des articles de presse ou dans des livres. Ces personnes se drapent dans l’idée de protéger les populations. Ils envisagent le pire, et ils vont à l’encontre d’autres personnes qui, elles, pratiquent le numérique. On a aussi vu beaucoup d’experts, comme Michel Desmurget (2), expliquer que l’on était en train de décérébrer toute une génération. Enfin, on a constaté que la population jeune et geek était parfois stigmatisée. On s’est donc demandé où était l’approche scientifique. André Tricot, psychologue et coresponsable du Cnesco, l’instance d’évaluation des politiques de l’éducation, nous a présenté Anne et moi, car il a remarqué que j’intervenais sur les réseaux sociaux pour essayer de remettre un peu d’ordre dans les propos tenus par certaines personnes. Anne Cordier fait beaucoup de conférences autour de ces questions.

Les Enfants et les écrans Anne Cordier Séverine Erhel

Comment avez-vous organisé le travail pour ce livre ?

Avec Anne Cordier, on s’est entendue sur un point : nous sommes chacune experte, mais seulement sur une partie de cette question globale qui concerne les enfants et les écrans. Contrairement à ces fameux experts médiatiques, on ne peut pas se présenter comme des experts de l’ensemble de la question. Nous avons cherché à prendre le contrepied de plusieurs livres sortis récemment. Nous avons donc mis de réels experts face à des mythes, sur lesquels ils ont publié dans des revues à comité de lecture. Cela nous a amené à contacter des auteurs comme Grégoire Borst, Nicolas Poirel, Magali Lavielle-Guida, Dominique Pasquier, Bérangère Stassin… La philosophie de ce livre, c’est de dire : « Ce n’est pas le point de vue d’un expert, c’est le point de vue d’experts, de différentes disciplines, qui dialoguent avec une extrême bienveillance, tout en essayant d’apporter une vision nuancée, qui est celle de la littérature scientifique. » Dans chaque chapitre, on a la vision de deux chercheurs qui dialoguent. Nous voulions avoir une approche pluridisciplinaire, car on considère que la réponse aux problèmes que l’on observe sur le numérique aujourd’hui ne réside pas uniquement dans la psychologie, ou dans l’anthropologie des usages, mais dans des visions plurielles et complémentaires.

Séverine Ehrel
« Nous avons cherché à prendre le contrepied de plusieurs livres sortis récemment. Nous avons donc mis de réels experts face à des mythes, sur lesquels ils ont publié dans des revues à comité de lecture. » Séverine Erhel. Maître de conférences en psychologie cognitive à l’université Rennes II. © Photo DR

Face aux écrans, vous parlez donc de « panique morale » ?

La « panique morale » est un concept proposé en 1972 par le sociologue Stanley Cohen. Il s’agit d’une sorte d’emballement médiatique poussé par un certain nombre de personnes. On retrouve cette panique morale sur les questions autour du numérique, mais elle existe depuis longtemps, et sur d’autres sujets. C’est un sentiment de peur qui se diffuse à travers plusieurs personnes, et qui invoque l’idée que cela peut conduire à des menaces sur le bien-être. On retrouve une sorte de moralisme, avec une inflation du jugement sur une thématique donnée. Les données scientifiques ne sont pas prises en compte, et le consensus n’existe pas. Dans la presse, une étude négative sera énormément mise en avant. À l’inverse, une étude qui sort au même moment, mais qui est beaucoup plus nuancée et beaucoup moins alarmiste, personne n’en parle.

« Nous voulions avoir une approche pluridisciplinaire, car on considère que la réponse aux problèmes que l’on observe sur le numérique aujourd’hui ne réside pas uniquement dans la psychologie, ou dans l’anthropologie des usages, mais dans des visions plurielles et complémentaires »

Cette « panique morale » présente d’autres caractéristiques ?

La panique morale conduit à envisager le pire pour des personnes que l’on sacralise Avec les questions du numérique, quand on parle de « crétins digitaux » (2) et de « décérébration à grand échelle chez les enfants », on est clairement dans cette panique morale. Il y a toujours une crainte qui continue de roder pour les enfants qui jouent aux jeux vidéo. Aujourd’hui, il y a, en plus, une crainte pour les enfants qui vont sur les réseaux sociaux. Enfin, la panique morale suppose aussi une incapacité à prendre en compte le point de vue des gens concernés, donc les enfants et les adolescents. Les entrepreneurs moraux s’indignent, mais, globalement, ils ne savent pas ce que les enfants font.

Vraiment ?

Dans le dernier livre de Michel Desmurget, Faites les lire ! Pour en finir avec le crétin digital (3), cet auteur estime que les enfants devraient lire plus de livres plutôt que de regarder Cyril Hanouna, Docteur House, de jouer à GTA, ou d’aller sur TikTok. Or, il est peu probable que les adolescents regardent Hanouna à la télévision, qui est plutôt regardé par les plus de 45 ans. Ils préfèrent regarder les youtubeurs Squeezie, Michou, ou Inoxtag. Même chose pour la série télévisée Docteur House, dont le lancement remonte à 2004. Il y a une réelle incapacité à comprendre que les enfants peuvent aussi s’épanouir dans une culture du numérique. Comme il y a aussi une incapacité à comprendre ce qu’est une « culture geek ». Pour comprendre cela, il faut lire les travaux des anthropologues des usages.

Qu’est-ce qu’un écran, finalement ?

L’écran est un dispositif d’affichage. Ça n’est que ça. Donc ça ne nous renseigne pas sur les activités ou sur les pratiques. Or, c’est cela qu’il faut regarder.

Pour appréhender correctement ce sujet, faut-il raisonner en temps passé devant les écrans ?

Non. La question du « temps-écran » est une notion qui est utilisée en épidémiologie, parce qu’on ne peut pas faire autrement. Pour autant, cette notion pose problème. En effet, on ne peut pas dire avec précision ce que font les individus avec les écrans : on ne sait pas s’il s’agit du temps juste passé devant un écran, ou si c’est du temps écran médiatisé, ou du temps-écran avec des interactions. Donc, en soi, le temps-écran n’a pas vraiment de sens, car à l’intérieur de ce temps-écran, il peut se passer tout un tas de choses. Autre problème : cette variable est mesurée avec un certain manque de précision, car on mesure cela rétrospectivement, donc en s’appuyant sur la mémoire qu’ont les individus de ce qu’ils ont fait hier ou la semaine dernière. Or, notre mémoire est défaillante, et il faut l’accepter. Dernier problème : systématiquement, on considère que le temps écran va conduire à des effets néfastes. Sauf que c’est plus compliqué que cela. Au-delà du temps-écran, il faut se demander si la pratique du numérique conduit à des usages problématiques, qui vont avoir des effets néfastes sur le quotidien des enfants et des adolescents.

Les écrans sont-ils néfastes pour le développement des enfants et des adolescents ?

À ce jour, on a des difficultés à montrer la causalité. Pour l’instant, on a surtout des enquêtes corrélationnelles, et malheureusement pas toutes de bonne qualité. Du coup, il est difficile de parler d’effets néfastes des écrans sur le développement des enfants et des adolescents. On a quelques associations négatives, avec certaines pratiques du numérique. Par exemple, avoir des activités de cyber-harcèlement va être associé négativement à des questions de santé mentale. C’est une mauvaise pratique avec le numérique. En revanche, des enfants de 2 à 5 ans, qui sont en phase de développement du langage et qui regardent des contenus éducatifs sur des tablettes ou devant un téléviseur accompagnés des parents, cela peut déboucher sur des bénéfices concernant le développement des compétences langagières. La méta-analyse de Madison a montré cela en 2020. En revanche, des enfants laissés trop longtemps tout seul devant n’importe quel contenu, sans que l’on interagisse avec eux, auront de moins bonnes compétences langagières. Aujourd’hui, on est dans le déterminisme technologique : on entend dire que les technologies ont un effet négatif sur notre société. On oublie que les technologies sont avant tout ce qu’on en fait.

« La panique morale conduit à envisager le pire pour des personnes que l’on sacralise Avec les questions du numérique. quand on parle de « crétins digitaux » et de « décérébration à grand échelle chez les enfants », on est clairement dans cette panique morale »

Les écrans peuvent-ils être une aide pour les enfants qui ont un trouble du spectre de l’autisme ?

Les écrans peuvent être des outils de communication, comme l’expliquent Magali Lavielle-Guida et Franck Ramus dans notre livre. Les tablettes peuvent, par exemple, servir d’outil de communication non-verbal, et cela peut aider les enfants qui présentent des troubles du spectre de l’autisme (TSA) à interagir avec des individus. D’autre part, il existe des jeux vidéo, à vocation éducative, qui peuvent aider à stimuler des compétences sociales qui manquent parfois aux personnes qui souffrent de TSA. Le jeu permet de solliciter les compétences liées à la communication pour qu’elles se développent. Donc le numérique peut être un support pour des remédiations.

Il y a un lien de causalité entre le temps d’écran et l’accès au langage ?

Un enfant qui passe trop de temps sur une tablette ou devant un téléviseur, quatre ou cinq heures par jour, peut rencontrer des problèmes pour le développement de son langage. Car il y a alors une substitution des interactions langagières. Plutôt que d’échanger avec ses parents, les interactions langagières de l’enfant vont disparaître, et il va passer trop de temps sur le numérique. L’écran se substitut aux interactions langagières auxquelles l’enfant devrait avoir accès. Il existe des recommandations nationales sur les enfants et les écrans. Par exemple, pour les enfants de 3 ans, c’est une heure par jour d’écran. En revanche, si on regarde un contenu de qualité à la télévision avec un enfant, cela peut être bénéfique pour le développement de ses compétences langagières. En revanche, un enfant laissé tout seul devant la télévision à regarder des publicités, ça ne sera jamais bénéfique pour son langage. Donc l’outil numérique peut être bénéfique avec des contenus éducatifs et s’il est accompagné, si possible, au maximum par les parents pour discuter de ce qui a été vu.

Dans son livre La fabrique du crétin digital  (2), le chercheur Michel Desmurget estime aussi que l’usage des écrans contribue à faire baisser le QI des enfants ?

Michel Desmurget estime que le QI moyen a diminué. Pour cela, il s’appuie sur une étude de Dutton et Lynn, qui a été remise en question récemment par des chercheurs. Aujourd’hui, en France, on n’observe pas de diminution du QI. Il est plutôt en stagnation. On ne devient pas plus bête que la génération précédente. Ce que cette étude montre, c’est qu’il y a une baisse de l’intelligence cristallisée, qui est liée aux connaissances et à la culture. Dans leur protocole, ils comparent une version ancienne des tests de QI à une nouvelle. Et, évidemment, il y a des questions qui ne sont pas réussies par les jeunes adultes… Ils ne savent pas tous ce qu’est une carte téléphonique avec 100 unités, par exemple. En tout cas, ils n’observent pas réellement de diminution du QI sur des tâches qui relèvent davantage de l’intelligence fluide. Dans une étude publiée par Jonathan Bernard, du centre de recherche en épidémiologie et statistiques (4) et ses collègues sur les jeunes enfants exposés aux écrans, ils ont observé une légère association négative qui a été détectée entre l’usage du numérique chez les enfants et certaines performances cognitives. Quand ils annulent les effets des variables socio-économiques, cette diminution est vraiment très faible. Ils observent que le contexte d’utilisation et l’environnement familial pèsent davantage que le temps passé devant un écran.

Vous avez essayé d’échanger plus directement avec Michel Desmurget ?

Je n’ai pas eu l’occasion. On discute par média interposé, pour l’instant. Mais je suis prête.

L’utilisation des écrans entraîne un certain nombre de conséquences sur la cellule familiale et sur la façon d’être parent ?

Dominique Pasquier, qui est directrice de recherche au CNRS et membre du centre de recherche sur les liens sociaux (Cerlis), traite cela dans un chapitre de notre livre. Elle explique que le numérique se substitue parfois à des interactions familiales, et qu’il faut être vigilant sur ces aspects là.

Les écrans sont-ils la cause de l’individualisation de notre société ?

Les écrans, le numérique et les réseaux sociaux sont aussi des vecteurs de socialisation. Il y a donc des processus de socialisation très importants qui existent dans le numérique. Par exemple, le jeu vidéo est un facteur de socialisation pour les enfants à l’école, et notamment chez les garçons.

Les réseaux sociaux désocialisent-ils les enfants et les adolescents ?

Tout dépend ce que l’on fait avec les réseaux sociaux. Aujourd’hui, on voit des communautés qui se retrouvent sur les réseaux sociaux, ce qui est d’ailleurs bien documenté pour les communautés de type LGBT, par exemple. Des individus se rencontrent aussi sur certains réseaux sociaux. Mais il y a aussi des pratiques délétères pour la socialisation, comme le cyberharcèlement, que l’on voit sur les réseaux sociaux. Ce cyberharcèlement est aussi souvent un prolongement d’un harcèlement subit au niveau scolaire. Le harcèlement scolaire est un très bon prédicteur du cyberharcèlement des individus. Les réseaux sociaux sont des outils traversés par nos propres activités humaines, et notamment de socialisation. Tout dépend des activités et des pratiques que l’on a avec les réseaux sociaux.

Quel rôle doivent avoir les parents face aux réseaux sociaux utilisés par leurs enfants ?

Les parents ont une responsabilité pour veiller et accompagner, je ne dis pas « surveiller », leurs enfants à travers les usages du numérique. Il y a aussi un vrai travail à faire du point de vue des politiques publiques. On voit qu’il y a des tentatives de régulation des réseaux, sociaux avec la majorité numérique à 15 ans qui a été votée en mai 2023 en France. Mais ce n’est pas suffisant. Protéger les enfants, implique de la formation et de l’éducation aux médias. En France, on n’est vraiment pas bon sur ce point là. Pour le moment, cette question de l’éducation aux médias est encore peu investie, malgré les efforts des professeurs documentalistes et des médiateurs du numérique. Il y a tout un tas d’usages à expliquer, à décrire. Il faut décrire les risques et les conduites à tenir quand on est en danger, car les jeunes ne sont pas du tout formés à ces questions là. Aujourd’hui, le développement de la sexualité des adolescents se prolonge avec le numérique et le “sexting”, mais ils ne sont pas, non plus, formés là dessus. Les adolescents voient les opportunités de ces activités, mais on leur explique très peu les dangers que cela peut avoir pour eux. Et surtout, ce qu’ils doivent faire, par exemple lorsqu’une photo sexuellement explicite d’eux a été envoyée à plein de gens.

« L’écran est un dispositif d’affichage. Ça n’est que ça. Donc ça ne nous renseigne pas sur les activités ou sur les pratiques. Or, c’est cela qu’il faut regarder »

Que faut-il expliquer ?

Il faut expliquer qu’il doit y avoir un consentement entre deux individus, et qu’ensuite ce consentement ne doit pas être rompu. Quand ce consentement est rompu, les adolescents ne savent pas quelle est la conduite à tenir. Voir des photos de soi diffusée largement, cela peut conduire à du cyberharcèlement, voire même à de gros troubles de la santé mentale.

Les écrans pèsent-ils sur le physique des enfants et des adolescents, avec le surpoids notamment ?

On sait qu’un volume d’écran est associé à des problèmes de comportement alimentaire et d’obésité. La question de la sédentarité se pose énormément aujourd’hui. Dans cette question, les facteurs socio-économiques pèsent aussi beaucoup. Par exemple, les parents qui n’ont pas les moyens de proposer des activités à leurs enfants ou d’avoir des environnements où ils peuvent sortir tranquillement et en sécurité, vont proposer des activités basées sur le numérique.

« Michel Desmurget estime que le QI moyen a diminué. Pour cela, il s’appuie sur une étude de Dutton et Lynn, qui a été remise en question récemment par des chercheurs. Aujourd’hui, en France, on n’observe pas de diminution du QI. Il est plutôt en stagnation »

Les écrans aident-ils vraiment à mieux apprendre à l’école ?

Le papier va être supérieur à l’écran quand on présente des livres numériques qui n’offrent pas d’augmentation du numérique, c’est-à-dire pas d’animation, pas de sons, pas de vidéo… Transférer un livre sur une tablette, ça n’apporte rien. L’intérêt du numérique à l’école, c’est de proposer des formats de présentation innovants, avec des animations et du multimédia, par exemple. Autre avantage : proposer des méthodes qui vont développer des stratégies d’apprentissage particulières. Par exemple, des méthodes permettent de faire du soutien aux apprenants via des sollicitations pour expliquer ce que l’on fait. Ou via des petits quizz qui permettent d’avoir une idée de ce l’on est en train de faire. L’idée, c’est donc de proposer des stratégies qui vont venir soutenir l’apprenant, et le pousser à avoir des activités méta-cognitives, c’est-à-dire à avoir des processus qui vont l’aider à savoir où il en est par rapport aux apprentissages. Là, le numérique apporte un plus. Il ne suffit pas de donner des tablettes dans les écoles pour que ça fonctionne. Il faut des contenus construits avec les enseignants, et qu’on leur laisse du temps pour préparer cela.

Pourquoi le point de vue que vous défendez peine à être entendu, que ce soit par le monde politique ou par le grand public ?

Je pense que nous ne sommes pas assez alarmistes. Du coup, on est moins « vendeurs » dans la presse [rires]. Les points de vue nuancés ne sont pas très « vendeurs ». J’ai l’impression que l’on a rien retenu de la crise du Covid-19 et des « experts » que l’on a mis en avant pendant cette période, et qui ne l’étaient pas forcément. Aujourd’hui, avec les enfants et les écrans, on se retrouve dans la même configuration. On a des gens qui ne sont pas des experts, et qui sont très alarmistes. Il y a un vrai problème aujourd’hui par rapport à la notion d’expertise. Soit c’est un problème de visibilité dans la presse, où, plus on est alarmiste, et plus on est vu et écouté. Soit c’est un manque criant de culture scientifique. Dans les deux cas, c’est la catastrophe.

« Le papier va être supérieur à l’écran quand on présente des livres numériques qui n’offrent pas d’augmentation du numérique, c’est-à-dire pas d’animation, pas de sons, pas de vidéo… Transférer un livre sur une tablette, ça n’apporte rien »

1) Les enfants et les écrans, coordonné par Anne Cordier et Séverine Erhel (Retz), 173 pages, 9,90 euros.

2) La fabrique du crétin digital : les dangers des écrans pour nos enfants, de Michel Desmurget (Seuil, 2019), 432 pages, 22 euros.

3) Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital, de Michel Desmurget (Seuil), 391 pages, 22,50 euros.

4) Jonathan Bernard travaille au centre de recherche en épidémiologie et statistiques, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, universités Paris Cité et Sorbonne-Paris-Nord.

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