samedi 20 avril 2024
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Stella Almondo : la musique et des rêves plein la tête

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Le 15  septembre, à Beaulieu-sur-Mer, Stella Almondo jouera lors du Classic Festival.

Jeune prodige du piano, cette Monégasque est déjà une artiste accomplie. Modèles, études, et master class… Rencontre musicale avec un phénomène.

À 13 ans, Stella Almondo a les attributs d’une future grande pianiste. Discrète et sensible, sa personnalité se dévoile dès ses premières notes au piano. Ses yeux s’illuminent derrière son ardeur juvénile. Un goût artistique subtil et une technique magistrale l’accompagnent. Depuis l’âge de 4 ans, elle vit au rythme de la musique. « Le piano a toujours été une passion démesurée. On peut dire que je suis née musicienne », raconte cette Monégasque. En octobre 2018, en Suisse, elle a été lauréate au concours Jeune Chopin, à Martigny, présidé par la pianiste argentine, naturalisée suisse, Martha Argerich. « J’ai assisté à un de ses concerts. J’ai pu la voir en vrai. C’était très impressionnant. C’est la reine du piano », considère-t-elle. Artiste exigeante, Martha Argerich ne joue plus qu’en formation de musique de chambre ou avec orchestre. L’Argentine est considérée comme l’une des pianistes les plus talentueuses de son époque. Stella Almondo a aussi pour modèle la pianiste géorgienne, naturalisée française, Khatia Buniatishvili. Très médiatisée, son talent va au-delà de la sphère des mélomanes avertis et elle a connu une ascension fulgurante. « J’ai eu l’occasion de la rencontrer. Je suis allée la voir plusieurs fois en concert. Elle m’a signée des autographes. Elle est très gentille. C’est une femme avec un grand cœur. J’espère un jour faire un duo avec elle », confie Stella. Dans ses interprétations, et ses choix musicaux, Buniatishvili suit sa propre ligne. Elle est admirée pour le romantisme de ses interprétations. À l’instar de son modèle, Stella a une passion viscérale pour la musique classique. « En ce moment, je suis amoureuse de la musique romantique. C’est-à-dire Liszt (1811-1886), Rachmaninov (1873-1943), et Tchaïkovski (1840-1893). J’aime encore plus Chopin (1810-1849). J’adore sa délicatesse et sa nostalgie. C’est le compositeur qui me parle le plus », avoue-t-elle.

« Magique »

Surdouée, cette Monégasque apporte à l’interprétation du répertoire romantique et moderne un souffle nouveau. Depuis la rentrée, elle a intégré le cycle d’études spécialisées au piano du conservatoire à Nice. « Je suis dans la classe de piano d’Amédée Briggen. Je suis des cours de musique de chambre, de solfège, d’harmonie, et de piano. Pour moi, Amédée, c’est plus qu’une professeure. C’est une amie et ma deuxième maman de piano. Je peux compter sur elle. On la considère comme la meilleure professeure du département », glisse la jeune pianiste. Avant d’ajouter : « En parallèle, je suis en 4ème au collège Stanislas à Cannes. Tout se passe très bien. J’ai 18 de moyenne en cours. Je suis première de la classe, et j’ai beaucoup d’amis. » Pendant l’été 2018, Stella Almondo a suivi les cours de l’académie Wells en Angleterre. John Byrne, professeur au Royal College of Music de Londres, lui a proposé d’intégrer sa classe. Âgée de 12 ans, la jeune Monégasque n’a pas pu la rejoindre. De quoi nourrir des regrets ? « C’était une très belle expérience. Je n’ai pas eu beaucoup de cours avec lui. Mais chacun était un moment unique », déclare-t-elle. Reste à savoir de quoi aura l’air son avenir. Elle répond : « Pour le moment, je ne sais pas encore où aller. Peut-être à Londres ou New York. Je rêve aussi de la Juilliard School. Je suis bilingue et j’adore les pays anglo-saxons. New York et Londres me font rêver. Je n’y suis pas encore partie. J’aimerais y aller et étudier là-bas. Ça à l’air magique. »

© Photo Iulian Giurca – Monaco Hebdo.

Marchenko

Fin juin 2019, en Croatie, la jeune pianiste a suivi un stage à Trogir, avec Mira Marchenko. « Ça m’a fait du bien. J’ai rencontré des jeunes passionnés. Même avec la barrière de la langue, j’ai noué de belles amitiés. Beaucoup parlaient en russe. Mais je pouvais m’exprimer en anglais avec d’autres, raconte Stella. Avec Mira, il y avait aussi la barrière de la langue. Malgré tout, on s’est comprise de suite. À la fin, je n’avais plus besoin de traduction. » Depuis 1986, Mira Marchenko enseigne le piano à l’école centrale de musique à Moscou. Naturellement, après le stage, elle a invité sa jeune élève à la retrouver dans la cité moscovite. La directrice du département piano souhaite l’intégrer à sa classe de surdoués sur de courte période. Le 19 juillet, le maestro Misha Katz, a convié la Monégasque à Cannes. L’ex-élève de Mstislav Rostropovitch (1927-2007) a aussi repéré le talent de la jeune pianiste. Lors du festival des Nuits Musicales du Suquet, Stella Almondo a donné un récital devant 220 personnes. Le maestro Misha Katz, directeur artistique, a apprécié la prestation de la jeune artiste. « Au début, il y avait un peu d’adrénaline. C’est un peu normal. Pendant le concert, j’ai mis toute mon âme et tout mon cœur. Le public était chaleureux. Ça c’est très bien passé. J’ai pris beaucoup de plaisir », dévoile-t-elle.

Shereshevskaya

Fin juillet, en Suisse, la Monégasque a rejoint l’académie de musique de Disentis. Invitée par Rena Shereshevskaya, elle a participé à ses cours. « C’était vraiment incroyable. J’étais impatiente et excitée de rencontrer Rena », signale-t-elle. Passionnée par la pédagogie, Shereshevskaya est aussi professeur à l’école normale de musique Alfred Cortot (1877-1962), à Paris. « Vraiment, elle est extraordinaire. C’est un grand maître de piano. Son élève, Alexandre Kantorow, a gagné le concours Tchaïkovski. C’est un peu les Jeux Olympiques (JO) du piano », estime une Stella Almondo admirative. Le 27 juin, à Moscou, Kantorow a signé un exploit. À 22 ans, il est le premier lauréat français depuis la création du concours, en 1958. Enthousiaste, la jeune pianiste admet : « Rena m’a parlé de choses extraordinaires. Sur chaque pièce, elle m’a donné des conseils. J’ai découvert et appris tellement avec elle… C’était un autre univers comme un monde parallèle. Pendant 10 jours, elle m’a beaucoup apporté. » Rena Shereshevskaya, artiste reconnue, a une grande expérience de l’enseignement. Ses élèves se produisent en Europe, aux États-Unis, au Japon, et en Russie.

Rêves

L’émotion guide la jeune Monégasque. Elle aime par plaisir, par affinité, y compris en dehors de la musique classique. « Je n’écoute pas que du classique. J’adore Queen, Michael Jackson, Alicia Keys, Elton John, et les Beatles. J’adore la musique anglo-saxonne. Ces artistes me font aussi rêver, confie Stella. Ma maman, elle m’inspire aussi beaucoup. Si je suis là, c’est grâce à elle. » En cette rentrée, Stella et sa mère, Nathalie Bijou, ont un emploi du temps chargé. Le 1er octobre, elle jouera au CREM à Monaco. Le 6 octobre, elle donnera un récital avec le cercle musical de Cannes, au Majestic. Enfin, le 21 novembre, elle jouera dans l’hémicycle du Conseil national. Certes, le temps est compté. Mais Stella Almondo vit aussi avec ses rêves : « J’aime beaucoup le cinéma. Je rêve de devenir actrice. C’est un art magnifique. C’est une autre façon de raconter une histoire. » Ses rêves vont droit au cœur de Nathalie, sa mère. « Nous sommes très fusionnelles », avoue cette dernière, émue.

1 Question 1 Minute avec Stella Almondo

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