mardi 16 avril 2024
AccueilCultureJean-Louis Grinda : « Pour déconfiner, il ne suffit pas de rallumer l’électricité »

Jean-Louis Grinda : « Pour déconfiner, il ne suffit pas de rallumer l’électricité »

Publié le

Le directeur de l’opéra de Monte-Carlo, Jean-Louis Grinda, raconte à Monaco  Hebdo comment il a vécu la pandémie de Covid-19 et le confinement qui a suivi. Il explique aussi de quelle manière il envisage la réouverture de son opéra, avec une saison 2020-2021 qui débutera dès le mois d’octobre prochain. Interview.

Le 17 mars 2020, quand le prince a décrété le confinement, quelle a été votre réaction ?

Pour moi, tout s’est passé le vendredi 13 mars 2020. Ce jour là, tout le monde avait bien compris que l’on allait être dans l’impossibilité de jouer, vu les développements de l’actualité liés au Covid-19 qui s’accéléraient chaque jour, voire même chaque heure. Le 13 mars, j’ai donc averti ma tutelle, et, avec son accord, je lui ai indiqué que j’allais devoir interrompre les répétitions du Comte Ory (1828), un opéra composé par Gioachino Rossini (1792-1868). J’ai fait beaucoup de choses dans ma carrière, mais aller sur un plateau, et dire : « Mes amis, rentrez chez vous, parce que il n’y aura pas de spectacle », je ne l’avais jamais fait. J’ai dû annoncer ça aux techniciens, aux artistes du chœur, aux solistes… Ça a été un choc.

Vraiment ?

Oui. D’ailleurs, j’ai échangé avec des amis directeurs d’opéra qui ont dû faire à peu près la même chose que moi, et tous étaient très touchés. Quand on est seulement administratif, c’est autre chose. Mais lorsqu’on est directeur d’opéra et aussi artiste, ça vous secoue beaucoup. Je confesse avoir eu les larmes aux yeux.

On peut fermer un opéra en seulement quelques heures ?

Ça se passe presque comme sur un chantier. Comme on était en répétition d’un spectacle sur scène, avec un décor installé, avant de fermer et de partir, il a déjà fallu tout mettre en sécurité. Ceci afin d’éviter tout accident, notamment si un gardien passe à proximité, par exemple. Comme nos décors sont déjà hyper sécurisés, cela a pu être fait assez rapidement. Ensuite, on a tout fermé, et on a donc baissé le rideau de fer. Les gens de l’opéra ont été mis en congés.

© Photo Patrice Nin

« Quand on est seulement administratif, c’est autre chose. Mais lorsqu’on est directeur d’opéra et aussi artiste, ça vous secoue beaucoup. Je confesse avoir eu les larmes aux yeux »

Et ensuite ?

Ensuite, on se projette et on se demande si on va faire, ou non, le prochain spectacle. Pendant un moment, j’ai gardé espoir que l’on puisse faire La Traviata de Giuseppe Verdi à la fin du mois d’avril 2020. C’était un espoir un peu fou, parce que je suis quelqu’un d’optimiste, un peu même déraisonnable, je m’en rends compte aujourd’hui… Ensuite, j’ai pensé aux gens à qui on a dit que tout s’arrêtait : comment allaient-ils vivre pendant cette période indéterminée ?

Qu’avez-vous décidé ?

Dans ce genre de situation, il n’y a rien de pire que d’attendre. J’ai donc dû prendre des décisions rapides. Mi-mars 2020, il n’était pas encore question de chômage total temporaire renforcé (CTTR). J’ai donc décidé que tout le personnel permanent de l’opéra de Monte-Carlo serait payé à 100 % pour le mois de mars 2020. Ensuite, pour les artistes de l’opéra Le Comte Ory, en plus du remboursement de leurs frais de déplacement, nous les avons indemnisés sur la base de deux cachets de 50 % de leur contrat global. De plus, les 45 musiciens du prince qui devaient voyager pour venir assurer également cette représentation, ont été décommandés le jeudi 12 mars 2020. Et ils ont été indemnisés à hauteur d’environ 30 % des cachets qu’ils n’ont finalement pas faits.

Comment avez-vous vécu la période de confinement ?

Ce n’est pas parce qu’on ne joue pas qu’on ne fait rien. Il a fallu commencer par organiser le remboursement des spectateurs, ce qui a été assez complexe. D’ailleurs, cela nous a permis de nous rendre compte au passage que notre programme informatique de billetterie n’était pas optimal face à ce genre de catastrophe. Il sera donc modifié en conséquence.

Quoi d’autre ?

Après Le Comte Ory, les musiciens du prince devaient partir en tournée dans toute l’Europe. Bien évidemment, toute cette tournée européenne a été annulée. Il a donc non seulement fallu annuler, mais aussi travailler sur un report de ces dates, afin de se relancer dans la perspective d’une nouvelle tournée. En parallèle, il a fallu préparer des conseils d’administration de l’opéra de Monte-Carlo, avec des résultats bouleversés au dernier moment. Il a fallu revoir tous nos budgets, mais aussi les budgets de l’année 2021.

Et vos techniciens ?

Nos techniciens ont profité de cette période pour mettre à jour une série de dossiers. Comme, par exemple, notre nouvel atelier de conservation de décors à Belmont, dans le centre de la France. Nous avons pu travailler sur les plans d’aménagement de cette structure. Donc ce moment a été très utile pour faire ce que l’on ne fait jamais, ou ce que l’on fait habituellement dans la précipitation. Là, ils ont eu du temps, et on a donc pu travailler avec raison.

© Photo Alain Hanel

« Quand mes collègues français râlent, je leur dis d’aller en Angleterre, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis… Là-bas, c’est zéro pour les intermittents. Les personnels des théâtres en Italie, que l’on soit technicien, musicien ou choriste, ont touché 800 euros par mois, alors qu’en France, tous les permanents ont conservé leurs salaires »

Entre mars et juillet 2020, la fermeture de l’opéra de Monte-Carlo pour cause de pandémie de Covid-19, a fait disparaître combien de représentations ?

Entre mars et juillet 2020, entre l’opéra et les musiciens du prince, nous avons dû annuler 37 représentations, ce qui représente un manque à gagner d’environ 350 000 euros. Les tournées ont été annulées, donc les spectacles qui avaient été achetés n’ont pas été payés.

Vous allez devoir licencier ?

Absolument pas. Si l’Etat nous verse une subvention, c’est que notre activité perd de l’argent. Donc, à la limite, moins on joue, moins on perd d’argent. Du coup, nos finances n’ont pas été du tout affectées. Par contre, j’ai décidé d’indemniser les artistes, mais aussi les agents artistiques, c’est-à-dire les imprésarios, qui eux se retrouvent sans aucune rentrée d’argent pendant 5 ou 6 mois. Je pense que nous devons être l’un des seuls théâtres au monde à avoir fait cela. La Cecilia Bartoli Foundation, qui est une société de droit privé suisse, a également indemnisé à hauteur de 70 000 euros les musiciens du prince pour les pertes enregistrées à cause de l’annulation des tournées. Enfin, l’association les amis de l’opéra de Monte-Carlo a renoncé à leurs remboursements de leurs abonnements pour La Traviata et pour Le Comte Ory. Ce qui représente environ 70 000 euros qui seront intégralement reversés pour l’aide aux artistes. Plus les artistes avaient des cachets faibles et plus on les a indemnisés. Les figurants et les danseurs de La Traviata ont ainsi touché 100 % de leur cachet.

Et les intermittents du spectacle ?

La direction des affaires sociales de Monaco traite les dossiers des intermittents du spectacle. La principauté a un accord avec la France à ce sujet. Nous, nous cotisons pour les intermittents et l’argent collecté est ensuite redistribué en France.

Comment rassurer le public et lui donner envie de revenir dans les salles de spectacles ?

Il faut donner au public le sentiment, bien réel, que la sécurité sanitaire est rigoureusement appliquée. Le concept baptisé « Monaco Safe » va être développé par la principauté, pour montrer que Monaco est une destination sûre en matière sanitaire.

Dans un tel contexte, la sécurité sanitaire est donc devenue un argument marketing ?

Exactement. Après, on n’est pas à l’abri d’une bonne nouvelle. Les choses vont vite. Donc on peut espérer qu’en novembre 2020, les conditions sanitaires seront peut être assouplies. D’ailleurs, c’est avec cet espoir que j’ai volontairement retardé la vente des premiers billets de la saison 2020-2021 à début septembre. A l’heure actuelle, on ne peut remplir les salles qu’avec un fauteuil sur deux et le public doit rester masqué.

Dans quel état d’esprit se trouve votre public ?

Je n’ai pas de réponse nette à apporter. On sent qu’il y a un vrai désir du public d’assister à des spectacles. Mais il y a aussi une crainte évidente, notamment chez les 60 ans et plus, et chez les personnes avec une santé fragile. Donc je crois que les gens vont prendre leur temps avant de décider.

Cecilia Bartoli doit vous succéder à la tête de l’opéra de Monte-Carlo le 1er janvier 2023 : aucun changement à craindre à cause de cette crise sanitaire ?

Non. Pour remettre ce genre de décision en cause, il faudrait vraiment que la planète arrête de tourner, et qu’il soit impossible de faire des spectacles. On en n’est heureusement pas là. Et même s’il y a une reprise du virus, ce sera mieux maîtrisé cette fois, parce qu’on dispose déjà des instruments : on a les tests, on a les masques, on a les gestes barrières, on a le gel, bref, on a le savoir-faire que l’on a inventé en mars 2020. Mais il faut se souvenir que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’il n’y a plus un seul spectacle sur la terre entière. C’est hallucinant.

© Photo Gilles Leimdorfer

« Je donne rendez-vous au public pour Carmen en novembre 2020, au Grimaldi Forum. Ça sera le premier opéra de la saison. En décembre, nous jouerons I due Foscari, un opéra de Giuseppe Verdi, avec Placido Domingo »

Cette pandémie de Covid-19 est un terrible séisme pour le monde de la culture ?

Le monde des artistes va rester entre 4 et 7 mois sans gagner un euro. C’est un séisme terrible. Donc la solidarité dans nos métiers est très importante. Il faut savoir que cette solidarité, par exemple, n’existe pas aux Etats-Unis. Or, le Metropolitan Museum of Art de New York a tout annulé jusqu’au 31 décembre 2020. Même chose à Chicago ou à San Francisco.

En ces temps incertains, qu’est-ce qui vous semble important pour parvenir à garder le cap et résister ?

Il faut que les institutions culturelles soient dirigées par des artistes. Parce que je vois bien que partout où ça n’est pas le cas, c’est beaucoup plus compliqué. Dans plusieurs théâtres français dirigés par des artistes, comme Marseille par exemple, on trouve une sensibilité et une proximité avec les gens avec lesquels on travaille qui n’est pas le fait d’un administrateur. Quand le directeur des ballets de Monte-Carlo, Jean-Christophe Maillot, ou le directeur artistique et musical de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (OPMC), Kazuki Yamada, disent quelque chose, on n’est pas suspecté de faire de la stratégie de petit comptable d’arrière boutique. Je comprends ce que vit un technicien, un danseur, ou un choriste. Je le comprends, parce que je vis avec eux toute l’année. Du coup, je suis très heureux que ce soit une artiste qui me succède en 2023.

Comment avez-vous préparé la reprise ?

Pour déconfiner, il ne suffit pas de rallumer l’électricité. Relancer l’opéra de Monte-Carlo est une chose complexe, car il a fallu se projeter sur la rentrée et sur les conditions sanitaires qui l’accompagneront. Et puis, est-ce que le public aura envie de revenir s’enfermer dans une salle de spectacle ? En dehors des attentes artistiques, qu’est-ce qui pourrait faire blocage chez notre public ? Plutôt que de jouer à l’opéra Garnier devant 100 personnes, j’ai préféré décaler d’un an un récital prévu à la rentrée. En revanche, comme les autres spectacles se déroulent au Grimaldi Forum, si les conditions sanitaires ne s’améliorent pas, on pourra quand même jouer devant 800 ou 1 000 personnes. Ce qui est toujours mieux que de jouer devant 100 personnes à l’opéra Garnier.

Comment se présente la saison 2020-2021, qui débutera en octobre 2020 par un ciné-concert avec Nosferatu (1929) de Friedrich Wilhelm Murnau ?

Par chance, on fait Carmen les 20, 22 et 24 novembre 2020. Il y aura, comme toujours, la fête nationale. En décembre 2020, il y aura aussi I due Foscari avec Placido Domingo, toujours au Grimaldi Forum. Nous avons adapté nos abonnements à cette situation exceptionnelle. Les gens seront abonnés à partir du 1er janvier 2021. Tous les spectacles qui se déroulent avant cette date seront réservables, à un tarif préférentiel. L’objectif, c’est de donner de la souplesse, de la liberté et de la sécurité au public.

Quels seront les principaux temps forts de cette saison 2020-2021 ?

Je donne rendez-vous au public pour Carmen en novembre 2020, au Grimaldi Forum. Ça sera le premier opéra de la saison. En décembre 2020, nous jouerons I due Foscari, un opéra de Giuseppe Verdi, avec Placido Domingo. Tout va se jouer dans ce début de saison. Si les gens reprennent confiance, on sera reparti.

En France, fin avril 2020, un collectif de nombreuses personnalités du milieu de la culture a publié dans Le Monde un texte interpellant le président Emmanuel Macron « Monsieur le président, cet oubli de l’art et de la culture, réparez-le ! » : pendant cette crise sanitaire la culture est-elle mieux traitée à Monaco ?

La princesse Caroline a été très à l’écoute. Le gouvernement monégasque a aussi été très proche des acteurs culturels, par le biais de la direction des affaires culturelles ou, directement, par l’intermédiaire du ministre de l’intérieur, Patrice Cellario, et même du ministre d’Etat. Le Conseil national a également été à l’écoute. Il y a eu des problèmes, mais nous avons eu des interlocuteurs pour les régler. En revanche, côté français, on ne peut pas dire que rien n’a été fait.

Pourquoi ?

La France est la patrie de l’intermittence. Le ministère français de la culture avait déjà annoncé le gel des heures pendant le temps de la crise sanitaire. On ne peut donc pas dire qu’il n’avait rien fait. Dès le mois d’avril 2020, les différentes régions françaises ont aussi annoncé des mesures très positives pour le monde de la culture. Suite à cette tribune publiée dans Le Monde, Emmanuel Macron et le ministre de la culture, Franck Riester, sont sans doute allés au-delà de ce que les intermittents du spectacle attendaient : ils ont gelé leurs heures jusqu’à la fin du mois d’août 2021. Or, il n’y a pas un pays au monde où on a fait ça. Donc, quand mes collègues français râlent, je leur dis d’aller en Angleterre, en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis… Là-bas, c’est zéro pour les intermittents. Les personnels des théâtres en Italie, que l’on soit technicien, musicien ou choriste, ont touché 800 euros par mois, alors qu’en France, tous les permanents ont conservé leurs salaires.

Si cette crise sanitaire devait durer jusqu’en 2021, la culture monégasque pourra-t-elle résister ?

Si cette crise sanitaire dure jusqu’en 2021, le problème ne sera pas de savoir si on joue Thaïs (1893) ou Boris Godounov (1872). C’est le pays entier qui sera à l’agonie. Cela voudra dire que les entreprises ne tourneront pas, que les hôtels seront fermés… Je préfère ne pas envisager ce scénario. Ce serait vraiment le pire du pire.

Opéra de Monte-Carlo La saison 2020-2021

OCTOBRE 2020

Mercredi 21 octobre, à 20 heures

Ciné-concert Nosferatu (offert pour les abonnés 2021), (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

NOVEMBRE 2020

Jeudi 19 novembre, à 20 heures

Concert Cecilia Bartoli, avec les musiciens du prince

(au Grimaldi Forum, salle des princes)

Vendredi 20, à 20 heures

Carmen (au Grimaldi Forum, salle des princes)

Dimanche 22, à 15 heures

Carmen (au Grimaldi Forum, salle des princes)

Mardi 24, à 20 heures

Carmen (au Grimaldi Forum, salle des princes)

DECEMBRE 2020

Samedi 5 décembre, à 20 heures

I due Foscari (au Grimaldi Forum, salle des princes)

JANVIER 2021

Jeudi 7 janvier, à 20 heures : concert Javier Camarena, les musiciens du prince (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Vendredi 22 janvier, à 20 heures

Thaïs (gala, opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Dimanche 24 janvier, à 15 heures

Thaïs (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Mardi 26 janvier, à 20 heures

Thaïs (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Jeudi 28 janvier, à 20 heures

Thaïs (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

FEVRIER 2021

Vendredi 5 février, à 20 heures

Concert Belcanto (auditorium Rainier III, salle Yakov Kreizberg)

Dimanche 7 février, à 15 heures

Concert Belcanto (auditorium Rainier III, salle Yakov Kreizberg)

FEVRIER 2021

Vendredi 19 février, à 20 heures

Le Comte Ory, les musiciens du prince

(gala, auditorium Rainier III, salle Yakov Kreizberg)

Dimanche 21 février, à 15 heures

Le Comte Ory, les musiciens du prince

(gala, auditorium Rainier III, salle Yakov Kreizberg)

Mardi 23 février, à 20 heures

Le Comte Ory, les musiciens du prince

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Mercredi 24 février, à 20 heures

Récital Bryn Terfel (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Jeudi 25 février, à 20 heures

Le Comte Ory, les musiciens du prince

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

MARS 2021

Samedi 20 mars, à 20 heures

I Lombardialla prima crociata

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Mardi 23 mars, à 20 heures

I Lombardialla prima crociata

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Jeudi 25 mars, à 20 heures

I Lombardialla prima crociata

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Dimanche 28 mars, à 15 heures

I Lombardialla prima crociata

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

AVRIL 2021

Vendredi 23 avril, à 20 heures

Boris Godounov

(gala, opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Mardi 27 avril, à 20 heures

Boris Godounov

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Jeudi 29 avril, à 20 heures

Boris Godounov

(opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

MAI 2021

Dimanche 2 mai, à 15 heures

Boris Godounov (opéra de Monte-Carlo, salle Garnier)

Contacts

Du mardi au samedi de 10 heures à 17h30 et les dimanches de spectacles : tél. : +377 98 06 28 28 www.opera.mc/www.montecarloticket.com/E-mail : ticket@opera.mc.

Pour les spectacles donnés au Grimaldi Forum, du mardi au samedi de 12 heures à 19 heures : Tél. : +377 99 99 30 00.

Publié le