Une industrie florissante peut-elle se passer des dames?? Oui, du moins à Hollywood. En 2010, 10 % des films produits là-bas ont été écrits par des scénaristes femmes. La profession la moins féminisée, celle de chef opérateur, atteint un quota encore plus bas?: 2 % seulement de dames. Or, selon Martha Lauzen, auteur d’une étude sur le sujet pour l’université de San Diego, en Californie, « la relation quantitative entre le nombre de femmes travaillant dans le cinéma et celui des personnages féminins à l’écran est avérée. » Pourtant, entre 1912 et 1925, la moitié des films hollywoodiens étaient imaginés par des femmes. Alors?? « C’est quand le cinéma est devenu une grosse industrie, après 1930, que les messieurs ont pris les affaires en main », constate Madame Lauzen. Et la tendance n’est pas près de s’inverser. Aujourd’hui, les studios cherchent à éviter les risques. Or, ils considèrent justement les femmes comme un risque. La situation est donc idyllique pour les mâles?: aucune commission de lutte contre les discriminations, si nombreuses aux Etats-Unis, n’est venue tempêter contre ce chiffre de 7 % de cinéastes femmes. En France, c’est la SNCF qu’on honore?: un film français sur trois met en scène une gare ou un train. Au Brésil, stage de mise en condition pour les acteurs de la suite d’Avatar. Monsieur Cameron, le réalisateur, a souhaité que ses interprètes s’immiscent parmi les populations indiennes d’Amazonie parce que la lutte de celles-ci pour la préservation de leur environnement est comparable avec celle des Na’vi de Pandora, dans « Avatar », piqûres de moustiques comprises. Et va pour « Tomboy » (Garçon manqué), de Céline Sciamma, L’histoire d’une petite fille qui se fait passer pour un petit mec auprès de ses copains. Pour travailler à Hollywood plus tard??
