jeudi 25 avril 2024
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« Les gens du sud
ont un peu le sang chaud »

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Nabil Dirar fait partie de la pléiade de joueurs arrivés à l’AS Monaco depuis près d’un an. Absent du groupe pour la coupe de France face à Toulon, l’ailier marocain se livre sur son début de saison, la pression ressentie à son arrivée, et son entente avec ses coéquipiers.

Monaco Hebdo : Vous n’étiez pas dans le groupe pour le match de coupe de France. Pourquoi ?
Nabil Dirar : Je pense que le coach voulait faire tourner l’équipe. Ces derniers temps, j’ai joué presque tous les matchs. Là, il m’a laissé un peu au repos et a donné leur chance à d’autres joueurs. Yannick (Ferreira-Carrasco, N.D.L.R.) revenait de blessure, il voulait lui donner du temps de jeu. Le coach a bien fait tourner l’équipe, et il a eu raison vu qu’on est qualifié pour la suite de la compétition.

M.H. : Avez-vous fait le déplacement avec vos coéquipiers ?
N.D. : Oui, j’y suis allé aussi. J’étais en tribune avec Papy (Nempalys Mendy, N.D.L.R.), tout s’est bien passé. Mais c’était assez chaud quand même, et dans un sens, j’étais content de ne pas être sur la pelouse, parce qu’il y avait beaucoup de duels. Les gens du sud ont un peu le sang chaud et c’était un beau derby, un beau match, avec beaucoup d’intensité. Monaco a livré un bon match pour obtenir la qualification.

M.H. : Comment vous sentez-vous, physiquement et mentalement ?
N.D. : Sur le plan physique, beaucoup mieux. Sur le plan mental, je dois encore essayer de plus me focaliser sur le jeu. Il y a beaucoup de concurrence, tout le monde veut jouer, et moi quand je ne joue pas, je ne suis pas bien. Il faut que j’essaye de bien garder mes énergies, afin d’être bon quand on fait appel à moi.

M.H. : Justement on vous a senti mieux sur vos derniers matchs par rapport à votre début de saison difficile. Comment l’expliquez-vous ?
N.D. : En début de saison, avec les nouveaux joueurs, on a envie de se montrer, d’essayer de faire la différence, d’apporter plus à l’équipe quand on est sur le terrain. Il y a des fois où ça passe, et des moments où ça marche moins bien. Après tu peux perdre ta place, et il faut essayer de la récupérer. C’est mon cas en ce moment, j’essaye de tout donner, de jouer simple, pour l’équipe, et de faire la différence au bon moment. Je fais en sorte de rester le plus calme possible, de ne pas m’énerver, même s’il y a beaucoup de duels en L2 et que ce n’est pas facile. Je ne suis pas encore dans ma meilleure forme, mais je pense que je peux amener encore plus à l’équipe.

M.H. : Il y a de nombreux joueurs offensifs cette année. Cela vous met-il plus de pression ?
N.D. : Non, je ne pense pas. En fait, j’avais plus de pression sur moi à mon arrivée, et je n’ai pas réussi à me montrer à mon meilleur niveau. Maintenant, avec les nouveaux joueurs arrivés cet été, la pression s’est partagée entre nous tous. Ça m’a libéré, parce que tout le monde est capable de faire la différence. Que ce soit avec Yannick (Ferreira-Carrasco), Lucas (Ocampos), Bajrami, Tristan (Dingomé), Valère (Germain), il y a beaucoup de joueurs offensifs. C’est difficile pour le coach de faire jouer tout le monde, et moi j’essaie de faire de mon mieux quand il fait appel à moi.

M.H. : Comment se passe le travail avec Claudio Ranieri ?
N.D. : Tout le monde est très impressionné par ce qu’il a fait dans sa carrière. On a beaucoup de respect pour cet entraîneur. S’il ne te fait pas jouer, c’est qu’il y a une raison. Ensuite, on travaille dessus à l’entraînement avec lui, il parle beaucoup avec tout le monde, c’est un gars très chouette. Quand on ne joue pas, il parle beaucoup, il nous met en confiance. Il explique ses choix, ce qui allait et ce qui n’allait pas sur un match. Il est très porté sur la tactique, et même si tu es bourré de talent, si tu n’assures pas sur le plan tactique, tu as peu de chances de jouer.

M.H. : La coupe de France est-elle un objectif prioritaire cette année ?
N.D. : Le plus important, c’est de finir dans les 3 premiers pour monter. C’est la première chose sur laquelle on se focalise. Ensuite, on va essayer de jouer la coupe de France à fond. C’est difficile comme on l’a vu sur ce tour, mais le plus important reste le championnat.

M.H. : Comment vous sentez-vous au sein de ce groupe ?
N.D. : Je me sens super bien dans cette équipe, il y a des mecs chouettes, on a un bon mélange entre jeunesse et expérience, et je crois que, le groupe va beaucoup mieux que l’année passée. On était dans un mauvais moment, c’était rare de nous voir prendre du plaisir à l’entraînement. Là, on joue les premières places, il y a toujours une bonne ambiance, des sourires, du plaisir à l’entraînement.

M.H. : Vous êtes plus dans la catégorie « expérience » ou « jeune » ?
N.D. : A mon âge, je serais plus du côté des joueurs d’expérience, mais avec ma mentalité, je suis plus du côté jeune ! Je suis encore un peu gamin parfois, mais j’aime bien être entre deux. Je parle français et anglais, donc c’est plus facile pour communiquer avec tout le monde.

M.H. : Justement, n’est-ce pas difficile pour communiquer entre vous, au sein de l’équipe, avec toutes ces langues ?
N.D. : Parfois, c’est drôle. Quand quelqu’un essaye de parler anglais ou français, ça met tout de suite une bonne ambiance dans le groupe. On a un beau groupe, on est soudé et solidaire, il n’y a aucune jalousie entre nous.

M.H. : Vous êtes père depuis quelques mois maintenant. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
N.D. : Déjà beaucoup de bonheur. Ça m’a vraiment calmé aussi. Je ne pense plus individuellement, mais j’essaye de penser à ma famille d’abord, de faire en sorte que ma fille ait une bonne image de son père. J’ai envie de gagner des trophées, de réaliser quelque chose pour que ma fille soit fière de moi.

M.H. : Vous pensez rester longtemps à l’ASM ?
N.D. : Je ne pense pas à aller autre part. J’ai envie de goûter à la L1, et j’ai envie de me faire de beaux souvenirs avec l’ASM. Et surtout, je veux vraiment gagner quelque chose avec l’ASM dans ma carrière.

L’international marocain s’est prêté au jeu du portrait chinois pour Monaco Hebdo. Rires et surprises ont été au rendez-vous.
M.H. : Si vous étiez…
Un objet ? Un diamant, parce que ça a beaucoup de valeur et que n’importe qui ne peut en avoir un (rires).
Un plat ? J’adore les spaghettis et le couscous, j’hésite. Mais je vais choisir le couscous.
Un animal ? Un lion, comme ça personne ne m’ennuiera (rires), pas besoin de se battre, juste en élevant la voix ça passe.
Un chanteur ? Chris Brown, j’adore son style de musique, avec ses sons et les rythmes qu’il donne, R&B, slow, ça me donne de la motivation.
Une couleur ? Le noir, c’est une couleur que j’aime bien.
Un film ? Taken, avec Liam Neeson.
Un héros de cinéma ? « The Mask », j’aime bien, c’est marrant.
Un acteur ? Bruce Lee.
Un héros de BD ? Batman.
Une arme ? Un bazooka (rires), non sérieusement, je serais un gilet par balles.
Votre idole ? Celui que me faisait vraiment rêver, c’était le vrai Ronaldo. Maintenant, c’est Messi. C’est impressionnant, parce qu’on ne vit pas sur la même planète, on ne fait pas le même sport.
L’endroit de rêve pour vous ? Monaco. Sérieusement, c’est un endroit super beau, on y est bien, ce serait difficile d’aller ailleurs après être venu ici.