samedi 27 avril 2024
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Le Banner, cogneur au grand cœur

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Jérôme Le Banner est l’un des plus grands champions du monde en boxe pieds-poings. De passage à Monaco pour une initiation à la Blackout Academy, il s’est confié à Monaco Hebdo. Portrait.

“Geronimo”, “le roi sans couronne”, “Hyper battle cyborg”… Jérôme Le Banner cumule les surnoms. Référence dans le monde du K-1 au palmarès impressionnant, il est sans conteste l’un des plus grands boxeurs pieds-poings de son temps. Déjà tout jeune, ce colosse d’1m90 pour 120 kg débordait d’énergie. Ce qui a poussé sa maman à le diriger vers le judo. Quelques années plus tard, « lassé par le judo », Le Banner change d’art martial. « Ma mère ne voulait pas que je fasse de la boxe, alors je me suis mis au karaté quand j’avais 14 ans ». Mais dès la majorité atteinte, celui qui est aujourd’hui papa d’une petite fille se tourne vers le pieds-poings. Premier combat à la salle de la Porte d’Orléans, et première victoire. S’en suit une ascension assez rapide, jusqu’à être repéré par le Japon, « par le biais du magazine Karaté Bushido ». Avant de décrocher notamment 8 titres de champion du monde de Muay Thaï, 2 en K-1 ou encore 2 en kick-boxing.

Après carrière

On a coutume de dire que l’habit ne fait pas le moine. Dans le cas de Le Banner, le proverbe trouve tout son sens. Notamment depuis que le bonhomme a rencontré sa femme sur un tournage, en 2010. « Je suis très amoureux d’elle, on s’est rencontré sur le tournage de Fatal. Avant elle, j’étais un vrai coureur, mais aujourd’hui je veux m’occuper d’elle », précise-t-il. A bientôt 41 ans (il les aura le 16 décembre), la fin de carrière se rapproche : « Chaque année, je dis l’an prochain, mais là je pense que dans 6-8 mois, ce sera terminé ». Avant cette retraite fatidique, Jérôme Le banner a encore un combat en novembre à New-York, et peut-être un nouveau à Saint-Tropez l’an prochain. « Saint-Tropez m’a tellement plu l’an dernier, que je pense me refaire un kiff là-bas. Il y aura peut-être des larmes mais bon, tant pis… » glisse-t-il, sourire en coin, en pensant à cet ultime combat. Avant de s’engager pour d’autres causes dans le milieu associatif. Déjà présent à Monaco en février dernier pour le tournoi de beach soccer organisé par Pascal Olmeta et la princesse Stéphanie, le boxeur se dit prêt à s’investir, du moment que le temps le lui permet. « Je manque un peu de temps, mais c’est toujours un plaisir, car il n’y a rien de plus beau que de donner le sourire à un enfant ».

Engagement

Car si Le Banner avoue vouloir prendre du temps avec son épouse — il lui a demandé sa main alors qu’il était encore sur le ring, il y a deux ans —, il prend plaisir à casser l’image qui lui colle à la peau, dès lors que l’on daigne s’intéresser à l’homme plus qu’au combattant. « Moi je n’ai jamais essayé de changer la vision des gens, ils me voient et se font leur idée. Surtout dans le monde du cinéma, les mecs se disent : « C’est bon, on est avec Le Banner, il va rien nous arriver. » Moi je déteste ça ». Le cinéma est un milieu qui lui a d’ailleurs donné un ami cher, en la personne de Clovis Cornillac*. « J’ai rencontré Clovis sur Scorpion (2007), c’est un mec super, un ami, on s’appelle régulièrement. C’est mon parrain du cinéma. Il m’a fait découvrir des auteurs comme Feydeau. » Car la lecture fait partie des passe-temps favoris de Le Banner, qui avoue donner sa préférence à Douglas Kennedy, « un auteur qui transporte ». Entre le sport, la comédie, et son épouse, Le Banner trouve aussi le temps pour prendre du temps avec son perroquet, un aras, qu’il chouchoute particulièrement, mais aussi pour les séries TV. « Je suis un vrai série « addict ». J’en regarde plusieurs en même temps, de Breaking Bad à Mad Men, Dexter, ou Once Upon a Time que je regarde avec ma fille », commente ce papa poule.

* Le père de Clovis Cornillac, Roger, a écrit une biographie romancée de Jérôme Le Banner, SDF Sexe Dope & Fight.
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