jeudi 25 avril 2024
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« J’aimerais remporter un titre de plus avant de m’arrêter… »

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Pilier de la défense de l’ASM depuis son arrivée cet été, Ricardo Carvalho est un joueur au CV ronflant et au palmarès bien rempli. Pour Monaco Hebdo, il revient sur ses motivations mais aussi sur sa carrière. Sans oublier la finale de Ligue des Champions remportée face à l’ASM. Interview.

Monaco Hebdo : Comment s’est faite votre venue à l’ASM ?
Ricardo Carvalho : Mon contrat avec le Real Madrid se terminait, et il y a eu une offre de Monaco. Je savais que je pouvais encore jouer à haut niveau, j’étais toujours en bonne forme, donc j’ai accepté. J’avais d’autres offres venant des Etats-Unis ou du Qatar. Ils me proposaient deux ans de contrat. Mais comme je me sentais bien physiquement et encore capable d’évoluer à haut niveau, j’ai choisi Monaco. C’est la principale raison pour laquelle j’ai choisi l’ASM.

M.H. : Avez-vous reçu des garanties sur votre temps de jeu avant de signer ?
R.C. : Non, aucune. Je savais que je venais pour aider l’équipe. Je savais quelle importance cela revêtait pour le club de grandir, tout en sachant qu’il venait de deuxième division. Cette année est vraiment très importante pour le club.

M.H. : Avant de signer ici, vous aviez joué contre l’ASM en finale de Ligue des Champions, en 2004. Quel souvenir en gardez-vous ?
R.C. : A cette époque, c’était une grande chance pour Porto, comme pour Monaco car personne ne s’attendait à les voir là. C’était ma première finale en LDC, et on se devait de remporter le trophée. C’était une belle finale, j’en garde de bons souvenirs. Je me rappelle notamment que la première mi-temps était difficile. Mais après le premier but, tout est devenu un peu plus simple pour nous. Dans une finale, vous vous occupez uniquement de gagner le match, on ne se soucie pas de bien ou mal jouer. Vous ne pensez qu’à remporter le titre.

M.H. : Vous êtes ex-aequo avec Paris. Êtes-vous surpris par votre début de saison ?
R.C. : Ce n’est pas facile de remettre un club au top niveau, surtout quand il revient de deuxième division. Mais les dirigeants ont beaucoup investi pour avoir de bons joueurs. Nous avons encore besoin de nous améliorer, parce qu’une grande partie des joueurs sont arrivés cette année. Mais je pense que notre début de saison est vraiment très bon.

M.H. : Tout le monde parle de votre lutte contre le PSG pour le titre. Vous pensez pouvoir finir en tête ?
R.C. : On doit essayer de gagner nos matchs avant de regarder les autres. Avec pour objectif d’être sur le podium. Si on peut être premiers, c’est très bien, mais si on ne peut pas, on doit accrocher la deuxième ou la troisième place. C’est important que le club soit en ligue des champions l’année prochaine. Après, bien entendu le Paris-Saint-Germain a déjà une équipe qui s’est construite depuis les deux dernières saisons. Les parisiens ont été champions l’an dernier, donc ils sont favoris.

M.H. : Le fait d’avoir pris des joueurs qui se connaissent a aidé à ce que le jeu de l’équipe soit aussi bon si vite ?
R.C. : Personnellement, j’avais joué avec Moutinho, mais pas encore avec James ou Falcao, même si je les connais. Il y a beaucoup de bons joueurs dans cette équipe, et chacun fait son travail. Il ne faut pas oublier ceux qui étaient là l’an dernier, car ils avaient fait du bon boulot, et continuent sur la même lancée cette année. Après, il y a des joueurs comme Abidal, avec qui je n’avais jamais joué, mais que je connais très bien. Il y a un très bon état d’esprit dans le vestiaire, cela joue beaucoup aussi pour la cohésion du groupe.

M.H. : Que pensez-vous des jeunes de l’ASM qui se sont imposés cette année ?
R.C. : Ils sont bons. Ils aident aussi les joueurs comme moi qui viennent juste d’arriver. On essaye aussi de les aider, mais ils ont beau être jeunes, ils font déjà du très bon travail.

M.H. : Vous avez joué sous les ordres de grands entraîneurs comme José Mourinho ou Carlo Ancelotti. Vous avez failli avoir Claudio Ranieri à Chelsea. Que pensez-vous de lui ?
R.C. : Quand je suis arrivé à Chelsea en 2004, il venait juste de quitter le club. Mais c’est un homme honnête, franc. Il fait tout ce qu’il peut pour aider son équipe à gagner. Il aime le travail, il insiste beaucoup sur l’intensité à l’entraînement. Je suis heureux de travailler avec lui, car nous faisons du bon travail ensemble.

M.H. : Vous avez évolué au Portugal, en Angleterre, en Espagne et aujourd’hui en France. Quel est le meilleur championnat ?
R.C. : La Premier League anglaise. J’ai joué au Portugal, où il y a Porto, Benfica et le Sporting (Lisbonne), mais en général, ça se joue entre Porto et le Benfica. En Espagne, il y a Barcelone et le Real Madrid, alors qu’en Angleterre, il y a 5-6 clubs qui luttent pour le titre, et 7-8 clubs qui se battent pour les places européennes. C’est important pour un championnat d’avoir de la compétition. Même en France, il y a 4-5 équipes qui veulent jouer la première place ou les places en Ligue des Champions. Mais pour moi, l’Angleterre reste le meilleur championnat car il y a plus d’équipes compétitives pour se battre pour le titre.

M.H. : Votre avis sur la Ligue 1 ?
R.C. : Les équipes sont très motivées quand elles jouent contre nous, donc les matchs sont difficiles à gagner. Dans l’ensemble, les équipes que nous avons affrontées étaient assez regroupées, compactes. Pour moi, le Paris-Saint-Germain est au-dessus, mais après il y a 5-6 clubs qui se battent pour le titre ou les places européennes.

M.H. : Vous avez 35 ans. Beaucoup se sont interrogés sur votre capacité à tenir une saison entière. Votre avis ?
R.C. : Je pense que je dois travailler pour être en forme. Physiquement, je me sens bien, je n’ai pas de problèmes. Tant que je joue, je fais en sorte de continuer de faire de mon mieux et de jouer du mieux possible. En football, on ne peut pas contrôler les blessures. Il est difficile de revenir physiquement après s’être blessé, mais c’est à moi de travailler là-dessus.

M.H. : Quels joueurs vous ont impressionné tout au long de votre carrière ?
R.C. : Bien sûr, il y le portugais Cristiano Ronaldo. J’ai évolué 3 ans avec lui, il est très fort. Il travaille dur tous les jours pour être en forme, et surtout il bosse plus que tout le monde pour se maintenir à ce niveau. Au début de ma carrière, j’ai été impressionné par Didier Drogba. Il était incroyable, très puissant. C’était un vrai plaisir de jouer avec lui pendant six ans. Je ne le connaissais pas quand nous avions joué avec Porto contre Marseille (2003/04, N.D.L.R.), et il était déjà très fort.

M.H. : Vous avez gagné beaucoup de trophées. Qu’est-ce qui vous manque ?
R.C. : Même si j’ai remporté un certain nombre de titres, il m’en manquera toujours un avec la sélection nationale. Mais je dois dire que j’aimerais bien en remporter un de plus avant de m’arrêter (rires).

M.H. : Monaco sera-t-il votre dernier club ?
R.C. : Je ne sais pas. J’ai un an de contrat. Si je me sens bien, je voudrais continuer à jouer. Je déciderai au dernier moment, mais pour l’instant, l’important est de rester en forme. Je verrai au moment voulu.

Fiche technique

Ricardo Carvalho : 18/05/1978 (35 ans) – Portugais (Amarante)
1m84/78 kg/ Défenseur/ International à 75 reprises.
Clubs : Leça (1997/98), FC Porto (1998/99), Vitoria Setubal (1999/00), Alverca (2000/01), FC Porto (2001/2004), Chelsea (2004/2010), Real Madrid (2010/2013), AS Monaco (Depuis 2013).
Palmarès (non exhaustif) : Vainqueur de la Champions League (2004/FC Porto), de l’Europa League (Coupe UEFA à l’époque, 2003/FC Porto), 3 fois champion du Portugal (1999, 2003,2004/FC Porto), 3 fois champion d’Angleterre (2005, 2006, 2010/Chelsea), champion d’Espagne (2012/Real Madrid), finaliste de l’Euro 2004 avec le Portugal.